Hors-serie 38

édias M

Abdelmounaim Dilami, président de Commission-CNP Maroc

Cette conférence a pu fédérer l’ensemble des professionnels des médias autour de l’avenir du métier de journaliste dans le contexte actuel.

ment les mutations technologiques. Golda El Khoury, Directrice du bureau de l’Unesco à Rabat, ne dit pas autre chose. Selon elle, «la refonte du journalisme sur une base éthique va nous permettre de nous assurer que la circulation des informations est responsable, car la qualité de l’information peut parfois déstabi- liser des sociétés. Et ce, en tenant compte du fait qu’aujourd’hui, les réseaux sociaux sont devenus une plateforme où toute personne peut devenir non pas journaliste, mais émettrice d’informations». Mais il faut se rendre à l’évidence: aujourd’hui, la multiplication des canaux de diffusion de l’informa- tion rend vraisemblablement plus complexes les missions des conseils de presse. Lesquels doivent, selon Muriel Hanot, secrétaire générale du Conseil de déontologie belge, «tenir compte des devoirs des journalistes, tout en veillant à ce que ces der- niers fassent de manière adéquate la balance nécessaire entre, d’une part, l’intérêt général et le droit à l’information du public et, d’autre part, les questions spécifiques rela- tives aux droits des personnes et au respect de la vie privée». Tout cela, sans entraver la liberté d’expression, laquelle ne doit pas toutefois servir de parapluie pour se livrer à un certain «libertinage» préjudiciable à des tiers ou à la collectivité. De sacrés défis pour les conseils de presse. u

l’éthique» . Ce qui justifie d’ailleurs la publication récente par le Conseil de la Charte de déontologie visant à instaurer un ensemble de règles de bonne conduite pour le travail des journalistes. «Le CNP a une respon- sabilité sociale. Nous sommes pour la défense de la liberté, mais nous allons lutter contre les mauvaises pratiques qui causent des dom- mages collatéraux, et les fake news en font partie. C’est un chantier sur lequel nous travaillons pour arriver à des résultats tangibles», nous confiait à ce titre Mjahed (www.fnh. ma). Cette préoccupation n’est pas propre au CNP. Elle est mondiale. Toutes les instances qui s’activent dans ce secteur mettent en perspective la promotion de valeurs morales et éthiques à respecter, pour éviter ainsi de tomber dans la calomnie, la médisance ou encore la diffamation. Il y va de la crédibilité et de l’inté- grité du journaliste. Le Conseil de presse du Québec, représenté à cet évènement par sa secrétaire géné- rale, Caroline Locher, rappelle à ce titre dans son guide déontologique que l’information que présente le journaliste factuel doit être «exacte, rigoureuse dans son raisonnement, impartiale, équilibrée et complète» . Par ailleurs, au-delà du respect de certains principes, la problématique de la refonte du journalisme est tout aussi importante, au regard de ce qui se passe dans le monde, notam-

Mohamed Selhami, président de Commission-CNP Maroc

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portement des professionnels des médias, pour que nous puissions durablement accompagner les grandes démocraties». Un rôle primordial pour les conseils de presse Actuellement, le rôle d’institutions comme les conseils de presse, dont la mission est de s’assurer, entre autres, du respect des règles d’éthique et de déontologie, est éminemment important, surtout dans le contexte actuel qui impose d’appréhender autrement le métier. Ce que confirme Younes Mjahed, président du CNP, qui relève le caractère primordial du «respect de

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