FNH N_ 1203

BOURSE & FINANCES

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 10 JUILLET 2025

de cotisation ont été relevés de 20 à 28%. Mais, malheureusement, les déficits sont toujours là et les caisses publiques bien fragiles. Courage politique Sur le fond, la réforme envisagée prévoit un système à deux pôles : un public, pour les fonctionnaires et agents publics, et un privé, pour les salariés du secteur privé. Une archi- tecture plus claire et plus rationnelle donc. Cette structure bipolaire devrait permettre une gestion plus efficace et une meilleure répartition des res- sources, tout en assurant une cou- verture plus étendue et plus équitable des bénéficiaires. Le Comité de coor- dination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS) y voit une nécessité, d’autant que les réformes ponctuelles dans le cadre du dia- logue social de 2024 ont repoussé les échéances de crise, mais sans garantir la viabilité à long terme. En réalité, ce qui manque, ce n’est pas l’intention. C’est le courage politique d’engager une réforme systémique et non cosmétique. Mais la situation a au moins un mérite : elle met tout le monde d’accord. Gouvernement, syndicats, experts, patronat…, tous reconnaissent l’urgence. Mais comme souvent au Maroc, le consensus sur le constat ne suffit pas à accoucher d’un consensus sur les solutions. A aboutir à un compromis qui va satisfaire tout le monde. Faut-il allonger encore l’âge de départ ? Augmenter les cotisa- tions? Réduire les pensions ? Toutes les options sont sur la table. Edman, lui, propose une piste alter- native. «Je pense qu’il reste encore beaucoup à faire pour élargir l’assiette des cotisants, notamment dans le cadre de la généralisation de la cou- verture sociale. Cela implique d’inté- grer les travailleurs indépendants, les non-salariés et les saisonniers à tra- vers des régimes simplifiés et adaptés à leurs besoins» , recommande-t-il. Il préconise également un système mul- ti-piliers, avec un socle universel, une retraite par répartition, un régime com- plémentaire obligatoire et un dernier pilier facultatif. C’est clair, on ne peut plus raison- ner comme dans les années 80. Le monde du travail a changé et, dans tous les pays, c’est la même problé- matique : moins de cotisants, plus de pensionnés. Le Maroc n’y échappe

de ce quinquennat. Le risque n’est pas seulement social, il est aussi éco- nomique… et éminemment politique. Le gouvernement, en s’attaquant à ce chantier longtemps délaissé par ceux qui l’ont précédé, joue en effet gros. Très gros. A un an des prochaines législatives, cette réforme va certaine- ment constituer un marqueur politique important. Le tout est de savoir dans quel sens elle va influencer le vote des électeurs. ◆

A un an des prochaines législatives, la réforme des retraites va certainement constituer un marqueur politique important.

pas. Il ne peut donc faire l’économie d’une réforme de fond. Une réforme qui devra se construire pas à pas, dans un cadre consensuel, avec les

partenaires sociaux. Sinon, le rejet est assuré. Convenons-en, la réforme des retraites est peut-être le dossier le plus explosif

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