04-2017 F

4/2017 SOMMAIRE

Pris sur le vif

Où est le bout du monde ? « Allez de par tout le monde » a dit Jésus après sa résurrec- tion. En lisant cette phrase il me vient de suite en pensée « jusqu’au bout du monde ». Mais où commence le bout du monde ? Quelque part dans la lointaine Afrique, au Brésil chez les Indiens ou peut-être sur le pas de notre porte ? L’histoire qui suit au sujet de l’un de nos projets m’a montré combien le « bout du monde » peut être proche. Trop dangereux pour l’envoyer par la poste Avec notre église partenaire nous avons lancé un nouveau projet d’entraide : des écoliers et des écolières viennent chez nous trois fois par semaine pour être encouragés et soutenus par une équipe de l’église locale. L’église et donc ce projet se trouvent à la périphérie de Belém, à côté d’un immense tas d’ordures – un endroit marqué par la crimi- nalité. Lors du dernier semestre nous avons eu comme thème : « L’endroit où j’habite ». On a demandé aux enfants de s’intéresser à leur environnement. Ils ont appris leur adres- se par cœur, ont exploré le voisinage et nous leur avons montré comment lire une carte. Est alors venue l’idée d’utiliser ces adresses apprises par cœur pour s’écrire des cartes postales les uns aux autres et se les envoyer. La responsable du projet a pris les cartes et a voulu les donner à un office postal à Belém mais on l’a stoppée en lui disant que l’on ne distribuait pas de courrier dans ce quartier car cela était trop dangereux. L’office pos- tal ne voulait envoyer aucun de ses employés dans un tel endroit. Et d’un coup on constate que l’on se trouve « au bout du monde » et que le projet et les enfants que l’on a à cœur deviennent ce bout du monde. Personne n’a le cou- rage de s’y rendre. Cela coûte trop cher, c’est trop risqué, trop dangereux, trop sale. Combien je suis reconnaissante que cette église s’y investisse tout de même et qu’elle soit une lumière dans cet endroit sombre du monde. Devant notre porte En Europe nous vivons la même chose mais de manière différente. Le « bout du monde » se présente soudain sous la forme des réfugiés qui frappent à notre porte et qui met- tent sens dessus dessous notre belle vie, calme et ordon- née. Ces gens ont d’autres valeurs que nous, une autre foi, une autre couleur de peau – ils sont différents. Et soudain le « bout du monde » commence à la porte de notre mai- son ! Je nous souhaite donc à tous une grande portion de courage pour entrer en contact avec les gens de tous hori- zons et les rencontrer avec l’amour de Dieu.

Damaris LIECHTI, ancienne collaboratrice de ProVIDA active maintenant dans ProRIBEIRINHO au Brésil

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