Hors Se<0301>rie 49 Final 2

des accords préférentiels avec des blocs comme l’Alliance du Pacifique ou le Mercosur, et d’y déployer des campagnes de promotion ciblées pour ouvrir de nouveaux corridors commerciaux», recommande El Maghribi. Sur le front asiatique, la tendance est tout aussi encourageante. Les exportations marocaines y ont pro- gressé de 84%, atteignant près de 46 milliards de dirhams. L’Inde, la Turquie et la Chine figurent en tête des destinations, mais les mar- chés d’Asie du Sud-Est restent lar- gement sous-exploités. Le poten- tiel est pourtant réel. Les fruits et légumes marocains, dont on peut citer les tomates, les agrumes ou encore les fruits rouges séduisent de plus en plus de circuits haut de gamme à Singapour ou en Malaisie. En 2023, les exportations de myr- tilles fraîches vers l’Asie du Sud-Est ont bondi de 50%, atteignant un volume de 1.400 tonnes. Un signal

exportations vers le marché amé- ricain sont passées de 2,5 à 18,9 milliards de dirhams en moins de deux décennies. Un chiffre en forte croissance, mais qui masque une réalité plus contrastée : l’ensemble du continent américain ne repré- sente encore que 7,4% des exporta- tions marocaines. «Il est impératif de renforcer nos sec- teurs à haute valeur ajoutée, notam- ment les composants automobiles, les produits agroalimentaires pre- mium, les engrais spécialisés, ceci pour tirer pleinement parti de ce marché à fort pouvoir d’achat», insiste Ahmed El Maghribi, expert en relations internationales. Des efforts ont déjà été engagés. À l’image du Forum États-Unis- Maroc pour le commerce et l’inves- tissement, organisé fin mai 2024 à Marrakech, qui a réuni startups, industriels et investisseurs améri- cains autour de la promotion du label «Made in Morocco» . Quant à l’Amérique latine, elle reste, à ce jour, un espace à explo- rer. Avec des marchés comme le Brésil (1,3 milliard de dollars d’engrais), l’Argentine (500 mil- lions) ou le Mexique (300 mil- lions), les échanges sont encore timides. «Il est essentiel de négocier

fort qui confirme l’intérêt croissant pour les produits agricoles maro- cains premium. Cette ambition de diversification ne peut aboutir sans une stratégie claire et volontariste. Le Royaume doit poursuivre la signature de traités commerciaux avec des pays émergents d’Asie du Sud-Est comme le Vietnam, la Thaïlande ou l’Indonésie, tout en consolidant les relations établies avec les États- Unis et les marchés historiques. Il faudra également multiplier les missions sectorielles, ouvrir de nouveaux bureaux commerciaux à São Paulo, Mexico, Buenos Aires, Singapour ou encore Dubaï, et continuer de valoriser les niches à fort potentiel : engrais tropicaux, produits de la mer premium, cos- métique naturelle ou artisanat marocain. L’enjeu, aujourd’hui, est de porter le «Made in Morocco» bien au-delà du Vieux continent, et d’en faire un passeport économique vers des marchés mondiaux encore insuffi- samment explorés. Le Maroc, grâce à sa nouvelle feuille de route du commerce extérieur 2025-2027, et fort de sa maturité industrielle et de sa diplomatie économique affirmée, semble prêt à relever ce défi.

Grâce à l’accord de libre-échange signé en 2006, les exportations vers le marché américain sont passées de 2,5 à 18,9 milliards de dirhams en moins de deux décennies.

Il est impératif de renforcer nos secteurs à haute valeur ajoutée, pour tirer pleinement parti de ces marchés à fort pouvoir d’achat.

29 HORS-SÉRIE N°49 / FINANCES NEWS HEBDO

Made with FlippingBook flipbook maker