Hors-serie 38

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ment mobile qui a vocation, justement, à adresser les populations exclues finan- cièrement. La proposition de valeur du CMI pour accompagner cette stratégie repose sur 2 piliers. Le premier consiste à ouvrir notre parc de 50.000 TPE à l’acceptation des paiements mobiles pour favoriser l’amor- çage de ce nouveau mode de paiement. Le second pilier consiste en une offre dénom- mée Ibriz, qui s’adressera plutôt à une cible de jeunes (16-21 ans) ouverte aux nouvelles technologies et proposera les services classiques de mobile paiement, avec une expérience client améliorée au niveau du paiement, à savoir le paiement sans contact avec son smartphone. F. N. H. : Prévoyez-vous des actions par- ticulières en matière d’éducation finan- cière ? M. N. : Des actions de communication grand public sont prévues par l’ensemble

des acteurs de l’écosystème de paiement mobile pour vulgariser auprès des cibles le concept de paiement avec un téléphone mobile. Par ailleurs, un des axes de la SNIF s’appuie sur des dispositifs d’éducation financière, notamment en milieu rural. La mise en œuvre effective de ces actions est prévue pour 2020. Pour notre part, nous avons tout un plan de communication et un dispositif digital en cours de préparation pour accompa- gner le lancement de notre offre Ibriz, et surtout pour convaincre les petits commerçants à devenir agents détaillants (opérations de retraits de cash et de ver- sements par mobile). F. N. H. : Le CMI plaide régulièrement pour une fiscalité plus adaptée pour accélérer le recours des commerçants au paiement mobile. Concrètement, en quoi consiste- rait cette fiscalité ? M. N. : Le PLF 2020 prévoit un abattement fiscal de l’IR pour les petits commerçants concernant les paiements qui se feraient par téléphone mobile. C’est un très bon signe pour favoriser l’acceptation. Nous regrettons toutefois que cet avan- tage n’ait pas été élargi aux paiements par cartes bancaires chez la même cible. Il faut rappeler que 16 millions de cartes bancaires sont en circulation aujourd’hui; les wallets mobiles n’atteindraient que 6 millions de porteurs à horizon 2025. u

Le CMI déploie tout un plan de communication pour convain- cre les petits commerçants à devenir agents détaillants (opérations de retraits de cash et de versements par mobile).

revenus faibles ou irréguliers, notamment en milieu rural et dans les petites agglo- mérations. Enfin, en milieu rural, près de 50% des communes ne sont pas dotées d’agences bancaires; avec une très forte dispersion géographique des populations, et la faiblesse des revenus, le modèle classique d’agence bancaire devient très coûteux pour adresser ces populations. L’offre bancaire classique, par ailleurs, n’est pas adaptée à leurs besoins (paie- ment de recharges, factures, petits trans- ferts, micro financement, etc.). Citons aussi le frein des croyances, qui a été levé avec les offres des banques parti- cipatives, qui commencent à contribuer à l’inclusion financière, et dans une moindre mesure une défiance des populations envers le système financier, sentiment mondial qui s’est exacerbé depuis la crise financière de 2008. Le dernier frein, qui concerne particuliè- rement les petits commerçants, est la crainte de la traçabilité des transactions et donc de l’imposition. F. N. H. : Le Royaume a élaboré une Stratégie nationale d’inclusion financière (SNIF) réunissant l’ensemble des acteurs concernés. Comment s’insèrent le secteur de la monétique et le CMI dans cette stratégie ? M. N. : La SNIF s’appuie, entre autres, sur la nouvelle offre nationale de paie-

Le PLF 2020 prévoit un abattement fis- cal de l’IR pour les petits commerçants concernant les paiements qui se feraient par téléphone mobile.

56 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°38 ]

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