Ère magazine, édition avril 2021

énormément de téléphones. Il était parfois difficile de faire comprendre aux gens le sens de toutes ces me- sures, de toutes ces contraintes. Il fallait les faire ac- cepter, il fallait rassurer la population. Et je pense que les communes ont joué un rôle très important pour calmer les esprits, éviter une crise sociale voire une rébellion en expliquant bien que c’était pour contenir cette pandémie et aller de l’avant. En tant que président de l’ACG, quelles sont les compétences que vous voudriez obtenir en plus pour les communes? Beaucoup de choses… (rires) . C’est un grand débat qu’on mène actuellement avec le canton dans le cadre du transfert des charges et des compétences. C’est complexe. Genève est un canton très centralisé. Sans doute les conséquences du passage de Napoléon Bonaparte à Genève au début du XIX e siècle ! Dans ce contexte, quels domaines sont à l’étude? Plusieurs thèmes prioritaires font l’objet de discussions avec le Conseil d’Etat. La question de la police de proxi- mité. Ensuite, celle des prestations pour les aînés et no- tamment en matière de maintien à domicile. Le troisième point concerne l’animation socioculturelle, destinée aux jeunes, pour favoriser leur développement et leur inser- tion dans la société. Enfin, les communes aimeraient plus de latitude quant à l’aménagement de leur territoire. Votre formation et votre parcours professionnel vous aident, j’imagine, dans vos mandats politiques ? J’ai fait deux formations, l’une en sciences de l’édu- cation et l’autre en sport. Pendant mes études, j’ai fonctionné comme travailleur social dans un centre de loisirs. J’ai ensuite travaillé dans l’enseignement avec des jeunes en difficulté, en besoin d’orientation ou dans des fondations actives dans le domaine du handicap. J’ai été doyen d’une filière duale, ce que je ne suis plus, mais je continue d’enseigner aujourd’hui en dehors de mes mandats à Plan-les-Ouates et en tant que pré- sident de l’Association des communes genevoises. Vous êtes un Genevois jusqu’au bout des crampons puisque vous avez été un des espoirs du Servette FC… J’ai fait beaucoup de football, c’est vrai. J’ai même eu la chance de m’entraîner avec la première équipe du club grenat et avec des joueurs comme Rummenigge, Fargeon, Bamert, Favre, notamment durant la saison 1987-1988 : un sacré souvenir ! L’un de mes fils a repris le flambeau. Il joue actuellement en Challenge League avec Chiasso, prêté par Servette. Quel est votre regard sur Genève? J’ai grandi ici à Plan-les-Ouates et je suis fils de maraî- cher. Je viens donc plutôt de la campagne genevoise, que je trouve vraiment magnifique. J’adore aussi la ville de Genève, le bord du lac, la rade, la proximité des montagnes. C’est un canton qui a beaucoup d’attraits. Côté mentalité, le Genevois est réactif, il ne se laisse pas marcher sur les pieds. S’il y a quelque chose qui ne va pas, il le dit. Et je trouve que cette franchise-là est intéressante. Le Genevois peut donc être un peu déran- geant, c’est un peu le rebelle de la classe par rapport

QUESTIONS EXPRESS À XAVIER MAGNIN

Votre retraite idéale? Elle sera active et je la vois dans la montagne en Suisse : marche, vélo, VTT, ski, randonnée… par exemple en accompagnant des groupes. L’aspect de votre travail que vous appréciez le plus? C’est le contact, le fait d’être avec les gens, de pouvoir répondre à des sollicitations. Essayer de trouver des solutions, de faire en sorte que tout le monde puisse progresser… La question que vous vous posez toujours? Est-ce que je fais juste ? Ou, quand on travaille en groupe, est-ce que l’on va dans le bon sens ? Je me pose ces questions très souvent ! Votre geste généreux? C’est d’être disponible, je crois. C’est le fait de répondre moi-même plutôt que de renvoyer la personne vers l’administration ou de « botter en touche ». Votre endroit préféré près de chez vous? Il y en a plusieurs ! Comme les rives de l’Aire, la petite rivière qui borde la commune de Plan-les-Ouates, très agréable pour aller marcher et courir. Je pense aussi à un deuxième endroit, qui se trouve sur les hauteurs de la commune, vers le chemin de la Vironde, « en haut la Butte » comme on dit, où l’on a une vue panoramique sur le canton, la ville de Genève, le jet d’eau et le lac. C’est un endroit très agréable et apaisant.

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à l’ensemble de la Suisse, mais je trouve qu’il mérite souvent d’être écouté !

Les Suisses le trouvent plus proche de la France ou de l’Europe que de son propre pays… Non, je ne crois pas, je pense que le Genevois est fa- rouchement indépendant. Il aime choisir celui à qui il veut bien se soumettre. La Suisse lui convient très bien parce que, justement, on peut discuter et garder des prérogatives. C’est la contrainte ou l’obligation que le Genevois a de la peine à accepter. Vous êtes né en 1969, vous aurez 52 ans cet été, est-ce que vous pensez ou préparez déjà votre retraite? Je n’y pense pas, mais je la prépare ! Je la prépare en bon Suisse qui a toujours un coup d’avance pour ne pas être pris au dépourvu. Cela veut dire notamment 2 e et 3 e pilier. Mon intention est d’avoir une vie convenable au moment où la retraite interviendra. J’ai toujours été très actif. Mon emploi du temps actuel est bien chargé et je garde beaucoup d’envies. Donc je ne m’inquiète pas pour ma retraite, j’aurai toujours de quoi faire…

Xavier Magnin : ses musiques préférées et l’oeuvre architecturale qui l’a marqué

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