FNH N° 1198 FF

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 30 mai 2025 - 8 DH - N° 1198

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Marché du prêt de titres

Nadia Fettah

A Abidjan, le sacre d’une ministre d’exception

Consolidation post-réforme

P. 10/11

P.5

● Le chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, a dévoilé une nouvelle feuille de route 2025-2027 pour le commerce extérieur. Ce plan vise 84 milliards de dirhams supplémentaires à l’export, 76.000 emplois directs à créer et 400 nouvelles entreprises exportatrices chaque année.

P. 30/31

Informel Moteur économique ou impasse sociale ?

CFG Bank Vers un doublement de taille d'ici 2028-2029

P.21

P.32/33

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

SOMMAIRE

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FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 30 MAI 2025

4 5 6 ACTUALITÉ

38 L'UNIVERS DES TPME

Editorial

Entretien avec Mohammed Essaroukh : Is-Tech, «Un catalyseur de transformation numérique sur- mesure»

Voyons voir : Brigitte à cran ! Ça se passe au Maroc Ça se passe ailleurs

BOURSE & FINANCES

Point Bourse Hebdo : Un cap franchi, enfin justifié Marché du prêt de titres : Consolidation post- réforme Capital-investissement : Des levées record en 2024 Entretien avec Youssef Guerraoui Filali : Gouvernance des EEP, «Il s’agit d’un changement de paradigme et de mode de management centré sur l’efficacité» CFG Bank : Vers un doublement de taille à l'horizon 2028-2029 Entretien avec Rachid El Fakir : Paiements électro- niques, L'ouverture du marché ouvre la voie à une révolution du cashless au Maroc Investissement en actions : La Bourse séduit à nou- veau les particuliers

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Fatima Ouriaghli Directeur général, Responsable de la publication

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Gaza

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V Le crime parfait… à ciel ouvert

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Big deal eau-énergie : L’État impulse et le privé propulse 40 DEVELOPPEMENT DURABLE

ingt mois que le fracas des bombes rythme les jour- nées des Palestiniens. Vingt mois de pilonnage, de pénuries et de décomptes funèbres. Et ce n’est pas près de changer. Le 26 mai 2025, l’offensive israé- lienne à Gaza s’est poursuivie tambour battant, au nom d’un triple objectif : libérer les otages, anéantir le Hamas et contrôler la totalité du territoire. Une trilogie militaire répétée en boucle.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, dans un élan de fermeté, a juré de ramener tous les otages, les vivants comme les morts. La formule est glaçante. Car cela se fera à n’importe quel prix. Au prix, surtout, d’une horreur innommable. Pour preuve, lundi, 52 Palestiniens ont été tués, dont une majorité d’enfants dans une école de Gaza-ville. Et comme toujours au-lendemain de pareils massacres, les indignations fusent de partout et la communauté internationale fait ce qu’elle sait faire de mieux : organiser des réunions. A Paris, sur le parvis du Trocadéro, socialistes, communistes et éco- logistes ont uni leurs voix pour dénoncer un «génocide». Olivier Faure, dirigeant du PS d’ordinaire plus mesuré, a osé le dire : «C’est un génocide», a-t-il affirmé, déclenchant un «Mieux vaut tard que jamais» ironique de Jean-Luc Mélenchon sur X (ex-Twitter). De même, le Royaume-Uni, la France et le Canada ont publié une déclaration conjointe menaçant Israël de «mesures concrètes» si l'offensive militaire ne cessait pas et si les restrictions sur l'aide huma- nitaire, qui privent 2,4 millions d’êtres humains à un accès à l’eau, aux denrées alimentaires et aux médicaments, n'étaient pas levées. Alors, face à cette tragédie, les médiateurs internationaux, notamment les Qataris, les Egyptiens et les Américains, s’activent pour conclure un cessez-le-feu hypothétique. Sans succès pour le moment. Pendant ce temps, les partisans de Netanyahu se mettent en orbite. La «Journée de Jérusalem» a viré au défilé de haine. Des groupes de jeunes israéliens hurlent «Mort aux Arabes», pendant que le ministre israélien de la Sécurité nationale d’extrême droite, Itamar Ben-Gvir, prie pour «la victoire à Gaza» depuis l’esplanade des Mosquées. Une énième provocation. En toute impunité. Comme reste impuni le mas- sacre de civils innocents par Tsahal. Et tout cela est révélateur d’une chose : de la faillite des institutions internationales et des grandes puissances. Parce qu’au nom de son soi-disant «droit à se défendre», Israël tue avec méthode, affame avec stratégie et s’autorise toutes les dérives en s’asseyant sur le droit international dans une impunité assourdissante. Au rythme actuel, la bande de Gaza ne sera bientôt plus qu’un cime- tière à ciel ouvert. u

ECONOMIE

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Commerce extérieur : Une stratégie de rupture à l’horizon 2027 Informel : Moteur économique ou impasse sociale ? Géopolitique mondiale : Le Maroc à l’épreuve de la guerre commerciale Entretien avec Mohamed Amrani : Pauvreté, Une baisse en trompe-l'œil ? Élevage : «Il est possible de reconstituer le cheptel national avant 2026» Zones industrielles durables : Le Fonzid accom- pagne 8 projets pour un investissement global de 989 millions de DH

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42 HIGH-TECH

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Intelligence artificielle : La darija en quête de reconnaissance numérique

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• Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Désy Mbakou • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal

• Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage 5.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05 • S.A.R.L. au capital de 5.000.000,00 DH - C.N.S.S. 600 50 62 I.F. 1022303 - Patente 35770001 - ICE N° : 001526693000021

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

VOYONS VOIR

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FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 30 MAI 2025

Brigitte à cran !

H

Par D. William

anoï, 25 mai 2025 : le soleil se couche, l’hu- midité colle aux che- mises et l’avion prési- dentiel français touche le sol vietnamien. La porte de l’avion s’ouvre. Emmanuel Macron s’avance. Brigitte, en embuscade, surgit. Deux mains jaillissent

pas), une communication qui cafouille et des explications qui laissent un goût d’inachevé. Tout cela écorne l’image présidentielle. Et puis, l’on ne peut s’empêcher de poser une inter- rogation : et si les rôles avaient été inversés ? Si Macron avait, dans un moment de complicité, levé la main sur sa femme, même pour rire ? Que n’aurait-on dit ? La polémique aurait été toute autre. Elle aurait été violente et accusa- toire. Les féministes seraient montées au créneau pour crier à la violence conjugale. Macron aurait été livré à la vindicte populaire et lynché médiati- quement. Or, ici, on relativise. Et l’on s’attarde davantage sur l’ «affront» subi par le président français que sur le geste de sa femme. Ce deux poids deux mesures médiatique est un sujet en soi. Une femme gifle (ou mime de gifler) son mari : on parle de chamail- lerie. L’inverse : on crie à la violence conjugale. C’est révélateur d’un biais culturel qui mérite d’être interrogé, même dans la légèreté. Alors, gifle ou pas gifle ? Complicité conjugale ou tension sous-jacente ? On ne saura peut-être jamais. Et au final, qu’a-t-on retenu de ce voyage officiel au Vietnam ? Un accord commercial ? Militaire ? Une déclaration sur l’Ukraine ? Non. Ce qui s’est imprimé dans la mémoire populaire et ce que l’histoire retiendra, c’est cette «claque», le regard surpris d’un président et le bras ferme d’une première dame. On retiendra aussi que Macron est le premier Président de la V ème République à avoir été «giflé» par son épouse à 10.000 kilomètres de Paris, devant les caméras de l’Associated Press, tout en gardant la posture d’un chef d’Etat et la dignité d’un homme qui sait que l’image est tout. Chapeau, Monsieur le Président ! ◆

Dans la version élyséenne, la gifle devient un moment de tendresse; mais l’opinion publique internationale est circonspecte.

comme surpris. Puis il se ressaisit, salue dignement, le menton droit et la pommette rougie, avant de descendre l’escalier présidentiel. Mais Brigitte ne saisit pas le bras

tendu de son mari. Elle préfère la main courante. Les images sont là. Brutes. Sans montage ni musique dramatique. Alors, le monde s’enflamme. Le couple présidentiel devient rapide- ment la nouvelle star des réseaux sociaux. Claque ? Scène de ménage en altitude ? Ou simple caresse éner- gique ? A l’Elysée, c’est le vent de panique. D’abord, on nie. «Vidéo trafiquée !» , dit-on. Mais voilà, la source, c’est Associated Press. Oups. Revirement immédiat : «C’était une blague. Une chamaillerie. Un moment de compli- cité». Dans la version élyséenne, la gifle devient donc un moment de ten- dresse. Mais l’opinion publique inter- nationale est circonspecte. Et chacun y va de sa lecture et de sa théorie. Et quand la Russie s’en mêle, ça donne ça : «Peut-être que c’était la main du Kremlin ?», ironise Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe. Russia Today multiplie les rediffu- sions. Les chaînes publiques russes s’en donnent à cœur joie. Sur les réseaux sociaux, on s’en amuse. Les parodies se multiplient. Macron, lui, a tenté de reprendre la main depuis Hanoï : «Il faut que tout le monde se calme. Je plaisantais avec mon épouse. Comme on le fait souvent». La tentative de désamorçage a le mérite de la franchise. Mais soyons lucides ! Ce qui choque, ce n’est pas tant la «claque» que l’embarras qui l’entoure. Un président giflé (ou

hors-champ et atteignent le visage du président. Qui recule d’un pas,

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ÇA SE PASSE AU MAROC

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FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 30 MAI 2025

Nadia Fettah

A Abidjan, le sacre d’une ministre d’exception A Abidjan, dans le cercle feutré des grands décideurs de la finance africaine, un nom a résonné lors des African Banker Awards

marqué par la crise du Covid-19. Sa gestion posée et méthodique lui vaut la confiance renouvelée des plus hautes autorités. En octobre 2021, elle accède au poste névralgique de ministre de l'Economie et des Finances, une première historique pour une femme au Maroc. Depuis, Nadia Fettah s’est illustrée par une politique macroéconomique prudente mais structurante, en conjuguant réformes fiscales, soutien aux investisse- ments, inclusion financière et rigueur budgétaire. Dans un contexte mondial volatil, elle a ainsi su préserver les équilibres tout en modernisant l’action publique et en engageant des chantiers de transfor- mation à long terme.

2025 : celui de Nadia Fettah, consacrée meilleure ministre des Finances de l’année, pour les poli- tiques macroéconomiques prudentes mises en œuvre et les réformes engagées afin de créer un climat propice à l'investissement. Une distinction qui ne tombe pas du ciel, mais vient récompenser un parcours d’exception, forgé dans la rigueur. Diplômée de la prestigieuse HEC Paris en 1994, elle entame sa carrière chez Arthur Andersen avant de prendre très tôt le pari de l’entrepreneuriat en

fondant sa propre société de capital-investissement à Casablanca. Elle inté- grera par la suite le groupe Saham, où elle devient une figure centrale, pilo- tant des fusions-acquisitions complexes à l’échelle continentale, et incarnant une nouvelle génération de dirigeantes marocaines capables de rayonner à l’international. Mais c’est en 2019 que son destin bascule : elle entre au gouvernement en tant que ministre du Tourisme, dans un contexte particulièrement périlleux

Le prix qui lui est décerné à Abidjan vient donc saluer la stature d’une femme d’Etat, qui fait désormais figure de référence de la gouvernance économique en Afrique. Discrète dans les médias, mais ferme dans les négociations, elle incarne cette autorité tranquille qui fait avancer les réformes sans fracas. Ni triom- phalisme. Cette distinction n’est donc qu’une juste récompense. ■

ÇA SE PASSE AILLEURS

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FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 30 MAI 2025

Afrique La croissance attendue à 3,9% en 2025 et à 4% en 2026 L a croissance économique de l'Afrique devrait s'ac- célérer à 3,9% en 2025 et à 4% en 2026, estime la Banque africaine de développement (BAD). « Ces projections représentent des révisions à la baisse de 0,2 et 0,4 point de pourcentage par rapport aux dernières estimations, en raison de l'impact de la fai- blesse de l'activité économique mondiale, qui devrait affecter les exportations africaines », précise la BAD dans son rapport 2025 sur les Perspectives écono- miques en Afrique, publié en marge des Assemblées annuelles de la Banque qui se tiennent jusqu'au 30 mai à Abidjan. Toutefois, même en tenant compte du choc des droits de douane et de l'incertitude qu'il génère, 21 pays africains devraient enregistrer une croissance de leur production de plus de 5% en 2025, souligne la même source. Ces tendances positives témoignent de la résilience de certaines économies africaines malgré la multiplication des chocs, la baisse de l'aide publique au développement (APD) et la diminution des flux financiers extérieurs. ■

Pas de reprise printanière sur le marché de l'emploi Allemagne L e taux de chômage en Allemagne est resté inchangé en mai, mais la hausse du nombre de chômeurs a dépassé les attentes, l'habituelle embellie printanière du marché de l'emploi n'ayant pas eu lieu dans une économie apathique. L'indicateur publié mercredi par l'Agence pour l'emploi s'est maintenu à 6,3% en mai, comme en avril, selon des données corrigées des variations saisonnières (CVS). Le nombre de personnes sans emploi a, lui, augmenté de 34.000 sur un mois, selon des données CVS, bien plus que les estimations de la plateforme Factset qui tablaient sur 10.000. En données brutes, moins représen- tatives d'une tendance de fond mais qui servent de référence dans le débat public, le nombre de chômeurs a reculé de 12.000. ■

L’Éthiopie sur la voie d’une croissance soutenue FMI L es réformes macroéconomiques menées par l’Ethiopie créent les conditions d'une crois- sance forte et durable, a affirmé le Fonds moné- taire international (FMI). L’Éthiopie a pris des mesures historiques pour remé- dier aux déséquilibres macroéconomiques, tout en favorisant une croissance durable, a précisé l’institu- tion monétaire internationale. Au cours de l'année écoulée, l'Éthiopie, deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, a entrepris une trans- formation complète de ses régimes monétaire et de change, a rappelé le FMI, notant qu’après des décen- nies de contrôle strict, le pays a notamment libéralisé son régime de change et adopté un taux de change plus flexible et une politique monétaire basée sur les taux d'intérêt. A noter que le FMI soutient les efforts de réforme de l'Éthiopie par le biais d'un accord de faci- lité élargie de crédit de 3,4 milliards de dollars sur quatre ans. ■

CITIBANK MAGHREB S.A.

Société Anonyme au Capital de MAD 204.128.006,00

Siège Social : Zénith Millénium, Immeuble 1, Lotissement Attaoufik- Sidi Mâarouf, Casablanca RC N° 29 941

COMMUNIQUE

L’Assemblée Générale Ordinaire des actionnaires de «CITIBANK MAGHREB S.A.» s’est réunie le 26 mai 2025 à 11 heures au siège social de la Banque. L’Assemblée Générale Ordinaire a approuvé les comptes de l’exercice clos au 31 décembre 2024 et les résolutions qui lui ont été soumises. Les Etats de synthèse de «CITIBANK MAGHREB S.A.» au titre de l’exercice 2024 certifiés par les Commissaires Aux Comptes et publiés préalablement à la tenue de l’AGO dans le journal d’annonces légales «Finances News, N° 1190» du 28 mars 2025, n’ont subi aucune modification.

BOURSE & FINANCES

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FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 30 MAI 2025

Point Bourse Hebdo Un cap franchi, enfin justifié

L Le Masi a franchi avec conviction le seuil des 18.000 points cette semaine, soutenu par des signaux macroéconomiques et microéconomiques positifs. e Masi a enfin tranché. Après plu- sieurs semaines à osciller autour du seuil symbolique des 18.000 points, sans jamais vraiment y croire, l’indice a franchi cette zone avec davantage de convic- tion. Contrairement à la semaine passée, marquée par une certaine hésitation et des allers-retours typiques d’un marché sans cata- lyseurs clairs, cette fois, le mou- vement s’est appuyé sur une série de signaux tangibles, tant du côté macro que micro. Par Y . Seddik

Evolution de l'indice Masi depuis début mai 2024

dans l’annonce du méga-accord de 13 milliards de dollars signé entre le Maroc et les Émirats Arabes Unis, dans lequel Taqa est appelée à jouer un rôle central. Résultat : une capitalisation qui atteint désor- mais 72 milliards de dirhams, et une place de troisième plus grande capitalisation du marché derrière Maroc Telecom et Attijariwafa bank. Autre valeur en vue : TGCC. Le spécialiste du BTP a capté à lui seul 20% des échanges de la semaine, soit 403 millions de dirhams. Le titre s’est apprécié de 6,50%, porté par deux annonces structurantes. D’une part, un partenariat straté- gique avec Naif Alrajhi Investment pour le développement de projets en Arabie Saoudite à horizon 2030. D’autre part, une augmentation de capital annoncée de 2,5 milliards de dirhams, un montant qui tranche nettement avec les 600 MDH levés lors de son IPO en 2021. Ces deux opérations envoient un signal clair sur la capacité du groupe à accé- lérer son déploiement à l’internatio- nal tout en renforçant sa structure financière. Cette psychologie positive s’est

TOP Performances

FLOP Performances

Med Paper Maroc Leasing Auto Nejma

-6,57%

+37,02% +12,33%

Stroc Industrie Zellidja Taqa Morocco

-5,99%

-5,8%

+12,12 %

Le point de départ, il faut le rap- peler, avait été amorcé la semaine dernière avec l’annonce d’un accord commercial sino-américain temporaire. Depuis, le marché a su trouver d’autres relais. La tendance haussière s’est consolidée sur fond d’un newsflow favorable, porté notamment par quelques dossiers de poids. Taqa Morocco en est l’exemple le plus frappant. Le titre a bondi de 12,12% cette semaine pour clôturer à 3.090 DH, signant une performance impressionnante de +130,60% depuis le début de l’an- née. Cette envolée trouve sa source

propagée sur d’autres comparti- ments du marché qui ont également affiché des signaux solides. Les bancaires restent bien orientées, portées par des résultats trimes- triels robustes (BCP notamment). Marsa Maroc confirme sa dyna- mique, tandis que Sonasid profite à la fois d’une actualité opérationnelle favorable et de sa prochaine entrée dans l’indice MSCI Frontier Markets. CMGP Group, quant à elle, profite d'une note d'analyste favorable et figure, aux côtés de Delta Holding, parmi les candidats les mieux posi- tionnés pour tirer parti du partenariat stratégique mentionné précédem-

ment. Ce climat plus constructif s’inscrit dans un contexte où le marché obligataire continue de jouer un rôle stabilisateur. Les taux restent contenus, ce qui soutient mécani- quement la poche actions. Les arbi- trages en faveur des actifs risqués restent d’actualité. Les publications de résultats se poursuivront jusqu’au 31 mai. Pour l’heure, les premières copies tom- bées dessinent un tableau plutôt favorable pour le premier trimestre. À ce stade, le marché ne semble pas chercher de prétexte pour consolider. ◆

Société Anonyme au Capital de 221.916.300 de Dirhams Siège Social : 120-122, Bd Hassan II- CASABLANCA RC Casablanca 22 829 / IF : 108 48 66

AVIS DE CONVOCATION DES ACTIONNAIRES A L’ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE DU 30 JUIN 2025 A 12 HEURES

Les actionnaires de la société « AXA Crédit » sont convoqués à l’Assemblée Générale Ordinaire qui se tiendra le 30 juin 2025 à 12 heures, au siège social de la société, à l’effet de délibérer sur l’ordre du jour suivant :

1. Approbation et ratification de la convocation ; 2. Renouvellement de la dette subordonnée à durée déterminée entre AXA Crédit et AXA Assurance Maroc ; 3. Délégation par l’Assemblée Générale Ordinaire au Conseil d’Administration, avec faculté de subdélégation au Président du Conseil d’Administration des pouvoirs nécessaires pour la réalisation de ce renouvellement ; 4. Pouvoirs pour accomplir les formalités légales.

A cet égard, les documents prévus par la loi et les règlements applicables en vigueur seront mis à la disposition des actionnaires au siège social de la société.

Toute demande d’inscription de projets de résolutions à l’ordre du jour doit être adressée au siège social de la société par lettre recommandée avec accusé de réception dans le délai de dix (10) jours à compter de la publication de l’avis de convocation (mention de ce délai étant portée dans ledit avis).

Un actionnaire ne peut se faire représenter que par son conjoint, un ascendant, descendant ou par un autre actionnaire justifiant d’un mandat.

Le Conseil d’Administration

PROJET DE RESOLUTIONS SOUMIS A L’ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE DES ACTIONNAIRES

PREMIERE RESOLUTION L’Assemblée approuve et ratifie la convocation qui lui a été faite dans toutes ses modalités et la considère valable dans tous ses effets. DEUXIEME RESOLUTION L’Assemblée décide le renouvellement de la dette Subordonnée à durée déterminée de la somme de (115.000.000 MAD) entre AXA Crédit et AXA Assurance Maroc, objet d’un contrat de prêt du 20 juin 2018 et de deux avenants respectivement le 29 juillet 2022 et le 22 août 2022.

TROISIEME RESOLUTION L’Assemblée délègue au Conseil d’Administration, avec faculté de subdéléguer au Président du Conseil d’Administration de la Société, ou à toute personne désignée par lui, les pouvoirs nécessaires à l’effet de la réalisation de l’opération. QUATRIEME RESOLUTION Tous pouvoirs sont conférés au porteur d’une copie ou d’un extrait certifié conforme du procès-verbal de la présente Assemblée pour effectuer les formalités prévues par la loi et les règlements applicables en vigueur.

Ce renouvellement s’effectuera, sous réserve de l’accord de Bank Al Maghrib, comme suit :

• Remboursement anticipé de la dette subordonnée en cours ; • Ouverture de la souscription d’une nouvelle dette subordonnée du même montant (115.000.000 MAD) et dans les mêmes conditions (durée et taux).

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Marché du prêt de titres Consolidation post-réforme

e marché du prêt de titres affiche une nouvelle phy- sionomie, trois ans après l’amendement de la loi n°83-20 : mieux encadré, plus sécurisé, et tou- jours aussi dynamique. L’obligation de collatéra- lisation, introduite en août 2021, semble avoir struc- turé les pratiques sans enrayer l’essor de cette activité pour- tant technique et sensible. À l’origine, cette réforme visait à combler une faille majeure: le recours massif à des prêts sans garantie, notamment entre entités d’un même groupe financier. Désormais, toute opération de prêt de titres doit être adossée à une garantie (espèce, action cotée, bon du Trésor ou autre instrument financier), sauf exceptions prévues, notamment pour les teneurs de marché ou les opérations intragroupes. Cette clarification du cadre juridique s’est accompagnée d’une profession- nalisation visible du secteur. En 2024, l’activité a poursuivi sa croissance : le volume des opérations a atteint 327 milliards de dirhams, contre 315 mil- liards l’année précédente. L’encours progresse plus fortement encore à 44 milliards de dirhams, soit une hausse de 28%. Autant de signaux qui traduisent une adhésion des acteurs à ce nouveau régime. L l’activité, bien au contraire: volumes en hausse, matu- rité des prêts prolongée et garanties mieux calibrées. Par Y. Seddik Trois ans après l’entrée en vigueur de la réforme enca- drant le prêt de titres, le marché semble avoir trouvé son équilibre. L’encadrement plus strict n’a pas freiné

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robuste que transparent. «Je vous rappelle également qu’en février de l’année dernière, le régulateur a mis en consultation publique un projet de circulaire visant à opérationnaliser les amendements apportées à loi 45-12. Ce projet clarifie les règles de fonctionne- ment, les exigences d'agrément pour les plateformes, et aussi les modalités de reporting, ce qui va sans doute aider à professionnaliser davantage ce marché», explique le professionnel de la gestion d’actifs.

Quoi qu’il en soit, l'activité des prêts de titres ne fait plus figure de mécanisme opaque ou marginal. En l’espace de trois ans, il s’est imposé comme un levier de gestion structuré, suivi et assumé par ses acteurs. La discipline imposée par le col- latéral semble avoir redéfini les règles du jeu, sans casser la dynamique. Toutefois, dans un marché où l’ingéniosité finan- cière n’a jamais manqué, ce sont souvent les marges de tolérance qui finissent par écrire les prochains épisodes. À suivre, donc. ◆

«Avant la réforme, le marché des prêts de titres ressemblait un peu à une zone grise. Certaines banques utilisaient ce mécanisme pour se refinancer sans col- latéral, et certains OPCVM pilotaient leurs ratios en toute discrétion. On se retrou- vait alors avec un effet de levier extrême et une opacité totale sur le pricing des prêts. C'est précisément pour remédier à ces excès que la réforme est interve- nue» , nous rappelle un professionnel du marché. Des indicateurs de maturité L’effet le plus marquant de cette tran- sition est sans doute l’allongement de la durée moyenne des prêts. Pour les bons du Trésor, qui restent de loin les titres les plus utilisés (90,5% du volume total prêté), la durée moyenne atteint 29 semaines en 2024, contre seulement 5,3 semaines en 2023. Un basculement net vers des positions plus longues, qui tra- duisent une gestion plus stratégique des portefeuilles et des garanties. La répartition des prêteurs confirme éga- lement la stabilité des grands équilibres : les OPCVM conservent leur statut de principaux fournisseurs de titres (84,4%), tandis que les banques représentent désormais 15% des opérations de prêt. Du côté des emprunteurs, les banques restent en tête avec 42,1%, suivies par les sociétés non financières (24,7%) et les sociétés de gestion (15,9%). Les OPCVM, eux, représentent 3,2% des emprunteurs, en recul par rapport à 2023. «La réforme d’août 2021 a clairement apporté une sécurité supplémentaire. L’obligation de collatéral a donné lieu à une sélection plus rigoureuse des tran- sactions, et n'a surtout pas freiné la dynamique du marché, puisque l’encours était de 189 Mds de DH en 2021 contre 327 Mds de DH en 2024» , commente notre source. Une dynamique à surveiller Ce retour à l’équilibre ne doit pas mas- quer certaines fragilités persistantes. Les transactions sans collatéral, bien qu’encadrées, n’ont pas disparu. Même si les chiffres 2024 ne sont pas encore détaillés à ce sujet, la tendance observée en 2023 avec une remontée à 14,9% de transactions non garanties invite à la prudence. Ces opérations, bien que per- mises dans certains cas, peuvent mas- quer des risques systémiques si elles se multiplient. «J’estime aussi que les exceptions pré- vues pour les transactions intragroupes ou avec les teneurs de marché laissent

une certaine flexibilité, pour maintenir la fluidité des opérations entre entités d'un même groupe, d’où la hausse également des opérations chez certaines banques» , précise-t-il. Le régulateur, de son côté, reste actif : un projet de circulaire, mis en consultation en février 2024, précise les modalités d’agrément des plateformes, les règles de fonctionnement et les obligations de reporting. Cette démarche confirme la volonté de renforcer les fondations d’un marché qui, désormais, se veut aussi

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Capital-investissement Des levées record en 2024

On aurait pu croire que les 3 milliards de dirhams collectés en 2023 marquaient un pic difficile à dépasser. Il n’en est rien : pour la deuxième année consécutive, l’industrie marocaine du capital-investis-

sement fait mieux que 3 milliards de dirhams

de levées et hisse le compteur à 3,85 milliards de dirhams en 2024.

A Par A. Hlimi

vec 25 sociétés de ges- tion et 40 fonds actifs, l’écosystème entre dans une phase de «plein régime». Les cycles de cinq ans (investissement, puis désinvestissement) s’enchaînent désormais sans temps mort, pour un secteur qui souffle cette année sa 25ème

bougie au Maroc. «À 25 ans, on est en pleine forme», résume le président Hassan Laaziri, lors de la présentation du rapport d'ac- tivité de l'AMIC pour 2024 le secteur soufflant cette année sa 25 ème bougie au Maroc. Les chiffres déroulés en ouverture donnent le ton. En 2024, les investis- sements réalisés par 10 sociétés de gestion s’élèvent à 1.699 MDH, répartis entre 23 nouvelles entreprises et 17 réinvestissements. Ce montant porte à 15,7 Mds MAD les investissements cumulés à fin 2024. La plupart des fonds sont généra- listes, à l'exception de quelques fonds thématiques. Le secteur des services poursuit sa progression, représentant

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41% des investissements entre 2018 et 2024. Les secteurs de la santé et de l’éducation confirment également leur dynamique de croissance. La région Casablanca-Settat continue de concentrer 72% des investissements en valeur sur la période récente. La région Rabat-Salé-Kénitra se place en deuxième position avec 14%. L’amorçage et le capital-risque gagnent du terrain Les investissements en capital amor- çage et risque représentent 42% des opérations réalisées en 2024 (en nombre). Leurs parts sont passées de 26% entre 2006 - 2011 à 63% entre 2018 - 2024. En valeur, leur part reste limitée à 9% sur la dernière période, contre 84% pour le capital développe- ment. La progression des fonds dédiés à l’innovation et aux startups explique la hausse des transactions inférieures à 20 MDH, tandis que les investissements supérieurs à 100 MDH poursuivent leur montée. Le ticket moyen en capital développement est de 136 MDH entre 2018- 2024, contre 52 MDH en 2012 – 2017. Le ticket moyen pour les phases d’amorçage/risque est de 12 MDH sur la période 2018 – 2024. Les investisseurs marocains repré- sentent désormais près de la moitié des souscriptions cumulées (48%); un rééquilibrage salué par l’AMIC qui y voit un gage de souveraineté finan- cière. Le capital-développement affiche un ticket moyen de 136 MDH, contre 56 MDH toutes stratégies confondues. Conséquence : un «trou» se dessine dans la tranche 20-100 M DH, que l’Association appelle à combler. Selon les professionnels, l'apport du Fonds Mohammed VI sera important dans ce sens, car il prévoit de diriger certaines initiatives pour cette taille spécifique de deals. Avec 11 actes de désinvestissement, les sorties de l’année 2024 atteignent 1.067 MDH, un niveau légèrement supé- rieur à celui de 2023. Sur la période 2018 – 2024, les montants désinvestis s’élèvent à 5,7 Mds MAD, contre 1,98 Md MAD entre 2012 – 2017. Cela porte à 172 le nombre cumulé de désinves- tissements réalisés à fin 2024, pour un total de 9,3 milliards de dirhams. Le marché secondaire, en particu- lier, connaît une croissance continue, confirmant sa maturité et sa capacité à absorber un volume croissant de transactions. Il s’impose comme un levier clé de liquidité, autant pour les

est de 1,9 (1,4 pour l’amorçage/risque, 2,1 pour le développement et 1,8 pour la transmission). La durée moyenne de détention des participations est de 6,2 ans. Les secteurs de la santé, des ser- vices et de la construction affichent les TRI les plus élevés avec respectivement 23%, 15% et 14%. Le capital-investissement marocain semble avoir trouvé son point d’équi- libre. Reste à élargir la base régionale, à combler le «mid-ticket gap» et à mainte- nir un TRI à deux chiffres. ◆

Les investissements en capital amorçage et risque repré- sentent 42% des opérations réalisées en 2024.

investisseurs marocains que pour les fonds étrangers, dont l’intérêt pour le marché marocain ne cesse de croître. Il représente 44% des sorties réali- sées entre 2018 - 2024, contre 3% entre 2006 - 2011. Les introductions en Bourse (IPO), après une période de

repli entre 2012 et 2017, ont connu un regain d’activité ces dernières années, atteignant 22% des sorties entre 2018 - 2024. Le TRI brut moyen calculé sur la base de 115 cessions effectives est de 12% sur la période allant de 2000 à 2024. Le multiple global du secteur

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Gouvernance des EEP «Il s’agit d’un changement de paradigme et de mode de management centré sur l’efficacité»

des EEP et d’efficacité de gestion de la chose publique. Je cite, entre autres, quelques points critiques à traiter sur le court et moyen terme. D’abord, l’absence d’un véritable leadership et d’un sens de pilotage entre l’organe délibérant et la direc- tion. Ensuite, la nécessité de clarifier les obligations de service public. Il convient également d’améliorer la transparence des subventions, qu’elles soient directes ou indi- rectes, octroyées aux EEP. S’ajoutent à cela la multiplication des entités et les chevauchements de compétences entre entités publiques, ainsi que le faible impact des investissements réservés aux EEP sur la croissance et le tissu entrepreneurial marocain. F. N. H. : La ministre des Finances a appelé à «repen- ser les modèles» et à «éle- ver le niveau d’exigence». Quels changements culturels et structurels cette déclara- tion implique-t-elle pour les organes de gouvernance des EEP ? Et quelles ruptures concrètes cela suppose-t-il dans leur fonctionnement ? Y. G. F. : Le niveau d’exigence ne peut être relevé qu’en clarifiant les obligations de service public et en assurant une transparence totale sur les subventions, qu’elles soient directes ou indirectes, accordées aux EEP. Cette démarche doit s’ap- puyer sur des indicateurs clés de performance, permettant d’évaluer l’efficacité de l’action stratégique, notamment le retour sur investisse- ment public. En effet, plusieurs rapports d’audit et d’inspection, notamment de la Cour des comptes, pointent du doigt la gestion des EEP et dans divers volets tels que la couverture sociale, l'investissement public, la fiscalité et la facturation des

La nouvelle charte de gouvernance, dévoilée en mai 2025 par l’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’État (ANGSPE), marque une rupture avec les pratiques antérieures. Elle consacre un modèle axé sur l’efficacité, la durabilité et la transparence. Entretien avec Youssef Guerraoui Filali, président du Centre marocain pour la gouvernance et le management (CMGM).

Propos recueillis par Ibtissam Z.

Finances News Hebdo : Inspirée des standards de l’OCDE, la nouvelle charte de gouvernance publiée par l’ANGSPE marque un tour- nant pour le secteur public. Quels leviers concrets faut-il mobiliser pour assurer son application effective dans les établissements publics ? Youssef Guerraoui Filali : La nouvelle charte de gouvernance, rendue publique en mai 2025, est axée sur l’efficacité des organes de gouvernance. Elle vise à renforcer le contrôle interne et l’évaluation des risques au sein des EEP. L’objectif est de faire respecter les droits des actionnaires, tout en s’inscrivant dans la durabilité des projets. Cette charte succède au Code marocain de bonnes pratiques de gouver- nance d’entreprise, publié en 2008. Mais au-delà de ces instruments réglementaires, il s’agit d’un chan- gement de paradigme et de mode de management centré sur l’effi- cacité inspirée du secteur privé. C’est un levier incontournable pour

réussir la conduite du changement, favorisant la gestion axée sur les résultats servant à rentabiliser les investissements financiers et atteindre les objectifs économiques de l’Etat. Cependant, la rentabilité des pro- jets sectoriels, fondée sur une logique de récupération des capi- taux investis ainsi que l’amélioration du rendement financier des inves- tissements effectués, reste le défi majeur des EEP à l’horizon 2030. Je considère le pilotage de la per- formance comme un levier indis- pensable pour la mise en œuvre effective de ladite nouvelle charte. La mise en place d’une batterie d’indicateurs de suivi et d’impact permettra d’identifier les failles de mauvaise gouvernance, et par conséquent, de mener des actions correctives conduisant vers la réus- site et la pérennisation des projets socioéconomiques.

F. N. H. : En intégrant pleine- ment les enjeux de durabi- lité et les critères ESG, cette charte engage les EEP dans une nouvelle logique plus res- ponsable. En quoi ces dimen- sions peuvent-elles transfor- mer la performance des EEP à moyen et long terme ? Y. G. F. : La démarche RSE ne peut que renforcer la gouvernance des EEP. Elle s’inscrit dans un contexte national, et même mondial, marqué par les changements climatiques et la dégradation de l’environnement. La nécessité de mettre l’humain au cœur des équations économiques, à travers une bonne gouvernance qui préserve l’environnement, est deve- nue incontournable dans la dimen- sion du développement durable. Par conséquent, je considère qu’on est encore loin des critères ESG, vu qu’on doit d’abord rattraper le retard en matière de gouvernance

La mise en place d’une batterie d’indica- teurs de suivi et d’impact permettra d’identi- fier les failles de mauvaise gouvernance.

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recettes. Ces insuffisances entravent la réalisation des objectifs étatiques fixés par les grandes réformes nationales. De ce fait, il va falloir emprunter le chemin du «management control». Ce levier permet de vérifier la pertinence et l’efficience de chaque dépense enga- gée au sein des EEP. À cela s’ajoutent les obligations de profit économique et financier, notamment lorsqu’il s’agit de la collecte des recettes ou de la facturation du chiffre d’affaires. La gestion par approche de résultats (réconciliation récurrente entre les résul- tats prévisionnels et réalisés pour une période donnée) met à l’épreuve les EEP et conduira in fine à un changement de «Mindset». F. N. H. : Comment les EEP peuvent-ils concilier performance financière, mission d’intérêt géné- ral et création de valeur pour les citoyens ? Une redéfinition du périmètre ou des missions de cer- tains opérateurs publics est-elle aujourd’hui inévitable ? Y. G. F. : Il faut noter que le secteur public et semi-public marocain est carac- térisé par une multiplication des EEP, avec plus de 228 établissements publics et 43 sociétés anonymes à participation directe du Trésor, détenant 479 filiales ou participations. Cette situation entraîne des doubles emplois et des chevauche- ments de compétences entre les EEP et les organes étatiques, conduisant à une mauvaise allocation des ressources publiques. Cependant, le point de départ serait de liquider ou fusionner, dans le cadre des efforts de rationalisation du portefeuille public de l’Etat, les EEP en vue d’éliminer les doubles emplois. Cette restructuration vise à améliorer l'effica- cité de l'action publique et à optimiser la gestion des ressources financières et monétaires de l’Etat. Par la suite, il s’agirait de mettre en œuvre des stratégies d’investissement ciblées dans des secteurs clés tels que l’énergie, les infrastructures et le trans- port. Ces stratégies doivent être accom- pagnées d’une gestion rigoureuse des charges et un pilotage précis des coûts et des recettes. L’objectif est de pouvoir anticiper les résultats et garantir la viabi- lité des projets. La dimension rentabilité doit être pré- sente dans les missions d’intérêt général en vue de pérenniser les ressources servant à financier les dépenses de fonc- tionnement liées à ces projets socioéco- nomiques.

F. N. H. : L’adoption des lignes directrices de l’OCDE constitue une avancée majeure. Quels dis- positifs concrets faut-il mobili- ser pour garantir une application rigoureuse de ces principes dans les EEP ? Y. G. F. : Il est impératif de poursuivre l’effort de restructuration du portefeuille des EEP. Et par conséquent, d’accé- lérer le déploiement du programme de rationalisation visant la dissolution des EEP en déficit chronique et la fusion

d'entités afin de mieux valoriser les synergies sectorielles en vue d’amé- liorer significativement, à moyen long terme, les performances financières des EEP. L’enjeu est de taille. Les projections pour la période 2025-2027 indiquent une pro- gression significative des performances financières des EEP. Le chiffre d’affaires moyen devrait avoisiner les 295 milliards de dirhams. Les résultats nets sont éga- lement en amélioration, passant d’envi- ron 18 milliards de dirhams en 2025 à 45

milliards de dirhams en 2027. La valeur ajoutée pourrait atteindre 148 milliards de dirhams d’ici 2027. In fine, la concrétisation de ces chiffres ne peut se faire qu’à travers une meil- leure gouvernance garantissant la mise en œuvre du nouveau Plan actionnarial de l’Etat (PAE), qui définit les objectifs de l'actionnariat étatique et clarifie les modèles économiques des établisse- ments et entreprises publics (EEP) dans l’optique de promouvoir une gestion dynamique du portefeuille public. ◆

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Société Anonyme au Capital de 221.916.300 de Dirhams Siège Social : 120-122, Bd Hassan II- CASABLANCA RC Casablanca 22 829 / IF : 108 48 66

AVIS DE CONVOCATION DES ACTIONNAIRES A L’ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE DU 30 juin 2025 A 10 HEURES

Les actionnaires de la Société «AXA Crédit» sont convoqués à l’Assemblée Générale Ordinaire qui se tiendra le 30 juin 2025 à 10 heures, au siège social de la société, à l’effet de délibérer sur l’ordre du jour suivant :

1. Approbation et ratification de la convocation ; 2. Lecture et examen du rapport de gestion du Conseil d’Administration au titre de l’exercice clos au 31 décembre 2024 ; 3. Lecture et examen du rapport des commissaires aux comptes au titre de l’exercice clos au 31 décembre 2024 ; 4. Examen et approbation des comptes de l’exercice clos au 31 décembre 2024 ; 5. Examen et affectation du résultat de l’exercice clos au 31 décembre 2024 ; 6. Examen du rapport spécial des CAC sur les conventions visées aux articles 56 à 59 de la loi 17-95 et approbation, le cas échéant, desdites conventions ; 7. Examen du rapport annuel de contrôle interne ; 8. Quitus aux administrateurs et au président du Conseil d’Administration ; 9. Rémunération des administrateurs ; 10. Questions diverses ; 11. Pouvoirs pour l’accomplissement des formalités légales ;

Toute demande d’inscription de projets de résolutions à l’ordre du jour doit être adressée au siège social de la société par lettre recommandée avec accusé de réception dans le délai de dix (10) jours à compter de la publication de l’avis de convocation.

Un actionnaire ne peut se faire représenter que par son conjoint, un ascendant, descendant ou par un autre actionnaire justifiant d’un mandat.

Le Conseil d’Administration

PROJET DE RESOLUTIONS SOUMIS A L’ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE DES ACTIONNAIRES

PREMIERE RESOLUTION L’Assemblée Générale approuve et ratifie la convocation qui lui a été faite dans toutes ses modalités et la considère valable dans tous ses effets. DEUXIEME RESOLUTION L’Assemblée Générale, après avoir entendu la lecture du rapport de gestion du Conseil d’Administration et du rapport des Commissaires aux Comptes sur l’exercice clos le 31 décembre 2024, approuve tels qu’ils ont été présentés, les comptes de cet exercice se soldant par une perte nette de -9 451 698,09 Dirhams. TROISIEME RESOLUTION Après en avoir délibéré, l’Assemblée Générale décide à l’unanimité d’affecter le résultat de -9 451 698,09 Dirhams au compte de report à nouveau. QUATRIEME RESOLUTION L’Assemblée Générale, après avoir entendu la lecture du rapport spécial des commissaires aux comptes sur les conventions relevant de l’article 56 de la loi n° 17-95 telle que modifiée et complétée, approuve les conclusions dudit rapport et les conventions qui y sont mentionnées. CINQUIEME RESOLUTION L’Assemblée Générale, après avoir entendu la lecture du rapport annuel de contrôle interne, approuve les conclusions de ce rapport.

SIXIEME RESOLUTION En conséquence de l’approbation des comptes clos au 31 décembre 2024, l’Assemblée Générale donne aux Administrateurs et au Président du Conseil d’Administration, quitus au titre de l’exécution de leurs mandats pour l’exercice écoulé. SEPTIEME RESOLUTION L’Assemblée Générale décide, conformément aux dispositions de l’article 19.1 des statuts, d’allouer aux administrateurs à titre de jetons de présence la somme de cent Mille (100.000 Dirhams) brute pour chacun des administrateurs, à l’exception de AXA Assurance Maroc, et dont le montant est porté aux charges d’exploitation de la Société. HUITIEME RESOLUTION Tous pouvoirs sont conférés au porteur d’une copie ou d’un extrait certifié conforme du procès-verbal de la présente Assemblée pour effectuer les formalités prévues par la loi. NEUVIEME RESOLUTION Tous pouvoirs sont conférés au porteur d’une copie ou d’un extrait certifié conforme du procès-verbal de la présente Assemblée pour effectuer les formalités prévues par la loi.

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