P OLITIQUE
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JEUDI 10 FÉVRIER 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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Sommet de l'UA à Addis-Abeba Maroc : Le leadership d’influence et de crédibilité L e regretté Souverain, Hassan II, l'avait déclaré un jour à propos de la politique et de la diplomatie : «Il y a des saisons...». Nul doute qu'à cet égard - et en Par Mustapha SEHIMI Professeur de droit, Politologue
particulier cette nouvelle année 2022 -, le Royaume poursuit la conduite et la mise en œuvre d'une politique étrangère d'in- fluence. L'illustration vient de nouveau d'en être donnée par la 35 ème session ordinaire du Sommet de l'Union africaine (UA), tenue à Addis-Abeba les 5-6 février courant. Trois jours auparavant, dans cette même capitale éthiopienne, le Conseil exécutif de l’UA avait élu le Maroc et quatorze autres membres au Conseil de paix et de sécu- rité (CPS). Son mandat est de trois ans. Le Royaume avait déjà siégé au sein de cette même instance avec un mandat de deux ans (2018-2020). Il a ainsi contribué depuis à une réforme du CPS, en améliorant ses méthodes de travail et en instaurant de bonnes pratiques. Il a, dans cette même ligne, insisté sur l'importance des piliers de base pour l'exécution de cette réforme, à savoir : une bonne gouvernance, une diplomatie préventive, la paix et la sécu- rité. Sur toutes ces questions, le Maroc a engrangé une grande expérience, avec une diplomatie mobilisée dans la résolu- tion des conflits sur la base des principes et des objectifs de la Charte de l'UA et de celle des Nations Unies. Il retrouve ce siège avec une majorité très confortable des deux tiers des membres de l'UA, et ce malgré les manœuvres et les pressions fina- lement vouées à l'échec de quelques pays connus pour leur hostilité (Algérie, Afrique du Sud...). Le CPS recadré Cette instance continentale va pouvoir se consacrer à sa mission et recadrer ainsi son action et ses initiatives. Le CPS a été en effet instrumentalisé par l'Algérie à des fins d'agenda diplomatique. En mars 2021, cet organe s'était octroyé un mandat en lieu et place de l'ONU sur la question nationale et le processus de règlement. Une prise de position qualifiée alors de «non-évènement»
par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, la dénonçant comme étant d'illégale et sans valeur juridique. Il faut rappeler que c'était toujours l'Algérie qui s'était mobilisée dans ce sens, la prési- dence du CPS étant assurée par l'un de ses diplomates, Smail Chergui, qui avait assuré pas moins de cinq mandats succes- sifs depuis… 2004 ! Aujourd'hui, voilà donc le CPS sur les «bons rails» , lui permettant de mettre fin à toute instrumentalisation, d'autant plus que ce sont les Nations Unies qui ont la charge exclusive du processus de règlement du Sahara marocain récupé- ré. C'est, globalement, toute l'organisation continentale qui œuvre désormais à sa res- tructuration et à sa réforme en profondeur, que ce soit au niveau du CPS ou d'autres instances (la Cour africaine des droits de l’Homme, la Commission de l'Union afri- caine pour le droit international, le Conseil consultatif de l’Union africaine sur la cor- ruption et le Comité africain d'experts sur les droits et bien-être des enfants). Un cadre référentiel différent Cinq ans après le retour du Maroc à l'orga- nisation continentale, force est de faire ce constat : un cadre référentiel différent s'im- pose de plus en plus, ralliant une majorité
d'Etats membres. Des principes qui avaient été définis par SM le Roi; ils se concentrent sur le véritable agenda africain : celui des principales préoccupations et des défis afri- cains. Des évolutions importantes ont mar- qué ces dernières années dans un contexte difficile : zone de libre-échange, archi- tecture africaine de sa sécurité, ... Dans plusieurs questions, l'Afrique parle d'une seule voix en coordonnant ses positions et en mettant en avant des propositions nou- velles. Les défis sécuritaires ne manquent pas cependant : retour des coups d'Etat dans plusieurs pays, ampleur de la menace terroriste, rapprochement entre groupes séparatistes et groupes terroristes dans de nombreuses régions du continent, menace pour la stabilité... Depuis deux ans, voilà la crise sanitaire de la pandémie Covid-19, avec son double impact social et économique. Le taux de vaccination en Afrique ne dépasse pas 10%, alors que le continent représente un quart de la population mondiale. Au Maroc, le taux de vaccination est de 67%. Dans le cadre de la souveraineté sanitaire, le Maroc a inauguré, le 27 janvier dernier, une usine de fabrication de vaccins anti-Covid 19, un projet structurant qui va être à terme une contribution importante à la souveraineté
Aujourd'hui, voilà donc le CPS sur les «bons rails», lui per- mettant de mettre fin à toute instru- mentalisa- tion.
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