FNH N° 1112

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ECONOMIE

JEUDI 8 JUIN 2023 FINANCES NEWS HEBDO

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Villes sans bidonvilles ◆ Depuis le début de l’année 2023, les dossiers de 3.516 familles ont été traités. L’Intérieur renforce le dispositif

menter, soit à cause de l’ex- tension des périmètres urbains pour atteindre des douars regroupant des bidonvilles périphériques, soit à cause de nouvelles personnes qui disent ne pas avoir été recensées. Interpellé dernièrement à ce sujet à la Chambre des représentants par Nabila Mounib, secrétaire géné- ral du Parti social unifié (PSU), Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, a apporté de nombreuses explications. Il a souligné à cet égard que «la méthode adoptée actuelle- ment est plus efficace, VSB avance plus vite qu’aupara- vant. Nous avons trouvé des solutions plus pertinentes, réalistes et réalisables en prenant en considération les spécificités économiques et sociales de chaque région, en partenariat avec les autres départements concernés». Pour sa part, Fatima Zahra Mansouri, ministre de l’Amé- nagement du territoire natio- nal, de l’Urbanisme, de l’Habi- tat et de la Politique de la ville, a donné l’état d’avancement

de VSB. Elle a affirmé que depuis le début de l’année 2023, les dossiers de 3.516 familles ont été traités et 60 villes ont été déclarées villes sans bidonvilles. Dans une réponse à une ques- tion orale à la Chambre des représentants, Mansouri a indiqué que 56% des familles restantes sont concentrées à Casablanca, Salé, Skhirat, Témara, Marrakech, Guercif et Larache. Elle a noté que le programme a atteint 74% de ses objectifs, ce qui a permis l’amélioration des conditions de vie de 322.420 familles, alors que 270.000 familles seulement étaient initiale- ment visées sur la base des statistiques de 2004. Elle a assuré que son département œuvre pour impliquer de nou- veaux acteurs, notamment les régions, renforcer le partena- riat public-privé et améliorer celui existant avec l’Intérieur pour donner une nouvelle impulsion à VSB. Elle a aussi mis en exergue la méthode adoptée actuellement qui a permis de surmonter les obs- tacles plus rapidement. ◆

56% des familles vivant dans les bidonvilles sont concentrées à Casablanca, Salé, Skhirat, Témara Marrakech, Guercif et Larache.

Concernant la phase recase- ment, de nombreux blocages sont apparus et sont dus au refus de la population cible du modèle proposé, qui consiste en des appartements de type logement social. Elle préfère des parcelles de terrain où elle pourrait édifier des mai- sons marocaines tradition- nelles. Parmi les autres probléma- tiques constatées, figure par- ticulièrement l’augmentation du nombre de la population vivant dans des bidonvilles. Celle-ci n’a pas cessé d’aug-

E n dépit des efforts consentis, «Villes sans bidonvilles» (VSB) n’arrive tou- jours pas à atteindre ses objectifs. Lancé en 2005 en grande pompe, le pro- gramme est confronté à d’énormes difficultés, notam- ment la mobilisation du fon- cier, les budgets, sans oublier d’autres contraintes admi- nistratives ou le manque de coordination entre les acteurs. Rappelons que le programme bénéficie annuellement de pas moins de 2 milliards de DH. Ce financement provient essentiellement de la taxe sur les matériaux de construction. Il faut relever aussi que VSB ne dépend pas uniquement du département de l’Habitat; d’autres organismes publics ou privés y sont impliqués, contribuant à leur tour dans le financement, dont l’Intérieur, les communes, les agences urbaines, la direction des domaines, le ministère des Habous... Par C. Jaidani

Parmi les pro- blématiques constatées, figure parti- culièrement l’augmen- tation du nombre de la population cible.

La nouvelle méthode a donné des résultats tangibles grâce à l’implication de nouveaux acteurs, notamment la société civile et les associations professionnelles. Ces entités ont permis d’assurer un dialogue constructif avec la population concernée pour aboutir à des solutions plus rapides et plus efficaces. C’est le cas de l’association Izdihar, qui regroupe les industriels de Bernoussi à Casablanca. Celle-ci a aidé à mobiliser le foncier nécessaire pour reloger les bidonvillois implantés dans cette zone. Les terrains dégagés ont été déployés dans des projets immobiliers de type professionnel permettant de réussir toute l’opération. Il s’agit d’une opération win-win. D’autres associations de proximité ont enca- dré les personnes recensées pour les convaincre du bien-fondé de VSB et d’accepter les propositions offertes. Pour les personnes s’estimant lésées, les associations s’emploient à trouver un compromis avec les autorités dans un laps de temps réduit. Implication de nouveaux acteurs

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