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saluer la démarche qui a été adop- tée par le ministère de tutelle, puisque cette stratégie est le fruit d’une grande concertation avec les opérateurs et les professionnels, ce qui assure une implication totale de tous les interve- nants. C’est une stratégie qui émane du terrain, et qui sera réalisée avec le terrain. Néanmoins, sur un autre volet, celui de sa gouvernance, il faut souligner que cette feuille de route a été construite à l’horizon 2027, c’est-à-dire au-delà des prochaines échéances électorales. Ce qui nous interpelle légitimement par rapport au parti politique ou à l’auto- rité qui sera là demain pour en rendre des comptes…L’avenir nous le dira. F. N. H. : Plusieurs accords de libre-échange ont été signés au cours de ces dernières années. Quel bilan global peut-on dresser de leur impact sur la balance commerciale du Maroc, son tissu indus- triel et sa compétitivité à l’international ? T. S. M. : Force est de constater que le bilan des accords de libre-échange signés par le Maroc est contrasté. D’un côté, ces accords ont permis au Royaume d’élargir ses débouchés com-

un rythme plus important depuis l’en- trée en vigueur de l’accord, en janvier 2006. Les importations bénéficiant de cet accord se sont établies à 31,5 Mds de DH en 2022, en augmentation de 60,8%, soit +11,9 Mds de DH par rapport à 2021. Cette hausse des échanges avec les USA est liée surtout aux importa- tions, puisque le Maroc importe depuis les USA aussi bien des produits éner- gétiques que des lubrifiants… (+98.4% entre 2020 et 2022), des produits finis d’équipement industriel ou agricoles, respectivement (+46.1%) et (+42.9%). L’entrée en vigueur de l’ALE avec la Turquie en 2006 a stimulé les échanges commerciaux entre les deux pays. Les importations effectuées dans le cadre de l’accord avec la Turquie ont aug- menté de 20,5%, soit près de 4,6 Mds de DH de plus et se sont établies à 27,1 Mds de DH en 2022 contre 22,5 Mds de DH en 2021. En 2022, 71,3% des importations originaires de la Turquie sont couvertes par cet accord contre 73,7% une année auparavant. Mais paradoxalement, on ne peut que défendre la pertinence de ces accords de libre-échange, compte tenu de leur impact positif sur l’économie natio- nale, nonobstant les déficits enregistrés au niveau de la balance commerciale. Ces accords permettent en effet à nos entreprises d’accéder à des marchés difficiles, mais aussi d’attirer des inves- tisseurs qui contribuent à la création d’emplois et à la création de valeur dans notre pays. Sans ces accords, le déficit aurait été probablement plus important et notre capacité à attirer des investisseurs et à créer des emplois serait moins certaine, puisqu’une grande majorité de nos exportations est destinée aux pays avec lesquels nous entretenons des accords de libre- échange, soit plus de 400 milliards de dirhams. Les accords de libre-échange ont certes créé des opportunités, mais leur effet sur la compétitivité reste partiel et iné- gal selon les secteurs. Il y a aussi lieu de souligner que si déséquilibre il y a, il est dû d’abord à une ouverture trop rapide sans renforcement préalable de la compétitivité de nos entreprises. Beaucoup de filières industrielles n’ont pas su s’adapter à une concurrence internationale parfois très agressive, notamment en l’absence de dispositifs

La nouvelle feuille de route du commerce entend non seulement exporter plus, mais exporter mieux, en répondant aux besoins réels des 22 pays visés, notamment en Afrique, en Europe ou encore en Asie.

merciaux, d’attirer des investissements étrangers et de s’insérer plus active- ment dans les chaînes de valeur mon- diales, notamment dans les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique et du textile. Cependant, sur le plan de la balance commerciale, le déficit s’est aggravé avec plusieurs partenaires. Ainsi, en 2022, les importations du Maroc réali- sées dans le cadre des ALE ont augmen- té de 20,9%, atteignant 207,8 milliards de dirhams, contre 171,9 milliards une année auparavant. Les importations en provenance de l’Union européenne ont représenté 66,6% du total, avec une hausse de 15,1% en 2022. Il en est de même pour les accords avec les Etats-Unis, avec lesquels les échanges commerciaux ont progressé à

Le Maroc dispose de capacités exportatrices

supplémentaires pouvant atteindre 120 milliards de DH.

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59 HORS-SÉRIE N°49 / FINANCES NEWS HEBDO

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