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e Maroc a élaboré une stratégie du com- merce extérieur très ambitieuse, couvrant L Le Royaume ne veut plus seulement exporter plus, mais exporter autrement. Des marchés diversifiés, plus de valeur ajoutée, une logistique repensée et un soutien numérique aux PME : la stratégie du commerce extérieur 2025-2027 marque un véritable tournant pour le pays, bien décidé à faire de l’export le moteur de sa transformation économique. Le Maroc redé fi nit ses routes commerciales Commerce extérieur
couples produit/marché, associée à une vaste concertation nationale ayant impliqué toutes les régions du Royaume et l’ensemble des parties prenantes (fédérations, associations, entreprises…) », explique Omar Hejira, secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur. En somme, le Maroc ne veut plus seulement exporter plus. Il veut exporter autrement. «La nouvelle feuille de route du commerce exté- rieur 2025-2027 marque un véritable tournant stratégique pour le Maroc. Elaborée à l’issue d’un vaste proces- sus de concertation avec les acteurs économiques, elle repose sur une approche intégrée, participative et pragmatique pour relever trois défis majeurs : diversifier les marchés, élargir la base exportatrice et créer des emplois», analyse Mohamed Benchekroun, professeur et écono- miste. Pour y parvenir, le plan ne manque pas de leviers : ciblage de 22 pays à fort potentiel, 200 produits à valeur ajoutée, création d’un guichet digi- tal «One Stop Store Export» , généra- lisation des offices régionaux de sou- tien à l’export, assurance publique à l’export pour les marchés risqués et plateformes numériques comme TijarIA et Trade.ma. Le projet TijarIA, présenté comme
le premier guichet unique digital du commerce extérieur marocain, promet d’être un véritable GPS pour les PME souvent perdues dans la jungle réglementaire. Consultation des droits de douane, réponses personnalisées, fiches marché… Tout est centralisé. C’était néces- saire. Car pendant que les grandes entreprises surfent sur la vague, les petites rament encore, faute d’infor- mations claires, d’accès au finance- ment ou de partenaires logistiques fiables. Mais naviguer ne suffit pas. Encore faut-il maîtriser les courants. Le Maroc est aujourd’hui trop dépen- dant de l’Europe, qui absorbe près de 70% de ses exportations. D’où la volonté affichée de s’ouvrir vers l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Amé- rique latine, voire des contrées plus exotiques comme l’Asie du Sud-Est. Un vrai virage. Le défi de la valeur ajoutée Le défi est connu. Le Maroc exporte beaucoup, mais souvent des pro- duits à faible valeur ajoutée. Il a encore du mal à bâtir des filières complètes, résilientes et compéti- tives. «L’enjeu n’est pas seulement d’exporter plus, mais d’exporter mieux, d’exporter plus intelligem- ment, avec des produits porteurs,
la période 2025-2027, avec trois mots d’ordre : diversifier, moderni- ser et exporter. Les objectifs affichés sont clairs : 84 milliards de dirhams d’exporta- tions additionnelles, 76.000 emplois à créer et 400 nouveaux exporta- teurs chaque année. Mais au-delà des chiffres, c’est une véritable phi- losophie de l’export que l’Etat veut infuser dans le tissu économique. Fini les exportations concentrées entre Tanger et El Jadida, dominées par six secteurs et dépendantes de l’Europe. L’heure est à la reconfi- guration géographique, à la montée en gamme et à une vraie inclusion territoriale et sectorielle. «La stratégie repose sur une approche basée sur un diagnostic approfondi et actualisé. En effet, une étude ana- lytique fine a été menée sur plus de 170 marchés internationaux et 1.200
L’heure est à la reconfiguration géographique, à la montée en gamme et à une vraie inclusion territoriale et sectorielle.
FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°49 10
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