Hors-serie 38

rojet de Loi de Finances 2020 P

Rétablir la confiance, relancer l’investissement privé et maintenir les équilibres budgétaires sont les 3 défis que le PLF 2020 se propose de relever. La réussite de ces paris devrait contribuer à poser les jalons d’une croissance robuste, inclusive et créatrice d’emplois. Les 3 paris de Benchaâboun

L e projet de Loi de Finances 2020 sitôt publié, Mohamed Benchaâboun en a assuré le service après-vente. Après les parlementaires et la Commission des finances de la Chambre des députés, le ministre de l’Economie et des Finances avait rendez-vous avec les représentants des médias pour défendre son Budget et expliciter les logiques qui ont sous-tendu son élaboration. Comment qualifier ce PLF 2020 ? S’il est vrai qu’il ne s’agit pas, à pro- prement parler, d’un budget de rup- ture, il porte néanmoins en lui les germes de profonds changements pour les années à venir.

supplémentaire vers la réalisation de ces objectifs. Ce PLF 2020 peut donc être consi- déré comme l’étape zéro vers ce «New deal» en gestation. Dans ce sens, en élaborant le Budget 2020, Benchaâboun a fait au moins trois paris sur l’avenir : un pari fiscal, qui se base sur le rétablissement de la confiance, un autre sur la relance de l’investissement privé et de la croissance, et enfin un dernier sur le rétablissement des équilibres macroéconomiques. Confiance : Tabula Rasa et on repart sur de bonnes bases Le rétablissement de la confiance des agents économiques, qu’ils soient ménages, personnes phy- siques, grandes ou petites entre- prises, est le principal défi que les pouvoirs publics ont à relever pour les années à venir. Benchaâboun a choisi pour cela une méthode plutôt radicale : on efface tout et on repart à zéro, sur de nouvelles bases. C’est ainsi que parmi les mesures-phares de ce PLF, figurent 4 opérations plutôt audacieuses de contribution libératoire. «Cette stratégie visant à inciter les contribuables à adhérer volontairement à la régularisation spontanée de leur situation fiscale, constitue une phase transitoire et un préalable indispensable à la mise en œuvre des recommandations des 3 émes Assises nationales sur la fiscali- té et la mise en place de la loi-cadre y afférente» , a expliqué le ministre. Il espère, à travers cette opération

En effet, que ce soit sur le plan de la politique fiscale, du rétablissement de la confiance des agents écono- miques, ou des mesures de soutien aux entreprises, le PLF 2020 se pré- sente comme une première étape en direction des grands objectifs économiques que le Royaume s’est fixés pour la prochaine décennie : une croissance plus vigoureuse et plus inclusive, une fiscalité plus juste et équitable, un secteur privé plus dynamique et un contrat social qui rassemble tous les citoyens. C’est ainsi, semble-t-il, qu’il faut apprécier ce PLF. Ce dernier n’aurait de sens, finalement, que si les 2 ou 3 prochaines Lois de Finances s’inscrivent dans le même veine et constituent à chaque fois une étape

Appui aux secteurs sociaux

L’appui aux secteurs sociaux, la réduction des disparités sociales et territoriales et la mise en place des mécanismes de la protection sociale figurent en tête des orientations générales de ce PLF 2020. Il a ainsi consacré un total de 91 milliards de dirhams aux secteurs de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur (72 Mds de DH) et de la Santé (18,6 Mds de DH). Le budget alloué à ces deux secteurs dans le cadre du PLF 2020 représente environ 30% du budget général de l’État. D’autre part, le gouvernement a alloué près de 18 milliards de DH à la réduction des disparités spatiales et sociales, en ce qui concerne l’accès aux services sociaux de base, à la santé et à l’éducation. La phase III de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) sera dotée d’une enveloppe budgétaire de 2,2 Mds de DH. Benchaâboun a également indiqué qu’un montant de plus de 3,5 Mds de DH a été dédié, dans le cadre du PLF 2020, au renforcement du soutien social à la scolarisation au profit des catégories vulnérables. Enfin, une enveloppe de 7,4 Mds de DH sera consacrée à la mise en œuvre du Programme national de lutte contre les disparités sociales et spatiales.

74 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°38 ]

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