ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 30 MAI 2025
2023 contre 2,37 millions en 2014, soit 157.000 emplois de plus créés. Mais le salariat y est rare (10,4% seulement) et souvent précaire: 60% des salariés n’ont pas de contrat et 77% sont recrutés via les réseaux familiaux. «Le salariat est plus fréquent dans l’industrie (17,2 %) et le BTP (15,9 %)», précise le HCP. Les principales régions qui emploient le plus ? Casablanca- Settat (23,2%), Marrakech-Safi (14%) et Rabat-Salé-Kénitra (12,9%). Les secteurs ? Le com- merce (44,1%), les services (28,7%), l’industrie (15%) et le BTP (12,2%). Autrement dit, le secteur informel est un moteur d’emploi, mais qui reste très vulnérable. En valeur, l’informel reste massif : 527 milliards de dirhams de chiffre d’affaires en 2023 contre 409 mil- liards en 2014. Une croissance de 28,7% sur dix ans, soit 2,6% en rythme annuel moyen. Pas de quoi affoler les compteurs, mais suffi- sant pour montrer que ce secteur est bien vivant. De plus, il produit davantage, mais pèse relativement moins dans l’économie. En effet, la valeur ajou- tée atteint 139 milliards de dirhams, en hausse de 34% sur dix ans. Toutefois, la part de l’informel dans la production nationale hors agri- culture et administration passe de 15 à 10,9%, et sa contribution à la valeur ajoutée nationale de 16,6 à 13,6%. En outre, la productivité par actif occupé atteint 54.930 dirhams, avec des pointes dans l’industrie (75.707 DH) et le BTP (66.199 DH), contre moins de 49.000 DH dans le commerce et les services. Il ressort aussi de l’enquête que l’informel produit pour les ménages : 79,5% de sa produc- tion sont destinés à la consomma- tion finale, en hausse par rapport à 2014 (77,8%). Et ses approvi- sionnements changent de nature, la frontière entre formel et infor- mel s’estompant de plus en plus : 57% viennent du secteur informel lui-même (contre 71% en 2014) et 34% du secteur formel (contre 18%). En définitive, face à cette écono- mie de l’ombre, la question n’est plus de savoir s’il faut agir, mais
posées par des instances comme le Conseil économique, social et environnemental (CESE) ou encore l’OCDE pour encadrer ou réduire le poids de l’informel. Des pistes qui ont ceci de commun qu’elles sug- gèrent aussi de ne pas seulement réprimer, mais d’offrir des raisons d’intégrer le formel. Car tant que ce dernier restera coûteux, com- plexe ou peu avantageux, l’infor- mel restera la voie de secours. ◆
Il ressort aussi de l’enquête que l’informel produit pour les ménages : 79,5% de sa production sont destinés à la consommation finale.
comment. Réduire les coûts d’en- trée dans le formel, alléger la fis- calité sur le travail, rendre le statut d’auto-entrepreneur plus attractif,
mettre en place des incitations financières, utiliser le numérique, notamment la facturation électro- nique… sont autant de pistes pro-
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