FNH N° 1125-1

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 19 OCTOBRE 2023

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Défaillances d’entreprises

◆ Le dispositif juridique de protection mis en place n’a pas encore donné les effets escomptés. ◆ Vulnérable à la mauvaise conjoncture, les secteurs du commerce, de l’immobilier et du BTP demeurent les plus exposés. Près de 99% des entreprises impactées sont des TPE A près une hausse de 18% des défaillances d’entreprises enre- gistrées au cours du premier semestre Par C. Jaidani

croissance de 21% pour l’an- née 2023. Le nombre de défail- lances d’entreprises au cours des 9 premiers mois de l’année culmine à 9.380, qui sont consti- tués à raison de 98,6% de TPE, 1,3% de PME et 0,1% seule- ment de grandes entreprises. «Les TPE sont les entités les plus vulnérables. Dans une mau- vaise conjoncture, elles sont les premières à être impactées. Elles ne disposent pas d’assez d’immunité pour se protéger. La succession de crises comme celle de la pandémie, puis la guerre en Ukraine a affaibli leur situation. Elles sont actuelle- ment sous l’effet de la hausse des coûts des intrants et le ral- longement des délais de paie- ment qui dépassent 240 jours, responsables pour plus de 40% de leur banqueroute» , souligne Abdellah Fergui, président de la Confédération des TPE/PME. Il note que les différents dis-

positifs mis à la disposition de l’entreprise au Maroc profitent essentiellement aux grandes et moyennes entreprises. Pour la plupart ne tenant qu’une comp- tabilité précaire, les demandes de financement des TPE sont rejetées systématiquement par les banques qui exigent des garanties plus importantes. Fergui relève également les dif- ficultés de ces entreprises pour assurer un recouvrement adé- quat et un approvisionnement dans de bonnes conditions auprès de leurs fournisseurs, sans oublier bien entendu l’ac- cès compliqué à la commande publique. De nombreuses dis- positions ont été prises pour remédier à ces dysfonction- nements, mais elles n’ont pas encore donné leurs effets, à l’image de la loi 69/21. «Ce texte a été conçu pour préserver l’état financier des entreprises, surtout les TPE, en réduisant les délais de paie- ment abusifs appliqués par des sociétés à leurs four- nisseurs. Cette loi est cen- sée améliorer le climat des affaires. Mais dans la réalité, les mêmes maux persistent toujours», explique Fergui. Au niveau sectoriel, la der- nière note d’Inforisk fait ressortir que trois activités représentent 65% de ces défaillances. Il s’agit du commerce, qui vient en tête avec 33%, suivi de l’immobi- lier (20%) et du BTP (15%). Ce sont les secteurs les plus frap-

pés directement et brutalement par la mauvaise conjoncture. Au niveau du commerce, la percée des grandes surfaces, qui ont élargi leur réseau à travers le territoire national, a poussé de nombreux commerçants du cir- cuit traditionnel à mettre la clef sous le paillasson. Ces grandes surfaces disposent d’une assise financière solide, d’une chaîne logistique très forte et propose des modes d’achat et de paiement très modernes. L’approvisionnement en grands volumes leur permet de bien négocier leurs achats et de faire des économies d’échelle. Alors que le mode classique résiste dans le monde rural et dans les petits patelins. Pour le secteur de l’immobi- lier et le BTP, les défaillances d’entreprises sont plus liées à la perturbation de la chaîne de valeur. Le coût de production est en nette progression, alors que la marge bénéficiaire, sous l’effet de la concurrence et du recul du marché, ne suit pas. Dans l’immobilier, de nombreux promoteurs ont été contraints, soit de travailler au ralenti, soit d’arrêter carrément leur activité et de se contenter d’écouler leur stock dans l’attente de jours meilleurs. Par ailleurs, il faut noter que les difficultés d’entreprises par ville relèvent que Casablanca est en tête avec 27% des défaillances, Rabat affiche 7%, Marrakech et Tanger 6% chacune. ◆

2023 par rapport à la même période de l’année dernière, le taux recule pour atteindre 13% à fin septembre 2023. Cela est dû en grande partie à la qua- si-stabilisation du phénomène lors du troisième trimestre 2023, puisque le niveau s’est limité à 1% de croissance seulement. Les experts d’Inforisk, qui ont livré ces chiffres, restent toute- fois sceptiques, estimant qu’il existe de nombreux facteurs qui peuvent aggraver la situation, comme le séisme d’Al Haouz, l’inflation, la conjoncture inter- nationale défavorable, la séche- resse ou l’accentuation du phé- nomène des délais de paiement. Ils tablent à cet égard sur une

Dans une mauvaise

conjoncture, les TPE sont les premières à être impac- tées.

Le commerce traditionnel a été fortement perturbé par les grandes surfaces.

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