nclusion financière I
Education financière
Un véritable enjeu de développement
L’éducation financière est désormais érigée en priorité absolue par les acteurs du marché, la Banque centrale en tête. L’outil technologique devrait servir de levier pour accélérer le processus.
“L ’ éducation financière est le pro- cessus par lequel des c o n s om - mateurs et/ou investisseurs amé- liorent leur connaissance des pro- duits, concepts et risques financiers et acquièrent au moyen d’une infor- mation, d’un enseignement ou d’un conseil objectif, les compétences et la confiance nécessaires pour : • devenir plus sensibles aux risques et opportunités en matière finan- cière; • faire des choix raisonnés, en toute connaissance de cause; • savoir où trouver une assistance financière; • prendre d’autres initiatives effi- caces pour améliorer leur bien-être financier ». C’est ainsi qu’elle est définie par l’Organisation de coopé- ration et de développement écono- miques (OCDE). Si une conception plus large étend désormais l’éducation financière à l’ensemble de la population, c’est qu’elle pose des enjeux de dévelop- pement très importants. A l’heure où les services financiers se développent de plus en plus, prenant appui sur la digitalisation accrue de l’économie, l’éducation financière est désormais érigée en priorité abso- lue par nombre de gouvernements,
d’autant qu’elle est devenue une problématique mondiale qui touche même les économies avancées. Début novembre, dans son interven- tion lors d’une rencontre organisée à l’occasion de la Journée mon- diale de l’épargne sous le thème «L’éducation financière à l’ère de la digitalisation : un levier pour la promotion de l’épargne» , le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, faisait ainsi savoir qu’une enquête internationale sur l’éducation finan- cière des adultes, menée par l’OCDE et le Réseau international sur l’édu- cation financière (INFE) en 2016, a fait ressortir que même dans les pays développés, les niveaux d’éducation financière peuvent être relativement faibles. Ainsi, au Royaume-Uni, à titre d’exemple, à peine 47% des adultes ont atteint le score minimum requis pour les connaissances finan-
cières. De même, une enquête plus élargie (couvrant 140 pays) menée par S&P en 2014 avait montré qu’à l’échelle mondiale, seul un adulte sur trois possède des compétences financières. Par ailleurs, seuls 30% des habitants de la région Moyen-Orient Afrique du Nord (MENA) ont une connaissance financière qui leur permet d’accéder aux services financiers. En cela, le Maroc, qui a fait le pari de l’économie numérique et de l’inclu- sion financière, n’échappe pas à cette vague. C’est ce qui légitime, d’ailleurs, le Plan stratégique pour la période 2019-2023 adopté par la Fondation marocaine pour l’éduca- tion financière, dans le sillage de la mise en place par le Royaume d’une stratégie nationale d’inclusion finan- cière. Le constat est unanime : réussir cette stratégie nationale d’inclusion financière passe, d’abord, par le déploiement d’une stratégie d’éduca- tion financière cohérente et efficace devant permettre de fédérer tous ceux qui sont encore exclus du sys- tème financier en général. L’enjeu est tel que tous les acteurs du marché, notamment Bank
Seuls 30% des habitants de la région Moyen-Orient Afrique du Nord (MENA) ont une connaissance financière qui leur permet d’accéder aux services financiers.
20 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°38 ]
Made with FlippingBook flipbook maker