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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
MERCREDI 27 OCTOBRE 2021
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Investissement
◆ L’efficience de l’investissement laisse à désirer. ◆ L’effort de l’investissement privé reste faible comparé à d’autres pays similaires. ◆ Des pistes sont envisagées pour le revigorer. Un modèle à faible impact sur la croissance
qui investit principalement par l’intermédiaire des entreprises publiques, représente la moitié de tous les investissements réalisés dans le pays, selon les calculs de Saadani.
est d’inverser la vapeur. Objectif : arriver à une part de l’investissement privé de 65% contre 35% pour le public. Pour y parvenir, plusieurs pistes sont aujourd’hui possibles. Saadia Slaoui Bennani, PDG de Valyans et également membre de la CSMD, a listé une série de recommandations. Pour elle, il faut tout d’abord «revoir le rôle de l’État en se positionnant comme État stratège et régu- lateur des entreprises qui vont porter la croissance du pays». Slaoui Bennani a cité aussi comme solutions : l’accéléra- tion des privatisations, la mise en place de financements alter- natifs, orienter l’investissement vers des secteurs porteurs, favoriser le petit investissement ou encore la compétitivité sur les coûts d’énergie. Jouer sur ces leviers permettra d’atteindre l’objectif phare du NMD, à savoir doubler la crois- sance à l’horizon 2035. Sur ce point, Javier Diaz Cassou, éco- nomiste principal de la Banque mondiale au Maroc, estime que «c’est un objectif ambitieux, mais pas impossible». Toutefois, préconise-t-il, «il faut l’émergence de nouveaux sec- teurs à haute productivité, une inclusion du marché de travail et des réformes multisecto- rielles» . ◆
La faiblesse de l'in- vestissement privé
Il faut dire qu’un grand nombre d’investissements ont été réalisés dans les infrastruc- tures, dont les effets sociaux et économiques ne peuvent être pleinement observés qu’à long terme. Qui plus est,
explique les mauvaises retombées en termes de croissance économique, de création d’emplois et de productivité.
les projets sélectionnés pour un financement public ne tiennent parfois pas suffisamment compte des problèmes d’efficacité et peuvent ne pas optimiser l’im- pact sur la productivité et la créa- tion d’emplois. En Turquie, le taux de l’inves- tissement privé est de 85% contre 15% pour le public, ce qui explique la forte croissance observée lors des dix dernières années. Au Maroc, en 2019, l’investisse- ment privé s’est chiffré à seule- ment 50 milliards de DH, selon les données projetées par Amine Diouri, directeur études & com- munication chez Inforisk. Sur 10 ans, le total n’est que de 621 mil- liards de DH, représentant 4,8% du PIB entre 2014 et 2018. Comment rebooster l’investis- sement privé ? L’ambition du NMD aujourd’hui
Saadani, Directeur général délé- gué de CDG Invest et membre de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD), lors d’un Webinaire sur l’investissement privé au Maroc organisé par la SFI, filiale de la Banque mondiale. En chiffres, le ratio taux d’investissement/crois- sance économique -traduisant l’efficience de l’investissement- est de 8,5% pour le Maroc contre 4,8% pour la Turquie. En clair, le modèle de croissance du Maroc repose avant tout sur un effort d’accumulation du tra- vail et du capital et non sur celui de l’efficience. Situation de l’investissement privé au Maroc La structure du FBCF permet aussi d’expliquer l’impact limi- té de l’effort d’investissement au Maroc. Le secteur public,
M algré un taux d’investissement r e m a r q u a b l e - ment élevé, l’un des plus hauts au monde avec une moyenne de 30% du PIB entre 2010-2019, les retombées en termes de crois- sance économique, création d’emplois et productivité, sont très faibles au Maroc. Pour ce niveau d’investissement, la crois- sance du PIB n’a été que de 3,5% entre 2010 et 2019. C’est un para- doxe pour l’économie marocaine. A titre d’exemple, certains pays tels que la Turquie ont atteint des taux de croissance similaires ou supérieurs, avec des niveaux d’investissement pareils, voire inférieurs. Sur la même période, ce pays, souvent pris en exemple, a dégagé une croissance de 6% pour un niveau d’investissement rapporté au PIB de 28%. Ce décalage invite donc à s’interroger sur l’efficience de l’investissement au Maroc. En effet, «le Maroc est l’un des pays où l’efficience de l’investisse- ment est la plus faible en gain de croissance» , explique Youssef Par Y. Seddik
Au Maroc, l’investisse- ment privé s’est chiffré à seulement 50 milliards de DH en 2019.
L'effortd'investissement globaldusecteurpublicsechiffreà245milliardsdeDH, indique la note de présentation du PLF 2022. Un record. Le montant des programmes d'investis- sement des établissements et entreprises publics (EEP) s'élève globalement, pour l'exer- cice 2022, à 92,1Mds de DH. Ces programmes d'investissement couvrent principalement les secteurs de l'énergie, des télécommunications, de l'habitat, de l'agriculture. PLF 2022 : Budget record pour l’investissement public
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