L’un des points les plus im- portants est la question des projets fi- nançables.
Bellaj, co-fondateur de la start-up Mchain, attire l’attention sur la perti- nence de miser sur la Blockchain afin de garantir les conditions de succès du crowdfunding au Maroc. A en croire le jeune entrepreneur, cette technologie contribuerait à la réduction des coûts, puisque les process de vérification et de sécurité sont des coûts cachés du système. Très concrètement, la Blockchain per- mettrait de mettre directement en lien les investisseurs et les bénéfi- ciaires pour la réalisation de divers projets dans le cadre du financement participatif. Les barrières à lever Amine Diouri est formel : « Le plafond de financement par projet de 5 MDH limite nécessairement l’utilisation de cet outil pour le financement d’in- vestissements plus conséquents ». A cette contrainte, s’ajoutent certains
Emirats Arabes Unis et la Turquie, ont une longueur d’avance sur le Maroc. Par ailleurs, notons que le crowd- funding est plutôt perçu comme une source de financement complémen- taire à celle du secteur bancaire qui prédomine également au Maroc. Le nouveau dispositif juridique, qui sera soumis au vote du Parlement, suscite par ailleurs l’unanimité quant à sa propension à susciter la confiance des investisseurs et à structurer l’activité. La confiance d’abord Le parti pris de la confiance et de la protection des contributeurs et des investisseurs est en effet perceptible à travers le texte adopté par le gou- vernement. En effet, le projet de loi n° 15.18 rela- tif au financement collaboratif fixe, entre autres, les règles à respecter en matière de vérification préalable des projets à financer, de sécurisa- tion des transferts et de protection des contributeurs. Le plafonnement pour les différentes formes de finan- cement collaboratif, les montants à lever par projet et par contributeur, l’introduction d’une nouvelle caté- gorie d’investisseurs et la définition des règles spécifiques à chacune des formes de financement collaboratif sont également réglementés. Au-delà de l’aspect juridique, Badr
obstacles, d’ordre psychologique, au niveau des entrepreneurs pouvant assimiler parfois ce mode de finan- cement à la charité. Dans le même ordre d’idées, l’im- plémentation du crowdfunding au Maroc soulève d’autres questions majeures. Il s’agit, entre autres, de la faible utilisation des cartes bancaires sur les plateformes disponibles sur le Web. L’essor de ce véhicule de financement est étroitement lié à la capacité de ses promoteurs de mobi- liser l’épargne des particuliers. Par ailleurs, l’un des points les plus importants est la question des pro- jets finançables. D’autant plus que les banques se plaignent du manque de projets bancables et de businessplans qui tiennent la route. Or, les investis- seurs qui ont recours au crowd- funding, veulent avant tout être remboursés, même s’ils ne sont pas en quête de profits particuliè- rement juteux qu’offrent d’autres placements. Enfin, notons que des recommanda- tions vont également dans le sens de la mise en place d’incitations fiscales afin d’augmenter l’attrait de ce mode de financement alternatif, qui doit être opérationnel promptement en raison du besoin de financements exprimés par les TPME, les start-up et les porteurs de projet. u
Le plafond de financement par projet de 5 MDH limite nécessairement l’utilisation du crowdfunding.
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