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BOURSE & FINANCES

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 10 JUILLET 2025

ainsi impératif pour offrir des instruments liquides compa- tibles avec les exigences cha- raïques. 3-Le financement durable L’alliance de la finance verte et de la finance participative est une opportunité stratégique. Avec un déficit de financement des Objectifs de développe- ment durable évalué à 2,5 tril- lions de dollars, le wali estime que la finance participative, en phase avec les valeurs de pré- servation et de développement durable, peut contribuer à com- bler ce gap tout en affirmant son identité.  La finance participative au Maroc a franchi la première étape de son installation, mais elle reste à un stade de croissance fragile.

Finance participative Le diagnostic du gouverneur de la Banque centrale

S La finance participative au Maroc peine à dépasser 2% des actifs bancaires. Lors des Réunions annuelles 2025 du Conseil des services financiers islamiques, Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, a identifié les défis à relever pour consolider le secteur et relancer sa dynamique de croissance. Par Y. Seddik

4-Les risques liés à la digitalisation

ept ans après son lancement effectif au Maroc, la finance participative ne représente encore que 2% des actifs ban- caires. Pourtant, elle évolue dans une architecture régle- mentaire claire, avec un cadre fiscal et juridique conçu pour sa montée en puissance, fruit d’une coordination entre Bank Al-Maghrib, le Conseil supérieur des oulémas et l’ensemble des parties prenantes. Le wali de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri, insiste sur ce point : la mise en place d’un système centralisé de fatwas a conso- lidé la confiance des usagers en garantissant la conformité

charaïque des produits. Malgré les fondations posées, le secteur peine encore à décol- ler et fait face à quatre défis majeurs que le wali a exposés. 1-La conformité charaïque Le Maroc a opté pour une cen- tralisation des avis religieux (fatwas) afin de protéger le sec- teur de la finance participative des risques de réputation et des divergences d’interprétation. Cette approche s’appuie sur le Conseil supérieur des oulé- mas, seule instance habilitée à émettre des fatwas d’intérêt général, permettant de garan- tir la conformité des produits

financiers participatifs et des contrats standards. Cela consti- tue une condition essentielle pour renforcer la solidité du secteur et assurer l’uniformisa- tion des pratiques. 2-La gestion de la liquidité Le wali a pointé une réalité : la finance participative souffre de la rareté des instruments liquides et de l'absence d’un marché secondaire actif. La faible interconnexion transfron- talière aggrave cette situation, limitant la gestion active de la liquidité par les banques par- ticipatives. Le développement de sukuk domestiques devient

La numérisation progresse dans la finance participative (44% selon les derniers chiffres CSFI 2025), mais elle s’accompagne de risques nouveaux : cyberat- taques, gestion des données, vulnérabilités technologiques. Le wali plaide pour une sur- veillance renforcée et une gou- vernance adaptée, sans freiner l’innovation mais en maîtrisant ses dérives potentielles. Un contexte international instable Le Maroc développe sa finance participative dans un environne- ment marqué par des tensions

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