Dans le nouveau modèle de développement auquel aspire le Maroc, l’inclusion financière jouera un rôle central. Depuis près de deux décennies, d’importants efforts ont été déployés pour accroître le taux de bancarisation, et plusieurs nouveautés sont venues s’ajouter aux moyens de financement traditionnels. Toutefois, de nombreux segments de la population et d’entreprises demeurent exclus du système financier. Un pilier du nouveau modèle de développement nclusion financière I
L’ i n c l u s i o n f i n a n c i è r e est au cœur des préoccu- pations des i ns t i tut i ons f i n a n c i è r e s du Royaume, qu’elles soient éta- tiques ou privées, et suscite ces dernières années un intérêt gran- dissant de la part des organismes internationaux, des régulateurs du secteur financier ainsi que des pouvoirs publics. C’est d’autant plus vrai depuis le discours royal du 11 octobre 2019, durant lequel le Roi Mohammed VI avait déploré «le difficile accès des jeunes entrepreneurs au crédit, le faible accompagnement des diplô- més et des petites et moyennes entreprises lors de leur création» . Le Souverain avait également pré- conisé «que les banques redoublent d’efforts pour élargir la proportion des Marocains qui recourent aux prestations bancaires et aux dis- positifs de financement». Mais avant d’aller plus loin, une définition du concept d’inclusion financière s’impose. L’inclusion financière définit la possibilité pour les individus et les entre- prises d’accéder à moindre coût à toute une gamme de produits et de services financiers utiles et
adaptés à leurs besoins (transac- tions, paiements, épargne, crédit et assurance), et proposés par des prestataires fiables et respon- sables. Pourquoi c’est primordial ? Dans le nouveau modèle de déve- loppement auquel aspire le Maroc, l’inclusion financière jouera un rôle central. En effet, cette notion d’inclusion financière revêt une importance capitale en matière de développement socioéconomique, dans la mesure où l’accès à des produits et services financiers permet aussi bien aux ménages qu’aux entreprises d’anticiper le financement d’objectifs de long terme et de faire face à des imprévus, agissant ainsi comme un précieux outil de lutte contre leur exclusion du tissu socioéco- nomique, donc de lutte contre la
pauvreté et la précarité. Un individu ayant accès à des ser- vices financiers tels que le crédit ou l’assurance sera enclin à créer une entreprise, en d’autres termes à développer une activité généra- trice de revenus, à investir dans l’éducation ou la santé, à gérer les risques (conjoncture de marché, conjoncture économique, maladie, décès, etc.) qui le menacent, et à surmonter les chocs financiers qu’ils pourraient être amenés à subir lorsque ces risques se maté- rialisent. Tous ces facteurs contribuent à le sortir de la trappe de la pauvreté et de l’exclusion, et à améliorer, globalement, son niveau de vie. D’ailleurs, gardons en mémoire que l’accès aux services financiers est considéré comme un facteur de progrès pour 7 des 17 objec- tifs de développement durable de l’Organisation des Nations unies. Depuis 2010, plus de 55 pays ont pris des engagements en faveur de l’inclusion financière, et plus de 30 pays ont déjà lancé une stra- tégie nationale à cet effet, dont le Maroc. Deux décennies d’actions, mais qui demeurent insuffisantes Pour élaborer sa stratégie natio-
L’accès aux services financiers est consi- déré comme un facteur de progrès pour 7 des 17 objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations unies.
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6 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°38 ]
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