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SOCIÉTÉ
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 17 FÉVRIER 2022
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UNE MAIN DE FER DANS UN GANT DE VELOURS !
Bienvenue dans l’univers de Bouchra Karboubi, inspectrice de police et arbitre internationale.
Le monde du ballon rond est en constante évolution, il faut se surpasser pour ne pas se faire dépasser.
F.N.H. : Vous êtes dans le domaine de l’arbitrage depuis 21 ans. Quelle évalua- tion faites-vous de
train d’émerger. Mon rôle est de les soutenir et de leur apporter modestement mon expertise. Si j’ai un conseil à donner
l’arbitrage féminin au Maroc et que doit-on faire pour encoura- ger la gent féminine à s’orienter vers ce domaine ? B. K. : Plus de 20 ans dans le domaine de l’arbitrage, ce n’est pas facile comme cheminement. C’est un sacré challenge que je me suis lancée depuis mon plus jeune âge. C’est un long parcours de combattant. J’ai fait mes classes en tant qu’arbitre assistante, puis arbitre de la ligue, pour enfin arriver à arbitre national et international. J’étais la pre- mière femme arbitre principale à offi- cier en Botola Pro. Je tiens à saluer le talent de notre arbitre pionnière, Khadija Rezague, qui a officié dans les années 2000 un match de championnat natio- nal, avant l’ère du professionnalisme. Je peux dire que l’arbitrage féminin marocain a parcouru un long chemin. Voir aujourd’hui des arbitres femmes officier des matches en Botola Pro, est une excellente chose. C’est aussi une reconnaissance de notre travail et de nos efforts. Cela va nous encourager à aller de l’avant et peaufiner nos connais- sances. Cette confiance, il faut l’honorer en travaillant sérieusement. Le Comité central et la Direction nationale de l’ar- bitrage œuvrent pour permettre aux arbitres marocaines d’acquérir de l’ex- périence et de s’accomplir individuelle- ment et en groupe. Aujourd’hui, je peux vous assurer que la relève existe. Il n’y a pas que Bouchra Karboubi; d’autres arbitres et arbitres assistantes sont en
aux parents, c’est d’initier leurs filles à la pratique sportive, mais aussi d’être attentifs à leurs qualités. Si une fille a un penchant pour le sport en général, notamment le football ou l’arbitrage, il est important de l’orienter et de l’encou- rager. Le sport, l’art, ou encore la culture sont importants pour le développement personnel. La génération actuelle repré- sente les femmes de demain. F.N.H. : Vous avez pris part à 7 matches en Coupe d’Afrique des nations et étiez la seule femme des 3 arbitres assis- tants vidéo (VAR) lors du choc Sénégal-Égypte. Parlez-nous de votre expérience dans les joutes africaines ? B. K. : C’est une magnifique aven- ture. Une sensation bien différente. L’Afrique, c’est autre chose, une autre ambiance. Il faut y être pour vraiment faire la différence. Nous étions 8 arbitres marocains, dont deux femmes : moi en tant qu’arbitre et ma consœur Fatiha Jarmoumi, arbitre assistante. J’ai eu la chance d’être la seule femme présente en finale de la CAN 2021. C’était un grand honneur et un privilège de côtoyer les meilleurs arbitres du continent. Ma joie était immense. Je considère que c’est une belle reconnaissance de la part de la Confédération africaine de football (CAF) pour la femme arabe et africaine. Mettre en avant une arbitre femme dans une finale, c’est important.
Pour Bouchra, l’amour du ballon rond a été nourri dès sa plus tendre enfance, en intégrant le club de football de Taza «Yasmine Tazi». C’est sur le terrain qu’elle dévoilera son talent de footballeuse, mais surtout sa passion pour les règles du jeu… Petite, elle s’inspirait de son idole feu Said Belqola, un ténor de l’arbitrage national. Dès lors, une seule question la hantait : « Quels critères devrais-je avoir pour devenir un bon arbitre » ? Très vite, son vœu fut exaucé. La délivrance arrive comme par enchantement. En 2001, une école d’ar- bitrage ouvre enfin ses portes dans sa ville natale. Une véritable aubaine pour Bouchra qui s’inscrit illico presto à la formation. Elle n’avait alors que 14 ans. En combinant la théorie et la pratique, Bouchra va parfaire son niveau d’apprentissage. Et dans les stades, elle parvient à se sortir des situations les plus cocasses, faisant abstraction de l’élément per- turbateur : les chahuts du public. Parallèlement, elle nourrissait son rêve d’être poli- cière. Elle savait par prémonition qu’elle en fera son métier plus tard. Policière depuis 2010 et arbitre internationale depuis 2016, Bouchra est aussi amatrice de sensations fortes. Excellente conductrice de moto, elle aime valser sur les deux-roues. Son autre passe-temps favori : tatoueuse au henné, littéralement «Nekacha». Elle n’hésite pas à troquer sa tenue d’arbitre pour celle de «Nekacha», le temps de dessiner sur la main des sirocos au henné. Si elle n’était pas arbitre ou inspectrice de police, elle aurait opté pour l’esthétique ou le mannequi- nat. Normal, avec son 1,74 m, elle avait toutes les chances de réussir. A 34 ans, Bouchra Karboubi est mariée et mère de la petite Dina, âgée de 4 ans. ◆
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