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EXPLORONS LES 100 ANS DU DROIT DE VOTE DES FEMMES AVEC GERMAINE

L E D R O I T D E V O T E D E S F E MM E S A U C A N A D A : RAPIDEMENT ET DANS LE

Jusqu’à 1925 – Les autres provinces emboîtent le pas En quelques années, le suffrage universel s’est étendu à l’ensemble des provinces. Jusqu’en 1919, en Colombie-Britannique, en Ontario, en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, les femmes obtiennent successivement le droit de voter aux élections. L’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve (qui ne fait pas encore partie de la Confédération) emboîtent le pas en 1922 et en 1925 respectivement. 1940 – Le Québec tarde En raison du gouvernement au pouvoir fortement traditionnaliste, le Québec tarde à suivre les autres provinces. Bien entendu, des regroupements militent pour le droit de vote, comme la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, l’Alliance canadienne pour le vote des femmes au Québec, fondée par Idola Saint-Jean à la fin des années 1920, et la Ligue pour les droits de la femme que préside Thérèse Casgrain. Les Québécoises gagneront finalement le droit de vote en 1940.

Au Canada, les suffragettes ont travaillé d’arrache- pied pour convaincre les politiciens d’accorder le droit de vote aux femmes. Mais, le militantisme restera le fait de groupes bien définis. Il n’a pas atteint les masses pour devenir un « mouvement de base ». Pour arriver à leurs fins, les suffragettes ont créé des associations et livré des pétitions à répétition au Parlement canadien avant que la Première Guerre mondiale — et l’air du temps, bien sûr — achève de convaincre les élus. Mais, dans les provinces soufflait déjà un vent de changement. 1916 – D’abord le Manitoba Le Manitoba est la première province qui accordera le droit de vote aux femmes. Des militantes comme Nellie McClung, appuyées par de nombreux hommes, réclament que la femme soit reconnue comme une citoyenne à part entière. Elles feront même un coup d’éclat en présentant un parlement modèle où les suffragettes débattent de la légitimité du droit de vote des hommes. Elles obtiennent gain de cause le 28 janvier 1916. 1916-1919 – L’Ouest progressiste La Saskatchewan et l’Alberta suivront quelques mois plus tard. Dans ces provinces nouvelles et progressistes, la forte population britannique est au fait des revendications des suffragettes des États-Unis et de la Grande-Bretagne et les journaux sont souvent favorables à leurs demandes.

Nellie McClung

Au Parlement canadien À l’échelon fédéral, accorder le droit de vote féminin était un geste plus politique que démocratique, selon la politologue Caroline Andrew : « On voulait faire voter les femmes pour le service militaire obligatoire. C’était un calcul politique, même si partout le droit de vote féminin était dans l’air. » En 1917, Les premiers groupes de femmes qui pourront voter soutiennent le gouvernement et la participation à la guerre, semble-t-il. La Loi des électeurs militaires permet d’abord le vote de tout sujet britannique membre des Forces armées canadiennes et résidant habituellement au Canada, sans égard au sexe ou à l’âge, ce qui comprend les infirmières militaires. Puis la Loi des élections en temps de guerre permet aux mères, épouses, sœurs et filles des hommes au front de voter, tant qu’elles répondent aux critères liés à l’âge et à la citoyenneté. Les mesures s’assoupliront rapidement. En 1918, l’ensemble des citoyennes de 21 ans ou plus qui sont nées au Canada et qui sont propriétaires terriennes obtiennent officiellement le droit de vote aux élections fédérales. L’année suivante, les femmes peuvent également se porter candidates aux élections fédérales.

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