FNH N° 1125-1

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 19 OCTOBRE 2023

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au sein de la société et des institu- tions étatiques. Il a pour ambition que la femme puisse apporter son concours aux différents secteurs, que les vides juridiques soient com- blés et que tout citoyen (homme ou femme) puisse vivre dans la dignité.

F.N.H. : Le trio «éducation- santé et travail» constitue un

pilier de développe- ment incontestable dans une société. Pourtant, ce trio vital alimente éga- lement les inégalités sociales. Comment peut-on résoudre cette équation diffi- cile ?

Les femmes des pays en développement manquent souvent de soins de base et sont confrontées à de graves problèmes de santé, notamment la mortalité maternelle.

Pr I. H. : Il a été constaté dans plu- sieurs études réalisées à travers le monde, et notamment une récente étude de la Banque mondiale, que dans les pays en développement, le revenu par habitant augmente parallèlement au nombre de femmes ayant effectué des études secon- daires et plus. L’éducation des filles est le point cardinal qui permet l’ac- cès au monde du travail, d’amé- liorer la santé et la sécurité des femmes et de leurs familles. Car une femme instruite est plus à même de prendre soin de sa santé et celle de sa famille. Et comme vous dîtes, ce trio «éducation-santé et travail» constitue un pilier de développement incontestable dans une société, mais pourrait également creuser des iné- galités. Pour résoudre cette équation délicate, la solution la plus logique serait de renforcer les actions rela- tives à l’éducation et l’instruction des filles. En effet, plusieurs actions sont proposées par les organismes natio- naux et internationaux : • Construire des écoles accessibles aux filles, notamment en milieu rural où les écoles sont souvent éloignées des maisons. Une étude menée par l’UNICEF avait conclu que les petites avaient moins de chance de se rendre à l’école lorsque celle-ci se trouvait à plus d’1 kilomètre de chez elles. • Veiller à la sécurité des filles qui doivent faire un long trajet à pied pour aller à l’école. Elles peuvent être harcelées ou même agressées, décourageant ainsi leur instruction. • Encourager les petites filles et les

aider à avoir confiance en elles. • Recruter des enseignantes, car celles-ci sont des exemples pour les filles, leur permettant de se projeter dans l’avenir, en les encourageant à poursuivre leurs études. C’est aussi un important moyen pour réduire les discriminations. F.N.H. : Selon le HCP, 53% des Marocaines ne savent ni lire, ni écrire. A votre avis, quel serait le plan d’attaque pour remédier à cette situa- tion catastrophique ? Pr I. H. : Le taux d’alphabétisa- tion est l’un des plus grands enjeux de développement humain de notre temps. Certes, dans notre pays les chiffres restent en deçà des objec- tifs escomptés, mais il est important de noter que le Maroc a franchi un certain nombre d’étapes dans ce chantier entamé depuis plusieurs décennies. L’un des plans d’attaque pour remédier à la situation d’anal- phabétisme, en général, et féminin, en particulier, a été la création de l’Agence nationale de lutte contre l’analphabétisme en 2016. Elle a pour mission d’orienter et de coordonner les activités de la lutte contre l’anal- phabétisme à travers une approche inclusive des différents programmes d’alphabétisation et leur adaptation

en fonction des besoins des appre- nants. La première feuille de route 2017- 2021, mise en place par cette agence, a permis de totaliser plus de cinq millions de bénéficiaires des différents programmes mis en place. Aussi, la crise sanitaire a représenté une opportunité en termes d’innovation en méthodes d’apprentissage, puisque nous avons palpé les possibilités et les perspectives possibles des nou- veaux outils digitaux d’apprentis- sage. Toutefois, il est impératif d’exa- miner les pistes d’amélioration en impliquant et mobilisant toutes les parties prenantes, notamment les intervenants des différents sec- teurs public et privé, les partenaires sociaux, financiers et techniques. Il va sans dire qu’un financement suf- fisant et durable ainsi qu’une bonne gouvernance sont nécessaires pour atteindre l’objectif actuel qui ambi- tionne de réduire le taux d’analpha- bétisme au niveau national à moins de 10% à l’horizon de 2026. F.N.H. : Beaucoup de pro- grès ont été réalisés, dont la généralisation de la couver- ture médicale. Vous, en tant que praticienne, quel sont les

Il incombe aux poli- tiques publiques d’œuvrer pour la

concrétisa- tion du rôle de la femme en tant qu’ac- teur actif dans l’éco- nomie maro- caine.

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