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Dans une ambition globale portée par une industrie en mouvement et d’un plan s’appuyant sur une sélection de 22 marchés prioritaires et une opportunité de croissance estimée à 120 milliards de DH, le Maroc compte mettre les bouchées doubles pour gagner plus de parts de marchés à l’international. Le Maroc à l’assaut des marchés américain et asiatique Débouchés à l’international

e plus en plus, les produits marocains exportés gagnent en compétitivité, ce qui ouvre au pays des opportunités de diversifier son marché en dehors de l’Union euro- péenne, et de ratisser large vers les Amériques et l’Asie. Avec un volume estimé à 455 milliards de DH à fin 2024, le Royaume s’inscrit dans une tendance haussière qui semble vouloir dépasser ses limites historiques. En 2022, les expor- D

tations marocaines s’élevaient encore à 36 milliards de dollars. L’année suivante, elles atteignaient déjà les 42 milliards. En toile de fond, un tissu industriel qui monte en gamme, des secteurs locomo- tives qui confirment leur maturité, et une volonté stratégique : diversi- fier les débouchés à l’international. Le moteur de cette dynamique, c’est d’abord l’industrie aéro- nautique. À fin avril 2025, elle a généré plus de 9,5 milliards de dirhams, en hausse de 14% par

rapport à la même période de l’année précédente, selon l’Office des changes. Cette croissance s’ap- puie principalement sur les seg- ments «Assemblage» (+15,3%) et «Electrical Wiring Interconnection System» – EWIS (+11,8%). L’autre pilier stratégique est le secteur des phosphates et dérivés. Dopé par les ressources de l’OCP, il a enregistré une progression notable de 12,3% de ses exporta- tions, et atteint 27,66 Mds de DH, grâce notamment à la hausse des ventes de phosphates, d’acide phosphorique et d’engrais naturels et chimiques. En revanche, les exportations des secteurs de l’automobile et de l’électronique & électricité ont connu un recul de 7% chacune, tandis que les autres extractions minières et industries affichent des croissances respectives de 15,7% et 15,9%. Les Amériques et l’Asie en ligne de mire Mais pour que cette dynamique prenne toute sa mesure, il faut élargir les frontières commerciales. C’est aux États-Unis que le Maroc jette son dévolu. Grâce à l’accord de libre-échange signé en 2006, les

L’Amérique reste stable, l’Asie recule, l’Australie décolle

Selon les chiffres de l’Office des changes, en 2024, la part des exportations marocaines vers le continent américain demeure relativement stable, représentant environ 7,4% des échanges commerciaux du Royaume. Ce chiffre reflète une continuité par rapport à 2015, traduisant une relation commerciale modérée mais constante avec cette région, notam- ment avec les États-Unis et certains pays d’Amérique latine. En ce qui concerne l’Asie, deuxième destination en valeur après l’Europe, elle connaît une légère baisse de sa part dans les exportations marocaines, passant de 10% en 2015 à 8,6% en 2024. Cette évolution pourrait être liée à une concurrence accrue sur les marchés asiatiques ou à une redirection des priorités commerciales du Maroc. Malgré cette baisse, l’Asie demeure un partenaire stratégique, notamment grâce aux relations avec la Chine, l’Inde et les pays du Golfe. L’Australie, quant à elle, enregistre une progression notable, bien que sa part reste modeste. Les exportations marocaines à destination de ce continent ont été multipliées par plus de cinq entre 2015 et 2024, atteignant 0,9% des ventes à l’international. Cette dynamique témoigne d’une ouverture vers de nouveaux marchés non traditionnels et d’un potentiel de développement encore peu exploité, mais prometteur pour la diversifi- cation des échanges commerciaux marocains.

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°49 28

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