Hors-serie 38

En dépit de quelques signaux positifs constatés ces derniers temps et des déclarations optimistes de certains professionnels, le secteur présente toujours des fondamentaux peu rassurants. Le ministère planche, en concertation avec les opérateurs, sur une nouvelle feuille de route pour booster l’activité. Une crise qui a trop duré mmobilier I Baisse de la demande

N ouvellement investie à la tête du m i n i s t è r e de l’Aména- gement du territoire, de l’Urbanisme et de la Politique de la ville, Nouzha Bouchareb est consciente de sa respon- sabilité. Elle a la lourde tâche d’investir de nouveaux relais de croissance et travailler en étroite collaboration avec les opérateurs du secteur de l’im- mobilier pour le sortir de sa torpeur. Bouchareb reconnaît «l’exis- tence d’une crise de confiance qui ne concerne pas unique- ment l’habitat, mais toute l’économie nationale».

de l’avant», affirme-t-il. Les autres opérateurs formulent à leur tour certaines inquié- tudes, mais ne cachent pas leur optimisme mesuré, prô- nant d’autres mesures pour donner une nouvelle impulsion à l’activité. «Cette crise a trop duré. Les pro- fessionnels ont besoin de visibi- lité pour investir. Il faut trouver des moyens pour canaliser la demande qui doit être en adé- quation avec l’offre», indique David Toledano, président de la Fédération des matériaux de construction (FMC). Le secteur a besoin de signaux forts pour entamer un nou- veau cycle de croissance. A cet égard, Bouchareb devra mettre sur les rails une nouvelle feuille de route comportant des pro- grammes modernes. Celui du logement social est arrivé à maturité et il a atteint ses limites, alors que celui de la classe moyenne n’a pas reçu l’adhésion des promoteurs. Le système de dérogations fis- cales accordées à l’immobilier est également à revoir. Le der- nier Conseil de l’habitat a révélé que l’appui de l’Etat entre 2005 et 2015 a atteint près de 116 milliards de DH pour un rende- ment de 164,5 milliards de DH pour les finances publiques. Il est donc temps de réviser en profondeur le système et investir de nouvelles pistes.

Lors de sa dernière rencontre avec la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), plusieurs problématiques rela- tives à l’offre et la qualité de logement ont été évoquées. «Nous avons discuté des moyens permettant de remédier aux différents dysfonctionnements. Nous croyons que le secteur de l’habitat présente toujours des potentialités réelles de dévelop- pement», a affirmé Bouchareb à l’issue de la rencontre. Taoufik Kamil, président de la FNPI, a confirmé ce constat. «Nous croyons fortement que le secteur de l’habitat est un levier dans le nouveau modèle de dévelop- pement. Nous devons travailler ensemble avec le ministère, la main dans la main, pour aller

Prix en hausse, transactions en baisse

Selon les données de Bank Al-Maghrib et de la Conservation foncière, l’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) a progressé en glissement annuel de 0,9% au troisième trimestre de l’année en cours. Cette croissance se matérialise par une hausse des prix pour les biens résidentiels, de 1,5% pour les terrains et de 2,2% pour les biens à usage professionnel. Une note conjointe des deux établissements publics révèle une diminution du nombre des transactions, avec des baisses des ventes de 0,8% pour les biens résidentiels, de 0,2% pour les terrains et de 2,5% pour les biens à usage professionnel. Par catégorie d’actifs, l’accroissement des prix des actifs résidentiels reflète une augmentation de 0,8% pour les appartements et des diminutions de 1,6% pour les maisons et de 2,4% pour les villas. Le repli des transactions résulte de la baisse des ventes de l’ensemble des catégories de biens, avec des taux de 0,5% pour les appartements, de 2,7% pour les maisons et de 10,8% pour les villas. S’agissant des biens à usage professionnel, l’augmentation de leurs prix est tirée par la progression de ceux des bureaux de 12%.

82 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°38 ]

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