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E XPORT

Entreposage Maillon décisif de la compétitivité logistique

Sans plateformes logistiques capables d’absorber les flux, tout avantage maritime se dilue dans des files d’attente ou des détours coûteux.

l’ONCF développe trois dry-ports reliés à Casablanca, Fès et Marrakech, et prévoit d’en créer d’autres le long des futurs axes ferrés vers Nador et Béni Mellal. Cette maille ferroviaire, financée en partie par la BEI et l’IFC, doit abais- ser de 25% le coût moyen d’achemine- ment conteneurisé intérieur, tout en décongestionnant les ports. Quelles pistes pour une stratégie d’entreposage «compétitive» ? La dispersion actuelle interdit les éco- nomies d’échelle. La priorité est donc à des clusters logistiques intégrés (au moins 50 ha) à proximité immédiate des échangeurs autoroutiers-ferro- viaires. Tanger Med a montré qu’un loyer compétitif (<45 DH/m²/mois) devient viable quand le taux d’occupa- tion dépasse 85%. Par ailleurs, le ministère du Transport et de la Logistique finalise un référen- tiel unique pour les nouveaux permis, assorti d’un bonus fiscal de 10% sur l’impôt sociétés pendant cinq ans pour les entrepôts certifiés A. Aussi, la généralisation du WMS cloud interopérable avec PortNet doit per- mettre de passer d’un suivi palette à palette à une traçabilité unité de vente, condition sine qua non pour l’e-com- merce et le contrôle sanitaire. Les ZAI récentes imposent une fibre redondante et pré-câblent la 5G indoor. Si ces leviers sont actionnés, le prix moyen du stockage pourrait reculer de 17%, tandis que le temps d’accès por- tuaire descendrait sous la barre des six heures pour 80% des expéditions indus- trielles. À cette condition seulement, le gisement de valeur créé par Tanger Med, Nador West Med et la future LGV sud se convertira en marges exporta- trices et non en files d’attente. Un défi d’ingénierie… et de gouvernance.

enquête nationale conduite récemment par l’AMDL évalue le stock d’immobi- lier logistique à plus de 20 Des pôles d’excellence émergent À la pointe nord, Medhub poursuit l’extension de la zone logistique de Tanger Med : de nouveaux modules de 40.000 m² à hauteur libre de 11 m sont livrés en flux tendu pour l’automo- bile et le e-commerce. Dans le Grand Casablanca, une plateforme «nouvelle L’ millions de m², répartis entre quelque 13.000 entrepôts. Pourtant, la surface moyenne plafonne à 1.360 m², et 60% des sites n’atteignent même pas 1.000 m², un format peu compatible avec les besoins industriels de masse. Résultat: les grands chargeurs, faute de bâtiments «grade A», se replient sur des solutions improvisées qui grèvent la productivité et la traçabilité.

génération», primée lors des Moroccan Logistics Awards 2024, illustre la mon- tée des standards techniques (sprin- klers, racks automatisés, toiture photo- voltaïque), mais demeure une excep- tion. De même, la Souss-Massa Free Zone et d’autres ZAI multiplient les lots mixtes usine-entrepôt pour rapprocher production et stockage. Mais dans ce paysage, la chaîne du froid représente l’angle mort le plus critique. La capacité d’entreposage frigorifique ne couvre qu’environ 4% des volumes périssables produits chaque année. Des initiatives apparaissent, à l’image du site Agricold (25.000 palettes) doté d’une centrale solaire couvrant 40% de ses besoins électriques. Agadir accueil- lera également, dès fin 2025, un entre- pôt frigorifique de nouvelle génération financé par un opérateur américain (9,3 millions de $). Pour alléger la pression routière,

La priorité est à des clusters logistiques intégrés (au moins 50 ha) à proximité i mmédiate des échangeurs autoroutiers- ferroviaires.

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