Finances News Hebdo N° 1076

F OCUS AGRICOLE

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JEUDI 15 SEPTEMBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO

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Campagne 2022/2023

◆ La sécheresse et la hausse des prix des intrants, principales contraintes. ◆ Des périmètres irrigués dans une situation critique. Les exploitants en proie à une saison très compliquée

est légèrement supérieur à 25%. Sous l’effet de la séche- resse, il risque de se dégrader davantage dans les semaines à venir. Les autorités concer- nées, notamment les Offices régionaux de mise en valeur agricole (ORMVA), ont com- mencé à rationaliser les appro- visionnements en eau. En dépit de cet environnement hostile, les exploitants gardent espoir et espèrent une bonne année agricole pour combler le manque à gagner enregistré au cours de la saison qui vient de s’achever. «Nous avons appris à cohabi- ter avec la sécheresse. Nous sommes habitués à l’alter- nance des années humides et des années où la pluie fait défaut. Mais nous n’avons jamais assisté à une telle sévé- rité climatique. Cela nous rap- pelle le début des années 80» , témoigne Ahmed Kassoumi, un fellah de la région des Mdakra (région d’El Gara). «L’Etat doit nous apporter son soutien pour entamer la saison dans de bonnes conditions» , conclut-il.. ◆

rendez-vous et bien réparties dans l’espace et dans le temps, le démarrage de la saison agricole sera bien réussi et permettra d’entamer la suite avec sérénité. Ces conditions favorables devraient inciter les agriculteurs à accélérer les travaux et augmenter le niveau d’emblavement des terres», souligne Abderrahim Mouhajir, ingénieur agronome. Et de souligner que «pour les zones bour, la situation peut être redressée facilement si les apports en eau sont suffi- sants. Ce qui n’est pas le cas pour les zones irriguées où les réserves des barrages pré- sentent une situation critique, notamment dans les bassins de Souss, El Haouz ou l’Orien- tal. Certaines filières, dont les fruits et légumes, devraient être fortement touchées par la baisse des stocks en eau. L’effet se fait déjà sentir et les prix de certains produits ont connu une nette hausse». Au 12 septembre 2022, le taux de remplissage des barrages

Sous l’effet de la hausse des prix du carburant, les pro- priétaires de maté- riels agricoles ont quasiment doublé les tarifs de leurs prestations.

Concernant le blé tendre, son prix culmine à 4 DH contre 2,5 à 3 DH auparavant. Les prix de l’orge, eux aussi, oscillent dans la même fourchette, enregis- trant une hausse de 40%. La botte de paille affiche un tarif compris entre 25 et 30 DH. On remarque toutefois qu’il existe des nuances entre les diffé- rentes régions du Royaume, celles du Nord résistant mieux à la tension sur les prix com- parativement à celles du sud. «Les mois d’octobre et novembre seront détermi- nants. Si les pluies sont au

D ans quelques semaines, la cam- pagne agricole 2022/2023 démar- rera sur fond de nombreuses incertitudes. C’est une saison exceptionnelle à plusieurs niveaux. Différents éléments pèsent lourdement sur son déroulement, notam- ment la sécheresse sévère qui a impacté le pays, géné- rant une récolte médiocre de 34 millions de quintaux de céréales seulement. Dans le monde rural, un vent d’inquiétude souffle. Les agriculteurs, qui font face à un déficit de trésorerie, devraient trouver des difficul- tés pour financer le démarrage de la campagne à cause de la flambée des prix de tous les intrants. Les semences ordi- naires pour les trois princi- pales céréales ont atteint des niveaux historiques. Pour le blé dur, les prix tournent autour de 5 DH/kilo, alors qu’en sai- son normale ils étaient négo- ciés en moyenne à 3 DH/kilo. Par C. Jaidani

En dépit d’un environne- ment hostile, les fellahs gardent espoir et espèrent une année plu- vieuse.

A l’instar des précédentes campagnes agricoles, au cours du lancement de la prochaine sai- son au mois d’octobre prochain, Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, devrait annon- cer une série de mesures pour soutenir les exploitants. Ces mesures comportent notam- ment l’approvisionnement du marché en semences certifiées en quantités suffisantes, dont le volume devrait culminer à 1,5 million de quintaux de céréales. Pour les fertilisants, envi- ron 500.00 tonnes d’engrais de fond seront mobilisées. Le Programme national d’économie d’eau d’irrigation (PNEEI) devrait se poursuivre avec l’équipement de nouvelles exploita- tions agricoles et l’achèvement et la modernisation des réseaux d’irrigations collectifs. Au niveau de l’assurance, il est attendu de couvrir plus d’un million d’hectares, en particulier les céréales et les légumineuses. Concernant le financement, des formules compétitives seront lancées par le Groupe Crédit Agricole, qui prévoit de différer ou de rééchelonner la dette des exploitants. Renforcement des mesures de soutien de l’Etat

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