Hors Se<0301>rie 49 Final 2

E XPORT

…/…

piliers des exportations marocaines. Leur évolution structure profondément la per- formance économique du Royaume. • Phosphates : Fort de réserves parmi les plus importantes au monde, le Maroc demeure un acteur incontournable sur la scène internationale. Les exportations ont atteint 38,56 milliards de dirhams au premier semestre 2024 (+7,5% vs 2023). L’OCP a su monter en gamme en orientant sa stratégie vers les engrais à haute valeur ajoutée, notamment via son centre de recherche à l’UM6P, dédié aux solutions agricoles innovantes. • Automobile : Premier secteur expor- tateur, avec une croissance annuelle moyenne de 77% entre 2019 et 2023, le Maroc s’impose comme un hub indus- triel d’avenir grâce à sa transition vers la mobilité verte. L’implantation de la Gigafactory de Gotion High-Tech en est une illustration marquante : elle per- mettra un transfert de technologie et de savoir-faire en matière de production de batteries électriques, consolidant ainsi l’écosystème national de la voiture élec- trique. • Aéronautique : Ce secteur en expan- sion bénéficie de l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales, soutenu par une main-d’œuvre qualifiée et une proximité géographique stratégique. Il constitue un levier de diversification industrielle. • Agroalimentaire : Avec 77,9 mil- liards de dirhams d’exportations à fin novembre 2024 (+3,1%), ce secteur reste porteur, mais encore en phase de struc-

la montée en gamme de notre appareil productif et sa capacité à générer des excédents à l’export. Mais cette responsabilité est partagée. Le climat des affaires reste peu propice: lourdeurs administratives, manque de coordination interinstitutionnelle, accès difficile aux financements, pénurie de compétences techniques. Pour inverser durablement la tendance, il est essentiel de : • Stimuler l’investissement privé produc- tif, • Simplifier les démarches administra- tives, • Améliorer la formation et la qualifica- tion, • Et renforcer la contribution du secteur bancaire au financement de l’industrie exportatrice. F. N. H. : Quelle place occupent aujourd’hui les secteurs clés comme l’automobile, l’agroalimen- taire, l’aéronautique ou encore les phosphates dans la dynamique des exportations marocaines, et comment leur évolution structure-t-elle cette performance ? Dr M. B. : Les secteurs stratégiques comme les phosphates, l’automobile, l’aéronau- tique et l’agroalimentaire forment les

Deux obstacles majeurs freinent encore la compéti- tivité à l’export : l’approvisionne- ment énergétique et la gestion de l’eau.

teurs performants comme l’automobile, l’aéronautique, l’agroalimentaire et les phosphates. Cela dit, cette dynamique reste insuffisante au regard du déficit structurel de la balance commerciale, qui témoigne d’un déséquilibre persis- tant entre les flux d’exportation et d’im- portation. Ce déséquilibre s’explique notamment par une faible contribution de l’investissement privé dans les sec- teurs exportateurs, que ce soit en termes de création de valeur ajoutée locale, de montée en gamme des produits, ou de capacité à intégrer les chaînes de valeur mondiales de manière compétitive. Pour atteindre les ambitions affichées, il est donc impératif d’accélérer la transi- tion vers une économie d’exportation à haute valeur ajoutée, d’attirer davantage d’investissements productifs, et de ren- forcer les écosystèmes industriels natio- naux, en particulier au niveau des PME. F. N. H. : Quels constats tirez-vous de l’évolution de la balance commerciale du Maroc, et quelles pistes vous semblent prioritaires pour réduire le déficit ? Dr M. B. : Le déficit commercial du Maroc s’est réduit à 285,5 milliards de dirhams en 2023, contre 308,8 milliards en 2022, grâce à la bonne tenue des exportations dans certains secteurs stratégiques. Cependant, cette amélioration reste conjoncturelle et ne masque pas les déséquilibres structurels persistants. L’un des facteurs clés est la faible contri- bution de l’investissement privé, qui ne représente qu’environ un tiers de l’in- vestissement total. Cette situation freine

La feuille de route 2025-2027 ambitionne de créer un choc exportateur à travers la diversification géographique, la montée en gamme et l’accompagnement ciblé des entreprises.

…/…

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°49 32

Made with FlippingBook flipbook maker