sions économiques de haut niveau avec d’autres pays africains. En juin dernier, l’Association maro- caine des exportateurs (Asmex) a organisé une mission économique de haut niveau en Angola. Et ce, pour valoriser les opportunités de partenariat stratégique entre les deux pays, notamment dans les secteurs prioritaires comme l’agro-industrie, les infrastructures et les énergies renouvelables. L’Angola, en pleine diversification économique et membre influent de la Communauté de développe- ment d’Afrique australe (SADC), représente une porte d’entrée stratégique pour les exportateurs marocains en Afrique australe. Cette mission s’inscrit dans la continuité des actions menées par l’Asmex au Ghana et en Égypte dont les exportations devraient enregistrer une hausse significa- tive, passant de 755 MDH actuel- lement à 5 Mds de DH à horizon 2027. L’Association entend conti- nuer les négociations avec des pays comme l’Ethiopie, la RDC, etc.
mobile, les exportations maro- caines vers l’Égypte sont passées de 400 à 3.000 véhicules actuellement, avec une perspective d’atteindre 5.000 unités en 2025 et 8.000 à l’ho- rizon 2026. Pour d’autres niches, les opportu- nités sont à la portée du Royaume. C’est le cas du secteur pharmaceu- tique marocain, qui regroupe plus de 40 unités de production, cou- vrant 70% des besoins nationaux et cherche de nouveaux débouchés. Le déficit chronique d’accès aux médicaments dans plusieurs pays subsahariens offre une fenêtre de tir importante. La relance du secteur textile passe aussi par la conquête de nou- veaux marchés africains. Avec des coûts compétitifs et une capacité de réactivité accrue (notamment via les unités de Tanger, Kénitra et Casablanca), le Maroc peut propo- ser des produits adaptés à la classe moyenne africaine émergente, en particulier dans les pays d’Afrique de l’Ouest comme le Bénin, le Sénégal ou la Côte d’Ivoire. À travers Masen, Nareva et d’autres opérateurs, le Maroc développe aussi une expertise croissante dans l’ingénierie énergétique. La coopération énergétique avec des pays comme le Nigeria (gazoduc Atlantique) ou encore le dévelop- pement de projets solaires intégrés en Mauritanie et au Niger peuvent faire émerger des chaînes de valeur régionales dans les ENR. De plus, le secteur de l’ingénierie, de la pla- nification urbaine et de l’expertise technique représente une niche d’exportation de services en forte croissance. La diversification des exportations vers l’Afrique est non seulement pos- sible, mais souhaitable pour réduire la dépendance aux marchés européens et stimuler l’industrialisation régio- nale. Encore faut-il lever les freins structurels, investir dans la forma- tion, fluidifier les procédures doua- nières, et penser les projets d’expor- tation non comme des flux sortants, mais comme des leviers d’intégration économique durable et équilibrée. Le futur du commerce marocain se joue autant dans les ports que dans les usines africaines.
La diversification des exportations vers l’Afrique est non seulement possible, mais souhaitable pour réduire la dépendance aux marchés européens et stimuler l’industrialisation régionale.
L’exemple OCP Le Maroc gagne déjà du terrain en Afrique dans certains secteurs stra- tégiques. En premier lieu, l’agroali- mentaire. Grâce à la puissance de l’OCP et à une industrie agroali- mentaire en pleine expansion, le Maroc est bien positionné pour répondre aux besoins croissants de sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et du Centre. En 2023, plus de 35% des exportations agroali- mentaires marocaines à destina- tion de l’Afrique concernaient les engrais, les produits transformés, les semences et le sucre raffiné. Le groupe OCP, avec ses projets indus- triels au Nigeria, en Côte d’Ivoire et au Ghana, incarne ce modèle de coopération Sud-Sud par l’investis- sement productif. Dans le secteur de l’industrie auto-
Au cours des dix dernières années, les exportations maro- caines vers l’Afrique sont passées de 21,39 à 31,62 Mds de DH, en hausse de 47,8%.
27 HORS-SÉRIE N°49 / FINANCES NEWS HEBDO
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