VOYONS VOIR
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 10 JUILLET 2025
Gaza
L’ordinaire de l’horreur
morts, les négociateurs sont au taquet. A Doha, dans le confort climatisé des salons diploma- tiques, les représentants israéliens et du Hamas s’observent à travers les cloisons feutrées. Ils sont là, mais séparés, comme deux adolescents fâchés. Entre eux, des médiateurs qui tentent de poser les bases d’un cessez-le-feu de 60 jours. Le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis : tout le monde s’active pour «établir un cadre», «harmo- niser les modalités de mise en œuvre», ou encore «convenir des paramètres du retrait israélien ». En langage diplomatique, cela veut dire qu’on s’en- gueule poliment sur des points non négociables. Le Hamas exige le retrait total des troupes israé- liennes, la garantie que les hostilités ne repren- dront pas au bout des 60 jours et une aide huma- nitaire neutre, gérée par l’ONU. Israël, lui, veut rester maître des lieux, sans partage. «Sécurité» , dit Netanyahu, qui répète qu’il ne lâchera jamais le contrôle de Gaza. «Occupation», rétorque le Hamas, qui promet qu’il n’acceptera pas
un simulacre d’accord qui ne débouche pas sur un vrai changement. Deux visions inconci- liables. Résultat : c’est l’impasse. Donald Trump, pour sa part, assure que « les choses vont très bien» . Lundi dernier, il a d’ailleurs reçu Benjamin Netanyahu à dîner. Le président américain, qui rêve d’éteindre les incendies du Moyen-Orient, martèle que «le Hamas veut ce cessez-le-feu». Pendant ce temps, des ministres radicaux israé- liens crient à la trahison. Itamar Ben Gvir, chargé de la Sécurité nationale et champion du jusqu’au- boutisme, réclame l’arrêt des négociations. Pour lui, pas question de discuter avec « des assassins». Son collègue des Finances, Bezalel Smotrich, lui, dénonce l’aide humanitaire comme une «réanimation» de l’ennemi. Mais l’on perçoit néanmoins une certaine las- situde. L’opposition israélienne commence à hausser le ton. Yaïr Lapid, dans un sursaut de lucidité, a lancé : «pour le bien des combattants, pour leurs familles, pour les kidnappés, pour l’Etat d’Israël : cette guerre doit cesser» . Le bon sens pointe enfin le bout de son nez. Mais, il faut se rendre à l’évidence : «aucune percée» n’a été réalisée à Doha. Les négocia- tions s’enlisent, plombées par la peur, la haine, la vengeance et les calculs politiques. Dans ce contexte, forcément, un cessez-le-feu reste illu- soire. ◆ oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)
D epuis 21 mois, Gaza vit au rythme des bombes, des bilans macabres et des espoirs toujours ajournés d’un cessez-le-feu. Mardi 8 juillet 2025, l’actualité nous a servi le même cocktail tra- gique : 29 morts palestiniens dans des frappes aériennes de Tsahal. Dans ce décor infernal, un acteur a fait une entrée fracassante : la GHF, la Fondation humanitaire de Gaza. Créée dans l’urgence et soutenue par Washington et Tel-Aviv, elle distribue des colis alimentaires… dans un chaos total. Plus de 600 personnes ont été tuées lors de la distribution de nourriture par le GHF, allongeant le nombre de victimes palestiniennes tombées sous les balles de l’armée israélienne. Elles sont plus de 57.000, selon des données jugées fiables par l’ONU. En majorité des femmes, des enfants et des vieillards. Emouvant ? Triste ? Déplorable ? Oui, peut-être au tout début de ce conflit. C’est cynique de le dire, mais tous ces morts au quo- tidien, c’est désormais l’ordinaire de l’enclave palestinienne. Un ordinaire qui tend à devenir une insoutenable normalité dans la conscience collective. Et pendant que les Gazaouis comptent leurs Par D. William
A Doha, dans le confort climatisé des salons diplomatiques, les représentants israéliens et du Hamas s’observent à travers les cloisons feutrées.
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