FNH N° 1125-1

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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 19 OCTOBRE 2023

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Politique monétaire ◆ Dans l’ouvrage sur le Maroc réalisé récemment par le FMI, les deux chercheurs, Dániel Baksa et Aleš Bulíř, se sont penchés sur la transition prévue vers un régime de politique monétaire avec ciblage explicite de l’inflation. De la nécessité du ciblage d'inflation, selon le FMI

capitaux ouverts. Les inter- ventions sur les marchés des changes réduisent la marge de manœuvre pour le fonctionne- ment des canaux convention- nels, tels que le canal des taux d'intérêt classique et celui des actifs, tandis que le canal de taux de change nominal n'est pas accessible. En ce qui concerne le canal des actifs, les contrôles des capitaux ont tendance à ralentir le dévelop- pement de marchés bien établis pour les titres à revenu fixe, les actions et l'immobilier. De plus, l'efficacité et la fiabilité du canal de prêt bancaire peuvent être entravées par la structure oligopolistique du secteur ban- caire en raison des obstacles à l'entrée sur le marché intérieur des capitaux. «Bien que le régime de ratta- chement monétaire ait aidé le Maroc à maintenir un taux d’in- flation bas et un taux de change reflétant les paramètres éco- nomiques fondamentaux et les politiques souhaitables durant les deux dernières décennies, un taux de change plus souple et une politique monétaire active guidée par une cible d’inflation formelle pourraient faciliter la transition du pays vers un nou- veau modèle de croissance économique reposant sur des investissements plus importants du secteur privé» , concluent les chercheurs. Alors que BAM exprime son engagement envers une tran- sition vers un taux de change flottant et l'adoption du ciblage de l'inflation, il convient de gérer cette transition avec précaution, avertit en conclusion le FMI. ◆

dis que la plupart des Banques centrales des petites éco- nomies ouvertes ont adapté leurs taux d'intérêt clés trois fois plus fréquemment. BAM a préféré utiliser des instru- ments monétaires non liés aux taux d'intérêt, tels que les exigences en matière de réserves», commentent les auteurs. Un ciblage pour se protéger des chocs extérieurs La pandémie de la Covid-19 a également mis en exergue la nécessité d'une réponse moné- taire plus agile. En élargissant la marge autour de la parité, BAM a été en mesure de jouer un rôle de stabilisation plus actif. Or, une question subsiste : maintenir le taux de change fixe pourrait-il limiter les options disponibles pour faire face à de futurs chocs économiques, notamment ceux liés aux termes de l'échange et aux taux d'intérêt réels ? Les simulations issues de l'étude laissent entrevoir les avantages potentiels pour le Maroc d'adop- ter une politique monétaire axée sur l'inflation, avec des taux de change flexibles, en matière de stabilisation de la production et de maîtrise de l'inflation. Ces bénéfices semblent dépasser les coûts éventuels liés à la volatilité des taux de change et des taux d'intérêt. En plus, il est généralement admis que le mécanisme de transmission économique est moins efficace dans le cas d'un taux de change fixe et d'un compte de capital fermé que dans le cadre d'un régime de change flexible et de flux de

Bank Al-Maghrib a modifié son taux directeur moins fré- quemment que ses pairs dans des éco- nomies similaires.

BM-FMI tenues à Marrakech. Néanmoins, cette stabilité nominale n'est pas sans coût, comme l'illustre le choc de la crise financière mondiale de 2008. À l'époque, le Dirham s'est déprécié de près de 9% en termes réels, ce qui a engendré une inflation des prix et des salaires inférieure à celle de ses homologues commerciaux. L'étude révèle qu'une politique monétaire plus dynamique et un taux de change plus flexible auraient pu renforcer la compé- titivité internationale du Maroc et le préparer à absorber les secousses extérieures. Par ailleurs, au cours des deux dernières décennies, Bank Al-Maghrib a modifié son taux directeur moins fréquemment que ses pairs dans des écono- mies similaires, restreignant ainsi les possibilités d'ajustement face à des chocs économiques réels. «À titre d'exemple, le taux directeur de Bank Al-Maghrib (BAM) n'a été modifié que 13 fois entre 2000 et 2020, tan-

D epuis les années 1990, le Maroc a opté pour une poli- tique monétaire caractérisée par un taux de change fixe et des res- trictions sévères sur les mou- vements de capitaux. Cette stratégie a permis de maintenir une stabilité macroéconomique relative, à l'abri des tumultes financiers mondiaux. «Pendant cette période, le Maroc a été en grande partie épargné par les fluctuations du cycle finan- cier mondial, évitant ainsi les bulles financières, l'accumula- tion de dettes en devises privées insoutenables, et d'autres pro- blèmes fréquemment observés dans les pays émergents aux mouvements de capitaux non réglementés», expliquent deux chercheurs dans l’ouvrage «Le Maroc en quête de croissance plus forte et plus inclusive», réalisé par le FMI et présenté lors des dernières Assemblées Par Y. Seddik

Un taux de change souple et une politique monétaire axée sur l'inflation stimuleront la croissance par l'investis- sement privé.

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