25 VENDREDI 12 MARS 2021 www.fnh.ma
également par l’équité et la parité entre les femmes et les hommes. Quant à Leila Doukkali, elle a soulevé un autre aspect qui ne joue pas en faveur de l’émancipa- tion des femmes, à savoir leur manque de courage et leur manque de confiance en elles-mêmes pour prendre les devants, pour s’assumer et assumer leurs rôles au sein de la société. A la question claire : «Est-ce que les femmes chefs d’entre- prises influent aujourd’hui sur la prise de décisions au moins économique ?», Leila Doukkali, présidente de l'AFEM a été tout aussi claire : «Non» . Une négation massive qui en dit long sur tout ce qui reste à entreprendre dans notre pays où l’implication de la femme dans tous les domaines apporterait entre 20 et 30 pour cent de gains au PIB national. A la fin de la conférence, la modéra- trice de la rencontre a rappelé tous les points forts des interventions des uns et des autres en insistant sur les ques- tions qui restent posées et auxquelles il faut répondre en urgence : Y a-t-il réel- lement une volonté politique de porter les femmes et de leur donner les places qu’elles méritent au sein de la société ? Comment les femmes peuvent-elles occuper des postes clefs quand l’ascen- seur est toujours pris par les hommes ? Ya-t-il une prise de conscience politique pour régler ce handicap criard, qui para- lyse la bonne marche de la société ? Le climat politique est-il propice à l’indépen- dance de la femme ? «Les intervenants ont fait le tour de plusieurs questions sur la situation des femmes au Maroc. De nombreux points importants ont été évoqués et mis en avant, avec l’insistance sur les urgences nationales pour avan- cer vers cette parité tant désirée, mais qui semble toujours lointaine au vu des réalités politiques et idéologiques maro- caines », a résumé la Vice-présidente du CNP. Et d’ajouter que : «Ceci étant dit, il faut aussi signaler que des avancées consi- dérables ont été réalisées dans tous les domaines. Reste cette question cruciale de l’éducation de la jeune fille qui sera la femme de demain. Et surtout la question de la représentativité politique qui pâtit encore d’un manque criard de visibilité. Le mot de la fin est clair : une prise de conscience est urgente et c’est la femme qui doit se prendre en main. Car, nous sommes loin de la parité, mais on y croit fermement. La lutte continue». ◆
Il y a des urgences nationales pour avancer vers cette parité tant désirée, mais qui semble toujours loin- taine au vu des réalités politiques et idéologiques marocaines.
Amina Benkhadra. L’ancienne ministre de la Solidarité, de la Famille, de l’Egalité et du Développement social, Bassima Hakkaoui, a insisté sur «les progrès accomplis en matière de droits et de libertés, citant à titre d’exemple la loi contre la violence à l’égard des femmes, qui fait du Maroc l’un des rares pays dotés de ce type de législation. La Moudawana, adoptée en 2004, a notamment consacré les prin- cipes d’égalité des époux dans la ges- tion de la famille et a permis à la femme marocaine de transmettre sa nationa- lité à ses enfants issus d’un mariage mixte…» . Bassima Hakkaoui a soulevé un autre grave problème qui frappe la société marocaine, celui de la violence faite aux femmes. Un énorme chantier où tout reste encore à faire dans cette longue marche des femmes vers ce vœu d’égalité dans une société encore rétro- grade. Ce qui a permis à la journaliste et fon- datrice du magazine Le Reporter, Bahia Amrani, d’embrayer sur une série de chiffres qui rendent compte avec exac-
titude sur la situation désastreuse que traverse la femme marocaine dans son combat pour arracher ses droits. A la question, en tant que journaliste, quels sont pour vous les points noirs à traiter dans l’urgence pour aller dans le sens de la parité femme/homme ?, Bahia Amrani a insisté sur l’éducation, sur la détermi- nation qui anime la femme marocaine et sur les nombreux exemples de réussite qui doivent servir d’exemples à toutes les jeunes filles marocaines qui savent que la lutte est dure, mais qui sont assez fortes pour relever tous les défis, par le travail, par l’exigence envers soi et par la rigueur. Dans son intervention, Fathia Elaouni, rédactrice en chef de Radio 2M, qui est intervenue également avec la casquette d’initiatrice des Panafricaines, a mis le doigt sur les inégalités qui frappent encore la société marocaine, et ce malgré le long combat des femmes qui se battent au quotidien et qui ont prouvé leur maîtrise dans tous les domaines, sans exception. Pourtant, les archaïsmes ont la peau dure et handicapent profondément l’inscrip- tion du Maroc dans une modernité portée
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