nclusion financière I
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Surmonter les blocages Les raisons qui expliquent le taux actuel de bancarisation à améliorer ainsi que le niveau d’inclusion financière sont nom- breuses. La faiblesse des revenus d’une frange de la population qui ne fait pas confiance au sys- tème bancaire et qui, selon elle, applique des taux élevés en plus du manque de transparence, est une cause évoquée régulièrement dans le pays. Pour avoir un ordre de gran- deur, au Maroc, 72% des adultes n’ayant pas de comptes considè- reraient l’insuffisance des fonds comme l’un des obstacles à la bancarisation. 48% des adultes non bancarisés déclarent que le manque d’argent est l’unique rai- son pour laquelle ils n’ont pas de
L’accès à un compte d’opéra- tions courantes constitue la première étape vers une inclu- sion financière entière.
compte. Par ailleurs, certaines personnes ou chefs d’entreprises, en raison de leurs convictions religieuses, se détournent également du cir- cuit financier classique. La dernière enquête du haut-com- missariat au Plan (HCP) auprès des entreprises marocaines conforte cela. La création des banques ou fenêtres participa- tives constitue une réponse adap- tée afin d’inclure financièrement une partie de cette catégorie de personnes. Le digital ainsi que les nouvelles technologies sont de nature à promouvoir l’émergence de nouveaux acteurs, susceptibles de restaurer la confiance d’une frange de la population, toujours réticente à l’idée de recourir aux services financiers. Au Maroc, le mobile banking, qui en est à ses balbutiements, pourrait aussi constituer un puis- sant vecteur d’inclusion finan- cière pour les populations du monde rural, surreprésentées en matière de pauvreté d’après le HCP. L’usage du mobile sur lequel misent les banques, facilite l’accès aux services financiers à moindre coût. u
pour l’éducation financière auprès de 1.000 TPE, microentreprises et autoentrepreneurs, seules 48% d’entre elles détiennent un compte bancaire et seulement 6% ont contracté un crédit bancaire. Par ailleurs, la capillarité des réseaux bancaires et assurantiels a fortement progressé au Maroc au cours de ces dernières années, avec le doublement des points d’accès bancaires depuis 2010, passant ainsi de près de 4.800 points à plus de 12.000 en 2017. Toutefois, il existe des dispari- tés entre le milieu urbain et le périmètre rural. En effet, il existe encore une concentration forte en milieu urbain et une faible pénétration des points d’accès bancaires en milieu rural.
Selon le dernier rapport «Findex» de la Banque mondiale, près de 69% de la population mondiale ont accès à un compte auprès d’une institution financière. Les auteurs du rapport montrent que l’exclusion financière est plus présente dans les économies à bas revenu où les banques sont peu nombreuses et concentrées dans les zones urbaines. «L’utilisation, dans ces régions, de canaux alternatifs moyennant les innovations technologiques, constitue une réelle opportunité pour intégrer une importante frange de la population exclue du système bancaire», lit-on dans le document de l’institution de Bretton Woods. L’innovation technologique, un créneau à investir
14 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°38 ]
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