FNH N° 1055

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CULTURE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 17 FÉVRIER 2022

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Confidences Nissia Benghazi joue et gagne ◆ Cette jeune néophyte nous a donné une leçon d’acting, dont beaucoup feraient bien d’en prendre de la graine. Mais le meilleur est à venir, nous promet-elle. A la lecture de cette interview, on ne peut que le croire, les mirettes impatientes.

garde un très bon souvenir du cinéma; donc si l'occasion se présente et que le scénario me parle, oui. F.N.H. : Quels sont vos projets ? N. B. : Pour le moment, je compte terminer ma licence en sciences politiques à Amsterdam, et ensuite faire un Master en com- munication stratégique ou en journalisme à Londres. J'aimerais soit réaliser mes propres docu- mentaires, ou devenir présenta- trice télé. F.N.H. : Quel est le film que vous avez vu derniè- rement et qui vous a le plus marquée ? N. B. : Le dernier film que j'ai regardé, c'est « Et Dieu créa la Femme », de Roger Vadim avec Brigitte Bardot. Un des mes films préférés; il me fascine toujours autant chaque fois que je le regarde. Comme «Annatto», le film relate le drame de Juliette, une jeune orpheline caractérielle et libre qu'on essaie de sou- mettre par tous les moyens à une société conservatrice et sexiste. F.N.H. : Quelle est votre actrice préférée ? N. B. : Brigitte Bardot est mon actrice préférée, non pas seu- lement pour son jeu d'actrice que je trouve remarquable, mais parce qu’elle manie à la perfec- tion le silence joué. Je partage une passion commune avec elle, la cause animale, et pour cela je l'admire énormément.

des amies proches aujourd'hui. Il en va de même pour Rita, la fille de Adnane dans Annatto, que je considère comme ma petite sœur. F.N.H. : Qu’est-ce que vous avez aimé ? N. B. : J'ai adoré tourner avec des acteurs confirmés, car ils m'ont beaucoup enseigné. Les scènes à cheval étaient mes favorites, car j'adore monter (je fais de l'équitation depuis que je suis petite), j'ai vraiment pu me sentir moi-même. Le plus difficile pour moi a été de tourner dans un film en arabe, car je ne parle par le Darija. Donc, j'étais sou- vent déstabilisée par ce détail, mais cela m'a rapprochée d'An- natto qui, elle aussi, débarque au Maroc sans parler en un seul trait la langue du pays d'accueil. F.N.H. : Comment ça s’est passé avec Fatima Boubakdy ? N. B. : Grâce à Fatima Boubakdy, la réalisatrice du film, j'ai pu montrer mes capacités, tout en découvrant un art et un métier qui m'étaient encore inconnus. Bien qu'elle ait pris un certain risque en donnant un premier rôle à une jeune personne novice dans le monde du cinéma, elle m'a fait confiance tout en me donnant ma chance. Et pour cela je la remercie encore ! F.N.H. : Vous aimeriez faire de la télé ? N. B. : De la télé ? Pourquoi pas si le projet est intéressant ! Je

Propos recueillis par R. K. H.

Finances News Hebdo : Vous vous êtes aisément glissée dans le person- nage d’Annatto. Etait-ce un personnage qui ne vous ressemble guère ? Nissia Benghazi : En réalité, le film «Annatto» relate l'histoire de ma famille. Donc, j'ai eu beau- coup de facilité à m'insérer dans la peau du personnage. Mon père est issu d'une famille de commerçants originaires de Fès qui se sont installés à Saint- Louis au début du siècle dernier – comme mon mari Adnane dans le film. J'ai été élevée par une mère française et un père d'ori- gine marocaine au Sénégal. Ce qui m'a permis de baigner dans un environnement multiculturel, multi-ethnique et multi-religieux. F.N.H. : Ça vous a fait quoi de jouer dans ce film ? N. B. : Ce film a été la meil- leure expérience professionnelle et artistique que j'ai connue à ce jour. Tous les moments que j'ai partagés sur les lieux du tour- nage avec l'équipe artistique et technique sont des souve- nirs que je n'oublierai jamais. On a vécu ensemble pendant 2 mois côte à côte, on partageait tout, les bons moments, les fous rires, les pleurs, les moments de stress. Cela crée des liens très forts. Kenza Fridou, qui joue Dada Kheira dans le film, m'a coachée et m'a prise sous son aile et nous sommes devenues

F.N.H. : Etre reconnue dans la rue, c’est agréable ? N. B. : Non, on ne me reconnaît pas dans la rue. Et puis, même si c'était le cas, ça ne me plai- rait pas plus que ça (rires -ndlr). En dehors du travail, j'accorde beaucoup d'importance à la dis- crétion. F.N.H. : Comment votre famille vit votre immer- sion dans le cinéma ? N. B. : Ma famille a toujours été derrière moi, même si elle n'était pas très enthousiaste du fait que j'ai pris une année sabbatique durant mes études, pour me consacrer au film et à d'autres projets personnels. F.N.H. : Il y a aussi les jaloux… n’est-ce pas ? N. B. : Des jaloux ? Pas à ma connaissance (sourire -ndlr); j'ai un cercle d'amis très res- treint. ◆

Brigitte Bardot est mon actrice préférée, non pas seule- ment pour son jeu d'ac- trice que je trouve remar- quable, mais parce qu’elle manie à la perfection le silence joué.

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