01-2019 F

Astrid habite depuis une année et demie dans un petit village de l’est de la Guinée, afin d’y apprendre la langue et la culture. Comme elle est infir- mière diplômée, des personnes avec toutes sortes de problèmes viennent régulièrement la trouver pour se faire soigner – ce qui donne à Astrid la possibilité de prier pour elles. Le matin à 5 heures, le muezzin me réveille. Les coqs chantent sur les toits. Bientôt j’entends la Mama, mon hôte, écraser du riz à l’extérieur pour le petit- déjeuner. Je me lève et sors pour me rendre aux toilettes. Les gens me disent bonjour avec des bénédictions et je les salue en retour. Puis je monte sur la col- line pour passer du temps seule avec Dieu – pour lire la Bible, prier, poser des questions et être encouragée parce qu’Il est là. De retour au village, les premiers patients m’attendent déjà pour recevoir des soins. Avec mes connaissances linguistiques, j’essaie de savoir ce qu’ils ont pour les soigner moi-même ou les diriger auprès des personnes compétentes. Quelqu’un m’amène un bébé très malade – je lui donne des médicaments con- tre la malaria et j’espère et prie qu’il survive. Entre les consultations, j’essaie de manger quelque chose. A moto par monts et par vaux La livraison des nouveaux tests de dépistage de la malaria est enfin arrivée au centre de santé de la ville. L’homme qui m’aide à effectuer les tests aimerait que je l’accompagne pour aller les récupérer – il a peur de ne pas les obtenir s’il y va seul. Je m’installe à l’arrière de sa moto. La route est glissante et soudain il com- mence à pleuvoir très fort. Nous sommes tous les deux trempés en quelques secondes. Je ne vois plus rien, mais il connaît les routes et est un conducteur expérimenté qui continue donc son chemin. Au bout d’une heure, nous som- mes arrivés. Nous obtenons heureusement les tests nécessaires et entamons le retour. Entretemps, la route est devenue une rivière et par endroits, nous devons traverser de l’eau profonde. Arrivée à la maison, je me change et essaie de me réchauffer près du feu. De nouvelles personnes sont déjà à la porte pour venir se faire soigner ou pour que je prie pour elles. Un voisin raconte que l’homme qui souffrait d’une forte épilepsie n’a plus eu de crise depuis que j’ai prié pour lui. « Elle suit le chemin de Dieu » En début de soirée, je me rends chez le maître coranique. Il est justement en train de lire les textes de Moïse. De temps à autre, je peux lui raconter ce que j’ai vécu avec Dieu. Le Papa du village raconte toujours aux habitants : « Nous sommes musulmans, elle non. Mais elle suit le chemin de Dieu, elle fait ce qu’Il aime – elle ne ment pas, ne vole pas et s’occupe des gens. Dieu l’aime et l’écoute. Elle souhaite que nous apprenions aussi à suivre le chemin de Dieu. » De retour à la maison, nous mangeons du riz et grillons du maïs sur le feu. Je prends de l’eau pour aller me doucher sous le ciel étoilé. Lorsque je suis de nou- veau assise auprès des autres, de gros coléoptères commencent à voler autour de nos têtes. Nous en attrapons autant que possible afin de pouvoir les griller et les manger le lendemain. C’est une grande récolte – nous en avons jusqu’à minuit. Cela me rappelle l’histoire des disciples et des filets remplis de poissons. Je souhaite qu’un jour, il vienne tellement de gens qui aimeraient apprendre à connaître Jésus, que nous n’arriverons plus à bout du travail. UN jour dans la vie d’ Astrid

Nouvelles d’Angola

Quitter l’hôpital comme invalides Dans les années quatre-vingt, de plus en plus de blessés de guerre ont été amenés à l’hôpital de Ka- lukembe. J’ai souvent été attristée par le fait que les patients ont bien reçu les premiers soins et un traitement, mais qu’ils ont pourtant souvent quitté l’hôpital comme invalides. Même après des maladies et accidents « banals », les gens sont souvent devenus infirmes parce que seulement peu de soignants ont fait de la physio- thérapie avec les patients. Ces faits nous ont amenés à mettre sur pied un programme de gymnastique pour motiver et encourager les patients. Ainsi nous avons donné à la section des malades chroniques le nouveau nom de « ELAVOKO » (espoir). Peu après, nous avons commencé une formation systématique en réhabilitation pour le personnel soignant. Nous avons également réussi à ajouter des rampes à plu- sieurs endroits de l’hôpital, pour le rendre en grande partie accessible aux fauteuils roulants. Le travail de réhabilitation s’étend En octobre 1994, l’hôpital de Kalukembe a été pillé et n’a plus été capable de fonctionner pour quelque temps. C’est pourquoi nous avons commencé peu à peu la réhabilitation ambulante dans quatre centres médicaux. Au cours du temps, ce travail et ses effets sur les patients se sont fait connaître au-delà de la région et des lieux de plus en plus nombreux ont commencé la réhabilitation. Dans tous les centres médicaux, la journée com- mence avec une méditation, très appréciée par les gens. Formation et motivation du personnel local Actuellement, notre travail est focalisé sur la forma- tion de jeunes collaborateurs qui ont un appel pour cela. Concrètement, nous voulons former en cours d’emploi du nouveau personnel et envoyer quel- ques spécialistes se perfectionner à l’étranger. Au cours des dernières années, la formation en physio- thérapie a commencé en Angola. Par contre, d’autres professions importantes en vue du travail de réha- bilitation, comme par exemple ergothérapeute ou éducateur social, sont encore presque inconnues. Un grand obstacle consiste à créer des places de tra- vail pour des invalides et donc aussi à s’assurer que

les bâtiments publics, les trottoirs etc. deviennent accessibles aux fauteuils roulants. Malgré des pro- grès dans ce domaine et un ancrage dans la loi, il reste encore un long chemin à faire. Pourtant nous voulons faire de notre mieux pour la réintégration dans la vie professionnelle, sociale et spirituelle du plus grand nombre de personnes pos- sible. De plus, nous voulons créer les bases pour que des collaborateurs locaux puissent poursuivre ce tra- vail avec beaucoup de motivation et de dynamisme. Des progrès qui rendent heureux Pour finir, un récit vécu dans le travail de réhabilita- tion : Ana, 15 ans, a subi un accident de voiture, qui a causé une paralysie partielle de ses bras et une para- lysie complète de ses jambes. Après quelque temps, elle a été renvoyée à la maison. Comme des ulcères de pression se sont formés sur ses fesses, elle a dû rester la plupart du temps couchée sur le ventre, passant ainsi cinq années de sa vie. Touchée par son sort, une infirmière hollandaise a roulé 900 km avec cette jeune femme pour l’amener à Mapunda. Nous avons essayé pendant des mois de bouger les han- ches et les genoux d’Ana pour qu’elle puisse s’asseoir dans un fauteuil roulant. Finalement, les chirurgiens de l’hôpital de l’Alliance Evangélique ont été rendus attentifs au sort de l’adolescente. Une séparation des os des hanches (l’une d’entre elles a été démo- lie dans l’accident) a permis une certaine mobilité. Ana et sa mère, qui s’occupe de sa fille avec beau- coup d’amour, sont heureuses de ce progrès, mais le traitement demandera des semaines, voire des mois. Nous espérons que par un entraînement dur, Ana pourra bientôt être assise normalement dans un fauteuil roulant et que par d’autres exercices elle ap- prendra encore mieux à utiliser ses mains et ses bras.

Elisabeth GAFNER, réhabilitation des handicapés

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Astrid, ProTIM2-2-2 Nord

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