Hors-serie 38

ndustrie automobile I Entretien

Ayant une longue expérience dans l’industrie automobile en tant qu’industriel, puis en tant que président de l’Association marocaine de l’industrie de la carrosserie et de l’automobile (Amica), Hakim Abdelmoumen a vécu de près la conception du Plan national d’accélération industrielle ainsi que la genèse de la stratégie des écosystèmes. Sous l’étiquette de président de la Fédération de l’automobile, il nous donne, dans l’entretien qui sui, son avis sur l’essor d’un secteur sur lequel le Maroc fonde beaucoup d’espoir. «La stratégie des écosystèmes a prouvé sa pertinence»

Finances News Hebdo : Presque 6 ans après son lancement, comment jugez- vous la stratégie des écosystèmes indus- triels ? Hakim Abdelmoumen : Le projet industrie est un projet du Maroc tout entier. Notre pays veut que cette activité soit une locomotive pour l’économie nationale. La stratégie des écosystèmes automobile a

«marché» plus que les infrastructures. Ce modèle a été vendu également aux constructeurs. Ces derniers sont convain- cus par notre stratégie et notre feuille de route qui est claire et bien définie. Actuellement, nous disposons de plus de 1.900 ingénieurs en sourcing, alors que c’était inimaginable en 2012. Certains ont jugé utopistes les objectifs arrêtés lors du lancement de la straté- gie des écosystèmes, comme les 100 milliards de DH de chiffres d’affaires à l’export. Ces réalisations sont aujourd’hui der- rière nous. Nous travaillons actuellement au-delà de ce seuil, en développant de nouvelles versions d’écosystèmes au niveau régional. Nous nous activons éga- lement pour hisser le niveau d’intégra- tion afin d’atteindre au moins 80%, voire plus dans quelques années. Notre vision s’oriente vers un savoir-faire de pointe à contenu technologique plus élevé. F. N. H. : Comment avez-vous choisi ces écosystèmes ? H. A. : Nous les avons décomposés en catégories. Nous avons choisi les éco- systèmes mûrs, c’est-à-dire ceux qui ont la taille critique pour s’imposer et se développer, comme le câblage. Ensuite, nous avons l’intérieur des véhicules, les

été conçue par le département de tutelle, en partenariat avec les professionnels du secteur. Il faut comprendre la genèse de cet éco- système qui a commencé avec l’arrivée de Renault et son installation à Tanger. Malgré une conjoncture de crise pour le secteur, les objectifs étaient fort ambi- tieux. Au démarrage, le site tournait avec une production de moins de 100.000 uni- tés et une intégration locale ne dépassant pas 20%. L’activité des équipementiers était dominée par des filières de câblage et les coiffes de siège. L’Amica, en étroite collaboration avec le département de tutelle, a voulu lancer une stratégie pour mettre en valeur les leviers de compétiti- vité de nos entreprises. Nous avons travaillé pour hisser le niveau notamment sur le plan de l’approvision- nement des matières premières, celui de la formation à travers le renforce- ment des centres et des établissements dédiés, et de la réduction du coût de la logistique. Nous avons aussi prospecté les perspectives de développement de nos produits au niveau régional : le sud de l’Europe présente à lui seul 9 millions de véhicules. Pour séduire les équipementiers et les sous-traitants afin qu’ils s’installent au Maroc, nous avons favorisé l’approche

Hakim Abdelmoumen

80 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°38 ]

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