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OCUS
Femme et médias
◆ Le Conseil national de la presse a organisé récemment une visioconférence à l'occasion de la célebration de la Journée internationale de la femme, sous la thématique : «La femme et les médias». Du pain sur la planche
certaine de gagner cette parité et cette égalité tant désirées, mais encore loin- taines. Même son de cloche de la part du ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, Othman El Ferdaous, qui, lui, a axé son intervention sur toutes les mesures qui ont été mises en place pour accompagner les jeunes filles et les futures femmes à pénétrer le marché du travail à chances égales avec l’homme. Il a énuméré toutes les avancées déjà réalisées en soulevant un point impor- tant, celui de la scolarité en milieu rural. Celle-ci pâtit d’un fléau qui handicape la bonne marche de la société, celui de l’abandon scolaire, surtout chez les filles. Ce qui pénalise en premier l’entrée des femmes dans le marché du travail. Le milieu rural étant le parent pauvre quand on parle de la situation de la femme au Maroc. Ce qui requiert des décisions en urgence pour rectifier le tir, sachant que les femmes dans ce milieu constituent un large pourcentage, qui demeure coupé de toutes les oppor- tunités de participer au progrès de la société. La question reste alors posée : comment connecter les foyers féminins en milieu rural au monde du travail et de l’indépendance financière ? Et comment peut-on résoudre ce paradoxe entre la généralisation du préscolaire et l’aban- don scolaire à cause de cette épineuse question de la précarité des familles qui obligent les filles d’arrêter les études et de se couper, de facto, du monde du travail et donc de leur hypothétique indépendance ? De son côté, l’ancienne ministre et actuelle DG de l’ONHYM, Amina Benkhadra, a soulevé de nombreux points noirs, chiffres à l’appui, dans une excellente intervention qui a mis
Par A. Najib Écrivain-Journaliste
M algré de nombreux acquis et de nombreuses avan- cées, la femme maro- caine continue de subir la loi des hommes, et ce dans tous les domaines de la vie au Maroc. Au plan politique, social, éco- nomique, culturel et humain, la femme marocaine, malgré une Moudawana censée lui garantir des droits invio- lables, ploie toujours sous le joug des archaïsmes, des idéologies rétrogrades et des préjugés sociaux couplés à l’hy- pocrisie et l’enracinement de cette men- talité stigmatisante et ségrégationniste, qui veut que la femme demeure la cin- quième roue du carrosse, au sein d’une société qui dit vouloir gagner à la fois le pari de la parité et de l’égalité et celui du progrès. Ce qui vaut pour tous les autres domaines, vaut également pour la place de la femme dans les médias et la presse au Maroc. Une réalité qui rend compte des urgences à régler et des décisions cruciales qu’il nous faut prendre, dans un véritable débat et pro- jet de société. Le décor est planté par Fatima Zahra Ouriaghli, Vice-présidente du Conseil National de la Presse et modératrice de la rencontre. Ce dia- gnostic a le mérite d’être limpide et ne souffre d’aucune ombre au vu des réali- tés de la société marocaine qui avance à plusieurs vitesses. Dans ce sens, Younes Mjahed, président du Conseil national de la presse (CNP), est intervenu pour faire un tour d’horizon de la situation actuelle de la femme en insistant sur les acquis arrachés par la femme marocaine, qui fait preuve d’une grande détermination et d’une volonté
La femme marocaine, malgré une Moudawana censée lui garantir des droits invio- lables, ploie toujours sous le joug des archaïsmes, des idéologies rétrogrades et des préjugés sociaux.
le doigt sur les urgences nationales en expliquant clairement là où le bât blesse. Le diagnostic fait par Amina Benkhadra rend compte de toute la complexité de la question des parités, à la lumière de tous ces chiffres avancés sur le pourcentage des femmes dans tous les secteurs clefs au Maroc. Comment alors remédier aux disparités de ces chiffres qui ne laissent pas de place à l’optimisme ? Quels sont les défis qui restent à relever ? Et quelles sont les urgences nationales pour l’égali- té des femmes et des hommes ? Ce sont là des questions capitales qui néces- sitent un profond débat au sein d’une société qui se débat encore et toujours avec les archaïsmes hérités du passé. À la question, est-ce qu’il y a une volonté politique de changer la donne et d’agir dans le sens de garantir ses droits à la femme au Maroc ?, l’ancienne ministre a répondu, sans détours : «Non, car il reste encore de nombreuses questions posées, qui ne sont pas du tout une prio- rité au Maroc. Et la question de la parité en fait partie. Elle est en quelque sorte la cinquième roue du carrosse» , résume
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