Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 19 octobre 2023 - 8 DH - N° 1125
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
Banques Citibank voit grand au Maroc
Gaza
Blanc-seing pour une boucherie
Entretien avec Taoufik Rabbaa, PDG de Citibank Maghreb S.A
P. 3
P. 12/13
INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS AU MAROC
Nadia Fettah, la méthode gagnante
● Un profil technique, un discours sincère et programmatique... : la ministre de l'Economie et des Finances a séduit les investisseurs étrangers à l'occasion des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Marrakech.
P. 10/11
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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> Actualité
Voyons voir : Un toit pour chacun Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde
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> Bourse & Finances
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Editorial
Point Bourse Hebdo : Une pause avant de nouveaux sommets annuels ? Politique monétaire : De la nécessité du ciblage d'in- flation, selon le FMI Investissements étrangers au Maroc : Nadia Fettah, la méthode gagnante Entretien avec Taoufik Rabbaa : Citibank voit grand au Maroc Secteur immobilier : Les aides au logement redonnent de l’espoir Monétique et paiement : Le secteur face à ses défis 8 9 10 12 14 15
Par Fatima Ouriaghli
> Société
Divorce pour discorde : Le choix périlleux des couples marocains
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Gaza
BLANC-SEING POUR UNE BOUCHERIE
> Politique
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Sahara marocain : Les ambitions belliqueuses d’Alger
> Développement durable
D ouze jours après l'offensive du Hamas sur Israël, qui a fait 1.400 morts côté israélien, l'horreur continue de s'abattre sur la Bande de Gaza. La situation dans cette enclave, véritable prison à ciel ouvert, est tout simplement dramatique. Les autorités israéliennes ont répondu aux attaques du Hamas avec une violence inouïe. Sanglante. Macabre. Le bilan est lourd. Très lourd : 2.808 morts et plus de 10.950 blessés, selon le ministère palestinien de la Santé, au 16 octobre. La très grande majorité de ces victimes : des civils, enfants, femmes et hommes, dont les cris d'agonie resteront gravés dans la mémoire collective. L'ampleur de cette tragédie ne va faire que s'aggraver. Israël, déterminé à éradiquer le Hamas, prépare une offensive ter- restre imminente, et l'ombre de la mort plane sur chaque coin et recoin de cette terre meurtrie. La population civile, déjà prise en otage par ce conflit sans fin, est aujourd'hui invitée à fuir avant cette possible offen- sive terrestre. Plus d’un million de personnes ont déjà été déplacées, mais combien d'autres seront prises au piège de cette guerre sans pitié ? Gaza, cette enclave prisonnière de l'Égypte et d'Israël, est une tragédie en soi. Fondée en 1949, elle compte 2,3 millions d'habitants, dont la moitié est au chômage et deux tiers dépendent de l'aide humanitaire pour survivre. Cette jeu- nesse palestinienne, avec près de la moitié de la population âgée de moins de 18 ans, est condamnée à grandir dans un enfer au quotidien. L'illégalité de l'état de siège imposé par Israël est un fait indéniable, reconnu par l'ONU. L'eau et l'électricité sont cou- pées, la nourriture est rationnée, plongeant cette population dans une détresse insoutenable. Alors que le monde observe, impuissant, ce drame se dérou- ler, il semble utile de rappeler que le respect du droit inter- national humanitaire est impératif. Le sort de milliers de civils innocents est en jeu, et leur vie ne doit pas être sacrifiée sur l'autel de la vengeance. Ce qui se joue à Gaza ne doit pas être ignoré. Les cris des enfants et des femmes, les larmes des familles dévastées, appellent à une action immédiate pour mettre fin à ce car- nage. Israël ne doit pas disposer d’un blanc-seing pour une vengeance aveugle. Une boucherie. u
Engagements climatiques : Le Maroc mène la danse en Afrique 28
> Tribune libre
Décryptage de l'impact transformateur de l'IA sur la santé publique : Un nouveau chapitre dans la pro- motion de la santé 30
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> Culture
> Santé COVID-19 : Le sort difficile des immunodéprimés 34 Littérature : Sur les monts de la poésie, des pâtes d’amour Confidences : La censure et l’engagement ! 31 32
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> High-tech
Transformation numérique : Comment l'IA réin- vente le paysage économique mondial 35
> Economie
Mondial 2030 au Maroc : Une aubaine pour l’économie nationale Défaillances d’entreprises : Près de 99% des entre- prises impactées sont des TPE Industrie automobile : Avec Opel Rocks, le secteur franchit une nouvelle étape Entretien avec Pr Intissar Haddiya : «Le trio ‘éduca- tion-santé et travail’ constitue un pilier de développe- ment incontestable»
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> L'univers des TPME
Entrepreneuriat innovant : Inwi au chevet des startups marocaines 23
> Focus Agricole
Céréales : Le Maroc aurait besoin de 8,3 millions de tonnes de l’étranger 24
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Un toit pour chacun
Par D. William
L e Maroc, sous le leadership du Roi Mohammed VI, poursuit son engagement envers le droit fon- damental au logement en lançant un nouveau programme d'aide au logement ambitieux. Cette mesure, présentée lors d'une séance de travail au Palais royal de Rabat le 17 octobre, est conçue pour faciliter l'accès à la pro- priété aux Marocains, en particulier ceux à revenus modestes, et ce, qu'ils résident au Maroc ou à l'étranger. Chaque individu a le droit de vivre dans un logement qui répond à des normes mini- males de dignité humaine. Cependant, au Maroc, le déficit en logements est estimé à environ 2 millions d'unités, créant une pression particulièrement forte dans les zones rurales et périurbaines où les reve- nus des familles sont plus modestes. Le nouveau programme d'aide au loge- ment est une réponse concrète à la pro- blématique liée aux difficultés d’accès à la propriété que rencontre la majorité des
citoyens, particulièrement ceux vivant dans les zones rurales et périurbaines où les revenus des familles sont plus modestes. Il se déroulera sur une période de cinq ans, de 2024 à 2028, et s'articule autour de l'octroi d'une aide financière directe aux acquéreurs de logements sociaux et économiques. Cette aide est signifi- cative, avec un montant de 100.000 DH pour l'acquisition d'un logement dont le prix de vente est inférieur ou égal à 300.000 DH TTC, et 70.000 DH pour l'acquisition d'un logement entre 300.000 DH et 700.000 DH TTC. Ces mesures auront un impact considé- rable sur la vie de nombreuses familles marocaines. Elles permettront de réduire le coût de l'accession à la propriété, favorisant ainsi l'inclusion sociale. Mais également de lutter contre la pauvreté en permettant aux ménages de consa- crer leurs ressources à d'autres besoins essentiels, tels que l'éducation et la
santé. Bien évidemment, sur le plan écono- mique, ce programme aura un autre impact positif, d’autant qu’il stimulera le secteur de l'habitat en contribuant notamment à augmenter l'offre de loge- ments. Il s'agit d'un cercle vertueux où l'investissement dans le logement va avoir des retombées positives sur l'en- semble de l'économie nationale. En outre, ce programme s'inscrit dans une vision plus large du développement du Maroc. Il accélérera l'achèvement du programme «Villes Sans Bidonvilles», visant à améliorer les conditions de vie dans les quartiers informels. Pour autant, au-delà des déclarations d’intention, il faudra que tous les acteurs concernés par l’acte de bâtir, qu’ils soient du public ou privé, s’impliquent pour ne pas faire réduire ce programme en une clause de style : il doit être correctement mis en œuvre afin qu'il profite exclusive- ment à ceux qui en ont le plus besoin. ◆
L'investissement dans le loge- ment va avoir des retombées
positives sur l'ensemble de
l'économie nationale.
oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)
Ç A SE PASSE AU MAROC
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Le Roi préside une séance de travail consacrée au secteur de l’habitat
L e Roi Mohammed VI a présidé, mardi au palais royal de Rabat, une séance de travail consacrée au secteur de l’habitat et de l’urbanisme. Au cours de cette réunion, la ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Fatima Ezzahra El Mansouri, a présenté les grandes lignes d’un nouveau pro- gramme d’aide au logement, qui s’inscrit en droite ligne de la volonté du Souverain de renforcer la capacité des citoyens à accéder à un logement décent. Ce nouveau programme, qui s’étale sur la période 2024-2028, vise à renou- veler l’approche d’aide à l’accès à la propriété et à venir en aide au pouvoir d’achat des ménages, à travers une aide financière directe à l’acquéreur. Y sont éligibles les Marocains résidant au Maroc ou à l’étranger, qui ne sont pas propriétaires au Maroc et qui n’ont jamais bénéficié d’une aide au logement. Les montants de l’aide seront en fonction de la valeur du logement acquis. Ainsi, le montant de l’aide est fixé à 100.000 dirhams pour l’acquisition d’un logement dont le prix de vente est inférieur ou égal à 300.000 DH TTC, 70.000 dirhams pour l’acquisition d’un logement entre 300.000 DH et 700.000 DH TTC. Le nouveau programme d’aide au logement présenté devant le Roi per- mettra, sur le plan social, de faciliter l’accès au logement pour les classes sociales à faible revenu et la classe moyenne, de réduire le déficit en loge- ment et d’accélérer l’achèvement du programme «Villes Sans Bidonvilles». Sur le plan économique, ce programme contribuera à accroître l’offre de logements, à redynamiser le secteur de l’habitat et à dynamiser le secteur
privé, notamment les PME et la création d’emploi. Par ailleurs, les logements objet du nouveau programme d’aide seront réalisés dans le respect total des plans d’aménagement en vigueur et en conformité avec les normes techniques et de qualité. De même, en vue de permettre la mise en œuvre du programme d’aide au logement et d’accompagner la rénovation de la planification urbaine et territoriale, il est prévu la création de 12 agences régionales d’urbanisme et d’habitat, tenant compte des spécificités à la fois de l’espace urbain et du monde rural. ■
Le moral des ménages en légère hausse au T3-2023 L es résultats de l’enquête permanente de conjoncture auprès des ménages, menée par le HCP, montrent qu’au troisième
Programme Awrach
Priorité aux zones sinistrées par le séisme
de 2023 le moral des ménages enregistre une amélioration par rapport au trimestre précédent, mais reste au-dessous du niveau enregistré au même trimestre de l’année pré- cédente. L'indice de confiance des ménages (ICM) s’établit à 46,5 points au lieu de 45,4 points enregistrés le trimestre précédent et 47,4 points le même trimestre de l’année précé- dente. Les composantes de l’ICM portent sur la perception par les ménages de l’évolution du niveau de vie, du chômage, de l’opportunité à effectuer des achats de biens durables et de leur situation financière. Au troisième trimestre de 2023, 86,1% des ménages déclarent une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, 9,3% un maintien au même niveau et 4,6% une amélioration. Le solde d’opinion sur l’évolution passée du niveau de vie s’établit à moins 81,5 points contre moins 84,6 points au trimestre précédent et moins 74,6 points au même tri- mestre de l’année passée. Par ailleurs, 86,7% contre 4,8% des ménages s’attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois. Le solde d’opi- nion est resté ainsi négatif à moins 81,9 points contre moins 80,4 points un trimestre aupara- vant et moins 83,5 points un an auparavant. Parallèlement, au T3-2023, 79,5% contre 8,0%
des ménages considèrent que le moment n’est pas opportun pour effectuer des achats de biens durables. Le solde d’opinion de cet indicateur est resté ainsi négatif à moins 71,5 points contre moins 68,9 points un trimestre auparavant et moins 74,0 points un an aupa- ravant. En outre, 55,8% des ménages estiment que leurs revenus couvrent leurs dépenses, 42,2% déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne et 2,0% affirment épargner une partie de leur revenu. Le solde d’opinion relatif à la situation financière actuelle des ménages est resté ainsi négatif, à moins 40,2 points contre moins 41,4 points le trimestre précé- dent et moins 40,9 points le même trimestre de l’année précédente. Quant à l’évolution de leur situation financière au cours des 12 derniers mois, 58,0% contre 4,7% des ménages considèrent qu’elle s’est dégradée. Le solde d’opinion de cet indi- cateur est resté ainsi négatif, à moins 53,3 points contre moins 57,3 points le trimestre précédent et moins 47,7 points une année auparavant. ■
L es efforts de création d'emplois dans le cadre du pro- gramme Awrach seront orientés vers les zones sinis- trées par le séisme d'Al Haouz. C’est ce qu’a annoncé, lundi au Parlement, le ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences. Younes Sekkouri fait état de près de 20.000 postes d'emplois à l'échelle nationale, précisant que la part de la préfec- ture de Marrakech a été fixée à 2.000 chantiers, Al Haouz (1.248 chantiers), Chichaoua (1.053), Taroudant (1.574) et Ouarzazate (957). Tout projet qui aurait pu être lancé dans n'importe quelle région au niveau territorial a été redirigé vers les provinces touchées par le séisme. Parmi ces projets, figurent 16 centres de proximité visant à créer des entreprises et amé- liorer l'employabilité au profit de 40.000 bénéficiaires. En ce qui concerne la formation professionnelle, Sekkouri indique que le nombre de stagiaires dans les zones impac- tées par le séisme s'est élevé à 35.000 personnes. ■
Ç A SE PASSE EN AFRIQUE
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Zambie : Un accord sur la restructuration de la dette de plus de 6 milliards de dollars est «imminent»
Le Burkina signe un accord avec la Russie pour la construction d'une centrale nucléaire
L'Afrique du Sud confrontée à une crise budgétaire aiguë
L e gouver- nement du Burkina Faso a annoncé avoir signé un accord avec la Russie pour la construc- tion d'une centrale
L’Angola réduit le ratio dette/PIB Le gouvernement zambien a progressé lentement dans les négociations depuis juin dernier, lorsqu'il est parvenu à un accord de principe avec le comité codirigé par la Chine et la France. L'accord prévoit une réduction des taux d’intérêt jusqu’à 1% et un remboursement des prêts en 2043, avec une réduction de 40% de la valeur actuelle nette de la dette, a rapporté Bloomberg. ■ L e ratio de la dette publique par rapport au produit de 70% en deux ans L e Fonds monétaire international (FMI) considère qu'un accord entre la Zambie et ses créanciers est «imminent» et espère qu'il interviendra cette semaine. L'accord prendrait la forme de la signature d'un protocole d'accord pour restructurer 6,3 milliards de dol- lars de dettes, a déclaré Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du FMI. intérieur brut (PIB) en Angola a enregistré une baisse de 70 points de pourcentage durant les deux der- nières années, a indiqué le Président João Lourenço. « En 2020, ce ratio était de 139,6%, avant de baisser à 87,9% en 2021 et à 69,9% en 2022 », a déclaré Lourenço dans son discours sur l’état de la nation prononcé à l’Assemblée nationale. Il a ajouté que la loi sur la viabilité
nucléaire qui permettra « de couvrir les besoins énergétiques des populations », dans ce pays où moins d'un quart de la population a accès à l'électricité. « Le gouvernement du Burkina Faso a signé un mémorandum d'entente pour la construction d'une centrale nucléaire », a indiqué le gouvernement burkinabé. La signature de cet accord entre «Rosatom, agence fédérale russe de l'énergie ato- mique, et le ministère de l'Énergie du Burkina Faso, a eu lieu en marge de la Semaine russe de l’énergie qui s’est tenue du 11 au 13 octobre. ■ Le Sénégal disposera bientôt de son premier satellite L e Sénégal va disposer de son premier satellite, le 10 novembre prochain, grâce à une convention de partenariat signée avec le Centre spatial universitaire de Montpellier (CSUM), a indiqué le minis- tère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Il s’agit d’une « convention de 1 million d’euros », environ 655 millions de francs CFA, qui a permis de former huit ingénieurs et cinq techniciens à la fabrication et à l’exploitation d’outils spatiaux, selon un communiqué du ministère. « Ces derniers, sous la supervision des ingé- nieurs du CSUM, ont conçu et fabriqué le premier satellite de notre pays », a souligné la même source. ■
L e ministre sud-africain des Finances, Enoch Godongwana, a dressé devant le Parlement un tableau sombre de la crise écono- mique dont s’engouffre actuellement l’Afrique du Sud, en soulignant que le Trésor national était confronté à des compromis difficiles : soit augmenter les impôts, soit emprunter davantage d'argent pour financer l’économie. S'exprimant lors de la présentation par le Trésor national de son rapport annuel devant la Commission des finances du Parlement, Godongwana a défendu les réductions de dépenses prévues par le gouvernement, en affirmant que les alternatives sont moins acceptables. « Il est difficile d'augmenter les impôts au cours de l'année. En même temps, nos coûts et nos niveaux d'emprunt sont devenus très élevés », a-t-il expli- qué. ■
des finances publiques, approuvée en 2020, vise à réduire le ratio de la dette par rapport au PIB à une valeur égale ou inférieure à 60%. Dans ce sens, le chef de l’État a souligné que ces résultats positifs témoignent de l'engagement de l'Angola envers une gestion responsable et durable de sa dette, axée sur l'investissement public en tant que moteur de la croissance économique. ■
Ç A SE PASSE DANS LE MONDE
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Nouvelles routes de la soie : Pékin annonce plus de 100 Mds USD de financements
P ékin injectera plus de 100 milliards de dol- lars de nouveaux financements dans les nouvelles routes de la soie, a annoncé le président chinois Xi Jinping lors d'un sommet à Pékin marquant le dixième anniversaire du vaste projet d'infrastructures. Appelé officiellement « La ceinture et la route» , le projet est central dans la stratégie du dirigeant chinois pour étendre l'influence de la Chine à l'étranger, avec plus de 2.000 milliards de dollars de prêts signés à ce jour dans le monde, selon Pékin. Les nouvelles routes de la soie visent à améliorer les liaisons commerciales entre l'Asie, l'Europe, L e taux d'inflation devrait revenir à 2% d'ici 2025 dans la zone Euro, a affirmé mardi le chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), Philip Lane. « L'inflation étant trop élevée, nous essayons de proposer des taux d'intérêt nettement supérieurs à la fourchette neutre. Nous maintiendrons des taux d’intérêt élevés aussi longtemps que néces- saire », a indiqué Lane, membre du Directoire de l'institution, au quotidien néerlandais « Het Financieele Dagblad ». « Si nous sommes confrontés à des chocs infla- tionnistes suffisamment importants ou suffisam- ment persistants, nous devons être disposés à faire davantage », a-t-il souligné. Les études et les prix du marché indiquent qu'une fois l'inflation est maîtrisée, les taux d'intérêt
triels. Ses partisans soulignent qu'il apporte des inves- tissements cruciaux à la croissance des pays du Sud. ■
USA : La hausse des taux
d'intérêt pourrait persister
L a hausse des taux d'intérêt pourrait persis- ter aux États-Unis, a souligné lundi la secrétaire au Trésor, Janet Yellen. Des taux d’intérêt plus élevés pourraient persister pendant une
l'Afrique et même au-delà par la construction de ports, voies ferrées, aéroports ou parcs indus-
Zone Euro : L ’inflation devrait revenir à 2% d’ici 2025
certaine période, a-t-elle affirmé lors d'une inter- view avec Sky News, notant toutefois que l’éco- nomie américaine est dans « une bonne position ». Les intérêts de la dette américaine « restent gérables », a-t-elle assuré, relevant que la situa- tion financière « n’est en aucun cas insoluble ». Lors de sa réunion du 20 septembre, la Réserve fédérale (FED) a décidé de maintenir inchangé son principal taux directeur entre 5,25% et 5,5%. Les responsables de la Banque centrale améri- caine sont « prêts à augmenter davantage les taux si cela est approprié », a affirmé le président de la FED, Jerome Powell. ■ Canada : De nouvelles mesures pour rendre les services bancaires plus abordables
reviendront probablement aux alentours de 2%, a relevé Lane, notant qu'il s'agit d’une estimation raisonnable du type de moyenne à long terme des taux directeurs. ■
L e gouverne- ment fédéral canadien a annoncé, mardi, plusieurs mesures destinées à rendre les services ban- caires plus abor- dables.
Dette : La France à nouveau sur le gril des agences de notation
S ix mois après la dégradation de sa note par Fitch, la France repasse sur le gril des agences de notation chargées d'évaluer sa dette, auxquelles le gouvernement a voulu donner des gages de sérieux dans le budget 2024. Moody's, qui attribue actuellement à la France une note «Aa2» avec perspective stable, ouvrira le bal vendredi. Suivra Fitch le 27 octobre, puis Standard & Poor's (S&P) le 1er décembre. S'il a entraîné peu de conséquences sur les mar- chés, l'abaissement de la note financière de la France par Fitch à «AA-» avec une perspective «stable» en avril dernier avait été un coup de semonce. Pour justifier sa décision, Fitch avait évoqué « des déficits budgétaires importants et des progrès
La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a indiqué avoir demandé à l’Agence de la consom- mation en matière financière d'œuvrer à faire en sorte que davantage de comptes bancaires sans frais et à faible coût soient accessibles aux Canadiens. Le ministère des Finances se penchera aussi sur les moyens de réduire les frais bancaires, tels que les frais en cas de chèque sans provision. ■
modestes » concernant leur réduction, après trois ans d'abondantes dépenses publiques destinées à amortir le choc du Covid et de l'inflation. ■
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis octobre 2022
Une pause avant de nouveaux sommets annuels ? ◆ Cette semaine, l'heure était à la consolidation sur le marché boursier, avec un niveau de participation des opérateurs relativement moyen. ◆ Désormais, le Masi peut-il atteindre de nouveaux plus hauts annuels ?
plusieurs facteurs, dont une décélération palpable de l'inflation, des perspectives économiques prometteuses à moyen terme, en partie attribuables à l'effet positif de l'organisation de la Coupe du monde 2030, ainsi que des perspectives de croissance plus ou moins favorables pour les entreprises cotées à l'horizon de la fin de l'année. Mais il faut également dire que l'am- biance de marché reste imprégnée par l'idée que les efforts de Bank Al-Maghrib dans son processus de durcissement monétaire commencent à porter leurs fruits. Les messages de son wali lors des Assemblées du FMI-BM, tant sur l’infla- tion que sur le croissance, sont perçus comme positifs. Sur le plan technique, au-delà du seuil des 12.200 points, l'inscription de nou- veaux points hauts devient plus difficile, laissant place à une phase de consolida- tion, en attente de nouveaux catalyseurs. Pour l'instant, le marché semble faire une pause bien méritée, comme un
randonneur qui s'arrête pour admirer le paysage avant de reprendre son chemin. En avant, toute !
A près l’envolée de la semaine précédente, stimulée par l'enthousiasme suscité par l'annonce de l'organisation de la Coupe du monde 2030, les marchés ont profité des Assemblées annuelles conjointes de la Banque mon- diale et du Fonds monétaire internatio- nal, tenues à Marrakech, pour reprendre leur souffle. À elle seule, la thématique «Mondial 2030» n'a pas été suffisante pour propul- ser le marché au-delà de ses sommets annuels. En effet, le Masi a enregistré un recul de 0,47%, se maintenant à 12.237 points, avec des volumes de transaction s'élevant à 553 MDH, soit moins de la moitié des échanges de la semaine pré- cédente. Néanmoins, il convient de souligner que la psychologie de marché n'en reste pas moins inchangée : c'est celle du retour de la confiance. Elle est alimentée par Par Y. Seddik
Le Trésor profite de la baisse des taux
Dans un contexte baissier des taux, le Trésor devrait se financer aisément sur le marché primaire au cours du reste du mois d’octobre. Ce dernier devrait bénéficier de la situation confortable de ses finances, visible sur le niveau élevé de ses placements sur le marché moné- taire. Cette situation devrait conforter la capa- cité du Trésor à financer sans difficulté sa tombée importante du mois d’octobre de plus de 10 Mds de DH. Parallèlement, les analystes de AGR restent attentifs aux besoins de l’État dans le cadre du programme d’urgence de réhabilitation des régions sinistrées par le dernier tremblement de terre et de l’organisation de la Coupe du monde en 2030. ◆
Dans un contexte bais- sier des taux, le Trésor devrait se financer aisément sur le marché primaire au cours du reste du mois d’octobre.
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BOURSE & FINANCES
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Politique monétaire ◆ Dans l’ouvrage sur le Maroc réalisé récemment par le FMI, les deux chercheurs, Dániel Baksa et Aleš Bulíř, se sont penchés sur la transition prévue vers un régime de politique monétaire avec ciblage explicite de l’inflation. De la nécessité du ciblage d'inflation, selon le FMI
capitaux ouverts. Les inter- ventions sur les marchés des changes réduisent la marge de manœuvre pour le fonctionne- ment des canaux convention- nels, tels que le canal des taux d'intérêt classique et celui des actifs, tandis que le canal de taux de change nominal n'est pas accessible. En ce qui concerne le canal des actifs, les contrôles des capitaux ont tendance à ralentir le dévelop- pement de marchés bien établis pour les titres à revenu fixe, les actions et l'immobilier. De plus, l'efficacité et la fiabilité du canal de prêt bancaire peuvent être entravées par la structure oligopolistique du secteur ban- caire en raison des obstacles à l'entrée sur le marché intérieur des capitaux. «Bien que le régime de ratta- chement monétaire ait aidé le Maroc à maintenir un taux d’in- flation bas et un taux de change reflétant les paramètres éco- nomiques fondamentaux et les politiques souhaitables durant les deux dernières décennies, un taux de change plus souple et une politique monétaire active guidée par une cible d’inflation formelle pourraient faciliter la transition du pays vers un nou- veau modèle de croissance économique reposant sur des investissements plus importants du secteur privé» , concluent les chercheurs. Alors que BAM exprime son engagement envers une tran- sition vers un taux de change flottant et l'adoption du ciblage de l'inflation, il convient de gérer cette transition avec précaution, avertit en conclusion le FMI. ◆
dis que la plupart des Banques centrales des petites éco- nomies ouvertes ont adapté leurs taux d'intérêt clés trois fois plus fréquemment. BAM a préféré utiliser des instru- ments monétaires non liés aux taux d'intérêt, tels que les exigences en matière de réserves», commentent les auteurs. Un ciblage pour se protéger des chocs extérieurs La pandémie de la Covid-19 a également mis en exergue la nécessité d'une réponse moné- taire plus agile. En élargissant la marge autour de la parité, BAM a été en mesure de jouer un rôle de stabilisation plus actif. Or, une question subsiste : maintenir le taux de change fixe pourrait-il limiter les options disponibles pour faire face à de futurs chocs économiques, notamment ceux liés aux termes de l'échange et aux taux d'intérêt réels ? Les simulations issues de l'étude laissent entrevoir les avantages potentiels pour le Maroc d'adop- ter une politique monétaire axée sur l'inflation, avec des taux de change flexibles, en matière de stabilisation de la production et de maîtrise de l'inflation. Ces bénéfices semblent dépasser les coûts éventuels liés à la volatilité des taux de change et des taux d'intérêt. En plus, il est généralement admis que le mécanisme de transmission économique est moins efficace dans le cas d'un taux de change fixe et d'un compte de capital fermé que dans le cadre d'un régime de change flexible et de flux de
Bank Al-Maghrib a modifié son taux directeur moins fré- quemment que ses pairs dans des éco- nomies similaires.
BM-FMI tenues à Marrakech. Néanmoins, cette stabilité nominale n'est pas sans coût, comme l'illustre le choc de la crise financière mondiale de 2008. À l'époque, le Dirham s'est déprécié de près de 9% en termes réels, ce qui a engendré une inflation des prix et des salaires inférieure à celle de ses homologues commerciaux. L'étude révèle qu'une politique monétaire plus dynamique et un taux de change plus flexible auraient pu renforcer la compé- titivité internationale du Maroc et le préparer à absorber les secousses extérieures. Par ailleurs, au cours des deux dernières décennies, Bank Al-Maghrib a modifié son taux directeur moins fréquemment que ses pairs dans des écono- mies similaires, restreignant ainsi les possibilités d'ajustement face à des chocs économiques réels. «À titre d'exemple, le taux directeur de Bank Al-Maghrib (BAM) n'a été modifié que 13 fois entre 2000 et 2020, tan-
D epuis les années 1990, le Maroc a opté pour une poli- tique monétaire caractérisée par un taux de change fixe et des res- trictions sévères sur les mou- vements de capitaux. Cette stratégie a permis de maintenir une stabilité macroéconomique relative, à l'abri des tumultes financiers mondiaux. «Pendant cette période, le Maroc a été en grande partie épargné par les fluctuations du cycle finan- cier mondial, évitant ainsi les bulles financières, l'accumula- tion de dettes en devises privées insoutenables, et d'autres pro- blèmes fréquemment observés dans les pays émergents aux mouvements de capitaux non réglementés», expliquent deux chercheurs dans l’ouvrage «Le Maroc en quête de croissance plus forte et plus inclusive», réalisé par le FMI et présenté lors des dernières Assemblées Par Y. Seddik
Un taux de change souple et une politique monétaire axée sur l'inflation stimuleront la croissance par l'investis- sement privé.
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Investissements étrangers au Maroc
◆ Un profil technique, un discours sincère et programmatique... : comment la méthode Nadia Fettah a séduit les investisseurs étrangers à l'occasion des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Marrakech. Nadia Fettah, la méthode gagnante
confiance des investisseurs étrangers trouve aussi son origine dans le climat des affaires et la compréhension de leurs problématiques. Ils évoquent un gouvernement qui propose un por- tefeuille de projets concrets, dans l'infrastructure et le renouvelable, avec une bonne visibilité sur les ren- dements. Nadia Fettah revient souvent dans les débats comme un interlocuteur de choix.
Ce qui aide Nadia Fettah, c'est sans doute son profil hautement tech- nique.
Diplomatie et pragmatisme économiques
Les témoignages, mais aussi les prises de parole en public de la ministre parlent d'eux-mêmes : Nadia Fettah a magistra- lement vendu la destination Maroc aux investisseurs étrangers. À une époque où les incertitudes sont importantes et la volatilité des marchés peuvent dés- tabiliser même les économies les plus robustes, son approche a été un exemple de maîtrise. Ses arguments, en parlant du Maroc, ancrés dans un pragmatisme qui parle aux bailleurs de fonds, sont des signaux clairs aux marchés que le pays est en plein essor économique. Dans un panel de haut niveau en présence de la DG du FMI et de la patronne de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, la ministre a rappelé la feuille de route du Maroc à long terme. Une feuille de route claire, avec des objectifs identifiés et précis. «Après le séisme, je me suis entretenue avec des respon- sables de haut niveau du FMI et de la Banque mondiale qui m’ont demandé de leur parler de la manière dont nous envisageons la reprise. J’ai répondu qu’il n’y aura pas de reprise, car il n’y aura pas de pause» , a-t-elle souligné. La ministre a rappelé le communiqué royal au len- demain du séisme, où le Souverain a demandé de mettre la sécurité avant tout, de ne pas arrêter le travail et rame- ner l’activité économique à la normale immédiatement.
Un track record intéressant A chaque fois que nous en avons eu l'oc- casion, nous avons posé cette question toute simple à ces banquiers: Etes-vous intéressés par des investissements au Maroc ? La réponse est souvent oui. Et d'une manière ou d'une autre, ces inves- tisseurs ont déjà investi ou sont déjà présents sur des opérations au Maroc en tant que cible ou hub. Des fois sur des projets d'infrastructure. Mais aussi sur le marché de la dette ou même le marché boursier, où nos banques cotées semblent être bien scrutées. De manière générale, la prime de risque associée à notre pays tend à baisser à long terme, bien que les événements récents au Moyen-Orient risquent de freiner momentanément cette dynamique. Les banques US pourraient en effet orienter plus de flux vers Israël au détriment des économies de la région Mena. Mais cer- tains pays comme la Tunisie ou l'Egypte pourraient en pâtir beaucoup plus que le Maroc, à en croire certains investisseurs préférant prendre beaucoup de pincettes pour nous parler de ce sujet. Mais au-delà des fondamentaux, la
L a semaine dernière, la planète finance était réunie à Marrakech pour les Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mon- diale. Pour le gouvernement marocain, les objectifs étaient nombreux : réussir l'événement, démontrer, s'il le fallait encore, notre capacité à organiser de tels événements, relancer l'économie locale après le séisme et augmenter nos surfaces de contact avec les bailleurs de fonds étrangers. Ils étaient d'ailleurs tous là. Les Américains en tête, avec des délégations qui dépassent, pour certaines banques, les 80 personnes. JP Morgan, Morgan Stanley, Goldman Sachs, Citi, pour ceux que nous avons pu rencontrer. Sans parler des institutions financières internationales. Certains ont amené dans leurs bagages leurs clients gérants de fonds de pensions ou leurs filiales de gestion d'actifs. L'occasion était impor- tante pour le gouvernement de réaliser un véritable road)show physique auprès de ces acteurs, sans avoir à se déplacer. Ils étaient tous là et il ne fallait que les cueillir. Par A. Hlimi
Quand vous avez un portefeuille de projets solides, vous trouvez les financements auprès des partenaires.
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de maintenir un climat politique stable et prévisible. Cela inclut la garantie des droits de propriété, la protection des investissements étrangers et la lutte contre la cor- ruption. Le risque de change et le risque fiscal sont également à neutraliser pour attirer les investis- seurs. Des cases que coche bien le Maroc.
A noter que les petites économies du continent sont de vrais défis pour les investisseurs étrangers à cause de la fragmentation des investisse- ments et la faible taille des opéra- tions proposées, qui réduisent la rentabilité des investissements. Le Maroc a, là aussi, une carte à jouer en continuant à proposer des pro- jets d'infrastructure d'envergure. ◆
Une vision à long terme Les investisseurs aiment les belles histoires de croissance à long terme, et la ministre n'a pas manqué de leur rappeler la vision du Maroc. «Nous avons une vision à long terme. Nous avons besoin de temps pour l’im- plémenter. Mais les priorités sont claires : le social, l’éducation, la santé et la croissance économique. Chaque chantier a ses propres stratégies dédiées. Désormais, nous allons vers un autre niveau de réformes», note-t-elle. Un storytel- ling qui rappelle celui d'un manager d'une société cotée face aux ana- lystes financiers. Sur le coût des réformes et alors que plusieurs pays d'Afrique cherchent à effacer des ardoises ou à alléger par abandon certaines de leurs dettes, le Maroc, par la voix de sa ministre des Finances, est serein : «Quand vous avez un portefeuille de pro- jets solides, vous trouvez les finan- cements auprès des partenaires» . Des propos appuyés par la DG du FMI, pour qui la diversification de l’économie marocaine aujourd’hui permettra aux générations futures d’absorber les chocs auxquels elle sera confrontée. Elle confirme que sur le continent, le Maroc dispose d'un statut particulier auprès des institutions de Bretton Woods. Ce qui aide Nadia Fettah, c'est sans doute son profil hautement technique. Pourtant, elle parvient à traduire ses compétences en une vision politique et économique cohérente. C'est cette capacité à passer du micro au macro, à lier la comptabilité à la politique, qui a fait de ses interventions des moments phares lors de ces Assemblées, où elle a multiplié les rencontres plus ou moins médiatisées. Marchés émergents : Ce que recherchent les investisseurs L'un des éléments fondamentaux pour attirer les investisseurs étran- gers est la stabilité politique et économique. C’est sans doute le point le plus cité par les experts. Les investisseurs cherchent des marchés où leurs investissements sont en sécurité et où les règles du jeu ne changent pas brusquement. Les gouvernements des marchés émergents doivent donc s'efforcer
Nadia Fettah a magistrale- ment vendu la destination Maroc aux investisseurs étrangers.
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Citibank voit grand au Maroc Banques
◆ Taoufik Rabbaa, PDG de Citibank Maghreb S.A, a répondu à nos questions à l'occasion des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, où une forte délégation du groupe US était présente.
Propos recueillis par A. Hlimi
Finances News Hebdo : Quelle place occupe la région Mena, et particu- lièrement le Maroc, dans la straté- gie de Citi ? Taoufik Rabbaa : Citi est présente dans 95 pays à travers le monde. Le Maroc fait partie de la région MEA (Middle-East and Africa). C'est un groupe de 29 pays. La région est très dynamique. Elle a enregistré la plus grande croissance dans toutes les régions de présence de Citi, avec une croissance à deux chiffres prévue cette année. C'est une région importante pour nous et nous estimons qu'elle va continuer à croître les années à venir. F.N.H. : Parlez-nous spécifiquement de votre présence au Maroc. T. R. : Nous sommes présents au Maroc depuis 55 ans. Nous sommes une jeune vieille banque dans le Royaume, sachant que Citi a 200 ans d'existence à travers le monde. Notre marché de prédilection est celui du Corporate Banking. F.N.H. : Quelle appréciation faites- vous de ce marché ? T. R. : Le marché marocain est très dyna- mique avec de très bons champions natio- naux. C'est un marché compétitif où le taux de bancarisation est élevé par rapport au reste des pays de la région. Le Maroc est un pays important pour la région. D'ailleurs, cette semaine, dans le cadre des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale, le président du Conseil d'administration de Citigroup, John Dugan, a fait le déplacement de New York avec une importante déléga- tion, ce qui témoigne de l'importance de notre pays dans notre stratégie globale. F.N.H. : Vous parlez de champions nationaux. Sont-ils vos seuls clients dans le pays ? T. R. : Nous avons quatre typologies de
Le marché marocain est très dyna- mique, avec de très bons champions nationaux. C'est un mar- ché compéti- tif où le taux de bancarisa- tion est élevé par rapport au reste des pays de la région.
clientèle au Maroc. La première que je considère comme notre ADN, ce sont les filiales de multinationales. Certaines d'entre elles travaillent avec nous dans 20, 30, voire 40 pays dans le monde. Nous leur offrons donc ici une continuité de notre réseau. Le deuxième type de client, qui est très important pour nous, ce sont les grands groupes marocains, nos champions natio- naux, qui ont des aspirations régionales si ce n'est des aspirations globales. Nous accom- pagnons ces entreprises en leur offrant notre réseau et des solutions adaptées partout dans le monde. Le troisième type de client, c'est le secteur public, qui peut nous solliciter par exemple pour accéder au marché des capitaux et pour les métiers de conseil sur des opérations structurées et des montages réalisés par nos spécialistes,
qui ne résident pas forcément au Maroc. Enfin, le quatrième type de client, ce sont les institutions financières. F.N.H. : Quelles sont vos forces par rapport à vos concurrents locaux ? T. R. : Citibank est très réputée pour avoir une excellente banque transactionnelle. Cela englobe par exemple le cash manage- ment, l'automatisation et la digitalisation. Nous avons des solutions digitales avan- cées. Nous avons été la première banque à lancer l’Electronic Banking dès le début des années 2000. F.N.H. : Quelles sont vos ambitions au Maroc ? T. R. : Nous avons une vision à long terme dans le pays. Nous couvrons les domaines
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