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intra-africaines, renforcer la norma- lisation des produits, assurer la com- patibilité réglementaire et développer des partenariats industriels régionaux» , assure Tahiri. Pour Benchekroun, il est temps d’adopter une vision plus sélective pour préserver les intérêts industriels marocains. «Tous les ALE ne se valent pas. Le Maroc doit les renégocier ou les adapter en fonction de ses priorités industrielles et stratégiques» , martèle-t-il. La nouvelle feuille de route : Un virage décisif ? Pour résorber son déficit commercial, le Maroc mise sur sa nouvelle feuille de route pour le commerce extérieur à l’horizon 2027. Ce projet ambitieux repose sur un développement ciblé des exportations, en valorisant le Made in Morocco et en diversifiant les débou- chés à travers 22 pays jugés prioritaires. Au cœur de ce projet, figure l’objectif de booster la compétitivité industrielle. «Beaucoup d’entreprises marocaines n’étaient pas prêtes à affronter la concurrence internationale sans accom- pagnement suffisant, ni montée en gamme technologique », déplore Tahiri. Face à ces constats, la nouvelle stra-

tégie du commerce extérieur apparaît comme une tentative sérieuse pour rectifier le tir. Générer 160 milliards de dirhams d’exportations supplé- mentaires d’ici 2027 et élargir la base exportatrice en intégrant 400 nouveaux exportateurs chaque année reste un challenge. Mais ce plan peut-il réussir là où d’autres ont échoué ? «Cette feuille de route est différente car elle repose sur un ciblage précis de 22 pays à fort potentiel et sur la sélection de 200 produits adaptés aux besoins réels des marchés. Ce n’est plus une logique de volume, mais une logique de valeur et de pertinence» , explique Benchekroun. Et d’ajouter : «On mise sur des sec- teurs où le Maroc peut faire la différence comme l’agroalimentaire, l’automobile, l’aéronautique, les phosphates… mais aussi sur les filières d’avenir comme les énergies renouvelables et les industries technologiques intégrant l’intelligence artificielle». Le grand pari est aussi celui de l’inno- vation locale et de l’industrialisation accrue. «L’enjeu n’est pas d’exporter plus, mais d’exporter mieux. Le Made in Morocco doit devenir une marque de qualité, de fiabilité et d’innovation. La nouvelle feuille de route du commerce extérieur constitue une initiative stra- tégique importante. Elle arrive au bon moment pour redonner un souffle aux exportations marocaines. Mais pour qu’elle ait un réel impact, il faut miser sur les secteurs où le Maroc est déjà com- pétitif», conclut Tahiri.

Les ALE ont pour objectif de dynamiser les échanges commerciaux, attirer les inves- tissements et ren- forcer l’intégra- tion industrielle.

à d’autres régions. «Cette dynamique est soutenue par l’implantation progressive d’écosystèmes industriels, financiers et logistiques marocains sur le continent». La ZLECAf : Une alternative à fort potentiel La Zone de libre-échange continen- tale africaine (ZLECAf) constitue une opportunité majeure pour le Maroc, offrant un marché de plus de 1,3 mil- liard de consommateurs. Selon un rap- port de Casablanca Finance City (CFC), l’élargissement de la ZLECAF pourrait impliquer une hausse de 3,5 à 4% du PIB du continent à l’horizon 2035. Le secteur du textile, de la manufacture et d’autres industries pourraient béné- ficier de cette intégration, avec une croissance potentielle estimée à plus de 250 milliards de dollars. Cette intégration continentale favorise la diversification des débouchés, la promotion des produits marocains et la consolidation des chaînes de valeur régionales. La ZLECAf peut ainsi deve- nir un levier stratégique pour renforcer la présence industrielle marocaine en Afrique. «La ZLECAf constitue une opportunité stratégique majeure pour le Maroc. Elle permettrait à notre pays de rééquilibrer sa politique commerciale, de réduire sa dépendance aux marchés européens et de renforcer son ancrage africain. Cependant, pour tirer pleinement parti de la ZLECAf, le Maroc devra inves- tir dans des infrastructures logistiques

La nouvelle feuille de route 2025-2027 devra conjuguer ouverture, compétitivité et souveraineté pour relever les défis d’un marché mondial en pleine mutation.

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°49 56

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