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C OOPÉRATION

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des milliers de jeunes et de femmes dans leur parcours vers l’entrepre- neuriat rural vert. L’objectif est de préserver les territoires, renforcer la résilience des filières agricoles et encourager des pratiques plus durables. F. N. H. : Comment décririez-vous aujourd’hui l’état de la coopération économique entre le Maroc et l’Union européenne ? Quels sont les leviers de croissance ou d’investissement qui se profilent à l’horizon ? P. L. C. : Notre coopération écono- mique s’inscrit, plus que jamais, dans une logique d’intérêt mutuel, de création de passerelles concrètes entre nos économies, à travers le soutien au secteur privé, la promo- tion des investissements durables et l’accompagnement de réformes favorables à la compétitivité. Nous accordons une attention particu- lière aux PME. Notre partenariat agit comme un levier pour renforcer leur accès au financement, encourager l’innovation et favoriser leur inté- gration dans les chaînes de valeur. Notre objectif commun est celui de stimuler la croissance et créer des emplois durables, bénéfiques aux économies des deux régions. Nous allons nous engager pour que les leviers de croissance et d’inves- tissement qui se profilent à l’hori- zon, tels que l’industrie automobile, les énergies renouvelables, la numé- risation et la coopération régionale, renforcent les liens économiques entre les deux parties et créent des opportunités pour les entreprises et les investisseurs. A mon sens, il est important de rap- peler que l’investissement n’est pas qu’économique, mais il est aussi, et surtout, dans le capital humain. La santé, la protection sociale, l’édu- cation et l’accès à un niveau de vie décent tout au long du parcours de vie, sont au cœur de nos priori- tés. C’est pour cela que nous conti- nuons d’investir, avec le Maroc, dans les compétences, l’inclusion et les opportunités pour la jeunesse, afin de répondre aux besoins du marché du travail, dans le Royaume et en Europe, pour une mobilité bénéfique et enrichissante pour les personnes, les entreprises et nos sociétés.

un impératif pour notre compéti- tivité et un rendez-vous que nous ne pouvons pas manquer. Notre objectif est d’être à la tête de l’inno- vation mondiale. Nous sommes en train de nous doter des moyens pour y parvenir, notamment en travaillant avec les pays qui nous sont proches, comme le Maroc. Je vois ce secteur devenir un axe prin- cipal de notre coopération dans les années à venir, y compris pour l’inclusion digitale ou dans des domaines de pointe comme l’Intel- ligence artificielle. Mes échanges récents avec la ministre chargée de la Transition numérique, Amal El Fellah Seghrouchni, nous ont per- mis d’approfondir davantage notre coopération sur la connectivité, la recherche, l’innovation et la souve- raineté numérique. F. N. H. : L’UE a également marqué sa pré- sence au Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM). Quels sont aujourd’hui les axes prioritaires de la coopération agricole entre le Maroc et l’Union européenne ? P. L. C. : Le secteur agricole est, pour l’UE et le Maroc, au croisement de la souveraineté alimentaire, du développement durable et de la création d’emplois. Depuis 2012, les échanges commerciaux agri- coles entre le Maroc et l’UE ont

Nous sommes en train de poser les piliers pour davantage de coopération, à l’image de l’adoption d’un nouveau Pacte pour la Méditerranée.

quasiment triplé à plus de 7 mil- liards d’euros en 2024, leur plus haut niveau historique. Le Maroc est aujourd’hui le premier fournis- seur de légumes de l’UE; cette der- nière assure de son côté près de 60% des besoins marocains en blé. Ce dynamisme commercial s’ap- puie sur une volonté commune de rendre aussi nos systèmes agricoles plus résilients. Les défis que pose le climat, en particulier la raréfaction de l’eau et la sécheresse, sont non seule- ment une réalité au Maroc, mais plus généralement dans l’espace méditerranéen. Ils appellent à des réponses plus structurantes, que nous portons à travers le Partenariat vert Maroc-UE. Ce qui nous permet de partager des expériences dans les deux sens, par exemple dans le domaine de la gestion de l’eau. Pour être concrète, l’un de nos pro- jets a permis d’économiser plus de 130 millions de m³ d’eau dans 32 villes, au profit de 11 millions d’habitants. Nous soutenons aussi

Le programme Erasmus+ a vu la participation de plus de 13.000 étudiants et de 2.300 enseignants.

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°49 88

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