d’actifs à disposition des investis- seurs, tout en leur garantissant un cadre de régulation strict. Sukuk et OPCI sont les porte-éten- dards de cette ouverture sur de nou- velles classes d’actifs, en attendant l’arrivée du marché à terme, sur lequel beaucoup d’acteurs travaillent et qui devrait faire passer un cap à la place casablancaise, où juste- ment un nouveau règlement général vient d’entrer en vigueur, offrant une palette plus large de possibilités aux émetteurs de titres. Les opérateurs s’accordent à dire que ces nouvelles dispositions auront un impact positif sur le marché, lui permettant de libérer son potentiel, à condition que les fondamentaux macroéconomiques le permettent. Ceci nous amène à la performance de la Bourse en 2019. Au moment où nous mettions sous presse, l’indice Masi de toutes les valeurs cotées affiche une performance qui avoisine 5% à 11.940 points, après avoir lâché près de 9% l’an dernier. Le mouvement de récupération a été rendu possible grâce à quelques évé- nements majeurs. Il y a tout d’abord l’OPV Maroc Telecom, une opération de privatisation populaire où l’Etat a pu mobiliser 6,7 Mds de dirhams directement auprès du marché bour- sier sur un papier de qualité, et qui a permis de faire revenir l’actionnariat populaire en Bourse, avec quelque 25.000 petits porteurs. Ils ont pu vivre une bonne expérience avec ce titre et prendre (ou reprendre) goût aux placements en actions. Parallèlement à cette OPV, la revue à la hausse des pondérations de Maroc Telecom et Attijariwafa bank dans les portefeuilles des OPCVM a été un coup de maître de la tutelle pour garantir la réussite de l’opération, ce qui a soutenu la Bourse dans sa globalité. D’un point de vue plus microécono- mique, les résultats nets des socié- tés du MASI ont atteint 15,5 Mds de dirhams au premier semestre, en baisse de 4,3%, alors que leurs résul- tats courants sont en hausse de 3,1%. Cette baisse est due principalement à la contribution sociale de solidarité dont le montant total estimé ressort à plus de 600 MDH. Mais la Bourse n’a pas marqué de
nouveaux plus bas après ses résul- tats, préférant regarder le deuxième semestre et la perspective d’une amé- lioration de la conjoncture écono- mique, dans le sillage de l’atténuation des effets du boycott. Pour le moment, les ventes à fin septembre abondent dans ce sens, en attendant une confirmation fin mars, date de publication des résul- tats annuels des sociétés cotées. Ces éléments avaient pour toile de fond un contexte de taux bas sur le plan macroéconomique et qui risque de constituer encore un sujet majeur pour les marchés l’an prochain. Ce qui fait d’ailleurs dire aux analystes que 2020 ne peut qu’être une année haussière. 2020 : Des raisons d’y croire Pour les analystes, la soutenabilité du contexte de taux bas commence en effet à modifier la perception du risque des investisseurs locaux. «L’émergence de plusieurs signaux en 2019 atteste clairement du renforce- ment de l’appétit pour le risque au sein du marché» , souligne le straté- giste d’Attijariwafa bank dans une note récente. Selon lui, le critère de «rendement» semble prendre le des- sus sur celui de la «cherté» des titres sur notre marché. «Dans ce sens, les réalisations semes- trielles 2019 des grandes capitalisa- tions rassurent quant à leur capacité à soutenir une tendance haussière du dividende et, par conséquent, assurer un spread de rendement intéressant
par rapport au marché obligataire» , assure-t-il. Troisièmement, la prime de risque actions prise en compte dans les modèles de valorisation est passée en décembre 2019 à un plus bas his- torique de 11 ans, soit à 5,8%. «Cette révision à la baisse des exigences de rentabilité des investisseurs devrait se traduire par une hausse technique des cours objectifs des titres d’environ 7%» , notent-ils. Enfin, l’analyste évoque le consensus des investisseurs qui plaide pour une stabilité du taux directeur de Bank Al-Maghrib d’ici la fin d’année. «Ces résultats attestent, selon nous, d’une conviction de plus en plus forte au sein de la communauté financière quant à la soutenabilité d’un environnement de taux bas au Maroc», conclut l’analyste, qui main- tient inchangé son objectif à 12.300 points pour le Masi, équivalent à un potentiel de hausse d’environ 5% au cours des prochains mois. En plus des raisons purement finan- cières, l’amendement de la loi sur les OPCVM attendu en 2020, le mar- ché à terme et l’opérationnalisation de la nouvelle réglementation sur les conseillers financiers sur lesquels repose l’espoir de faire venir et revenir les investisseurs en Bourse devront, aux côtés de l’amnistie fiscale prévue en 2020 et du relèvement du plafond du Plan d’épargne en actions à 2 MDH, provoquer un raz-de- marée de l’épargne privée et soutenir ce scéna- rio haussier. u
La revue à la hausse des
pondérations de Maroc Telecom et Attijariwafa bank dans les portefeuilles des OPCVM a soutenu la Bourse.
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FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°38 ]
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