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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
VENDREDI 12 MARS 2021
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◆ La gravité de la situation est régulièrement confirmée par d’autres indicateurs comme le baromètre global de la corrup- tion (BGC) et sur plusieurs années. ◆ L’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption a du mal à se mettre en place, malgré les dispositions de l’article 36 de la Constitution, qui souligne l’importance de l’indépendance de cette institution, et de plus larges attributions sur le plan de l’investigation. ◆ Il n’est pas imaginable d’amorcer un nouveau modèle de développement sans sortir de la corruption endémique qui représente actuellement un pilier et une béquille de l’économie de rente. ◆ C’est l’avis de Azeddine Akesbi, économiste et membre de Transparency Maroc. «Le Maroc s’enlise dans une corruption à caractère systémique»
Propos recueillis par M. Diao
Finances News Hebdo : En 2020, le Maroc a occupé la 86 ème position dans le classement de l’indice de perception de la corruption avec un score de 40/100 (contre la 80 ème place en 2019). Quels sont les principaux enseignements à tirer de cette régression ? Azeddine Akesbi : Le constat que nous pouvons faire, c’est que le Maroc recule, même si c’est par la perte d’1 point. Ce qui signifie aussi que d’autres pays améliorent leur score et en conséquence leur classement. En fait, le score et le classement du Maroc le placent dans une catégorie de corruption qualifiée d’endémique. Sur une période de 9 années (avec les changements méthdo- logiques intervenus en 2012 sur l’IPC), le score moyen du Maroc est de 38,9 sur 100. Le maximum de 43 points a été enregistré en 2018 et le minimum de 36 points correspond au score de 2015. Ces variations se reflètent dans le clas- sement qui fluctue entre la 73 ème et 90 ème place durant cette période. Simplement, depuis 2018, il est passé de la 73 ème place à la 86 ème place. La gravité de la situation est régulièrement confirmée par d’autres indicateurs comme le baro- mètre global de la corruption (BGC) et sur plusieurs années. En contraste avec le discours officiel, le Maroc malheureu- sement s’enlise dans une corruption à caractère systémique.
Des études et rapports à l’échelle inter- nationale ont présenté des données et attiré l’at- tention sur l’aggravation de la corrup- tion dans le contexte de la Covid-19.
F.N.H. : Quel regard portez-vous sur le fonctionnement actuel de l’Ins- tance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) ? A. A. : Le Maroc a ratifié la convention des Nations unies contre la corruption en 2007. Il a ensuite adopté différentes dispositions et lois qui pouvaient théoriquement contribuer
à la lutte contre la corruption. Cependant, ce qui est frappant dans ce qui a été mis en place, ce sont des lois et mesures faibles, non efficaces ou non mises en œuvre. Les exemples sont nombreux pour illustrer les défaillances : les lois sur la déclaration du patrimoine qui, de fait, ne «servent à rien», la protection des témoins et victimes qui ne protègent rien, une loi sur l’accès à
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