FNH N_ 1203

BOURSE & FINANCES

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 10 JUILLET 2025

géopolitiques (Ukraine, Moyen- Orient) et des transformations numériques rapides. Ces instabilités globales influencent directement un secteur où la région MENA détient une part significative des actifs financiers islamiques mondiaux. Pour le wali, le renforcement de la résilience du secteur participatif passe par le développement d’ins- truments de liquidité adaptés, l’inté- gration des exigences ESG dans la structuration des produits, le ren- forcement des capacités des super- viseurs et acteurs, et l’adaptation continue aux standards internatio- naux tout en préservant les spécifi- cités nationales. Il s’agit de s’inscrire dans une logique «principle-based», où les normes s’adaptent aux contextes nationaux, en maintenant le cap sur la solidité du secteur et la confiance des usagers. La finance participative au Maroc a franchi la première étape de son ins- tallation, mais elle reste à un stade de croissance fragile. Les propos du wali rappellent que la prochaine étape sera celle de la consolida- tion, de l’innovation maîtrisée et du passage à l’échelle, condition indispensable pour qu’elle contribue réellement à l’inclusion financière, au développement durable et à la diversification du système financier. Une étude en cours Le wali de Bank Al-Maghrib a annon- cé le lancement d’une étude structu- rante pour identifier avec précision ce qui freine réellement le dévelop- pement de la finance participative au Maroc. «Les prévisions que nous avons faites laissaient entrevoir une croissance bien supérieure à ce que nous constatons aujourd’hui» , a-t-il reconnu, pointant l’écart entre les ambitions initiales et la réalité du terrain. Cette étude, menée avec l’assis- tance technique de la Banque islamique de développement et le Conseil des services financiers isla- miques (ISFB), explorera les princi- paux leviers à actionner pour déblo- quer le secteur. Elle portera notam- ment sur les difficultés rencontrées en matière de gestion de la liquidité, les coûts des produits participa- tifs, ainsi que l’adéquation de l’offre actuelle aux besoins du marché.

besoin de diversification des res- sources des banques participatives, alors que la gestion de la liquidité demeure un enjeu central pour leur stabilité et leur capacité à financer durablement l’économie. Les conclusions de cette étude devront permettre d’adapter la feuille de route du secteur afin de le réaligner sur son potentiel, tout en répondant aux attentes qui avaient accompagné son lancement. ◆

La finance participative souffre de la rareté des instruments liquides et de l'absence d’un marché secondaire actif.

Le contexte rend ce diagnostic urgent. Aujourd’hui, le secteur affiche des encours de financements de 35 milliards de dirhams pour seule-

ment 12 milliards de dirhams de res- sources collectées. Parmi les défis identifiés, figurent les contraintes liées à la collecte des dépôts et le

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