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PORTRAIT

MATHIS MYRE LA LUTTE DANS LE SANG

Mathis Myre, âgé de 14 ans, a participé à un match professionnel de lutte au centre IGA, à Montréal, plus tôt ce mois-ci. C’est sous le regard de plus de 8000 personnes qu’il a su vaincre ses adversaires. —photos Patricia Aubert - Productions Hardiesse

FRANCIS RACINE francis.racine@eap.on.ca

Ce n’est pas surprenant queMathis Myre de Hawkesbury, fils de Mélanie Lacelle et Martin Myre, soit devenu lutteur. Cette passion familiale lui a été transmise à un âge très tendre. « Ça roule toujours là-dedans, a fait remarquer la mère de celui-ci, tout en montrant du doigt la tête de son fils. Il pense toujours à la lutte. » En effet, c’est à quatre ans que le jeune Mathis est foudroyé par lemonde acroba- tique et théâtral de la lutte professionnelle. « Mon père et mon grand-père aimaient vraiment la lutte, a expliqué Mathis. Mais ils ne faisaient que la regarder. J’ai décidé d’aller un peu plus loin. » À l’écouter parler, on peut comprendre que le jeune de 14 ans est un naturel. Il ne présente aucune gêne et il est doué pour le théâtre, deux qualités qui pourraient le propulser vers lemonde de la lutte profes- sionnelle. Au fond, c’est ce à quoi il aspire. « J’aimerais bien être sur la World Wrestling Federation (WWF), a-t-il déclaré, souriant, lors d’une entrevue la semaine dernière. Mais je sais que ça vame deman- der de l’ouvrage pour me rendre là. » La persévérance figure aussi sur la liste de qualités du jeune homme. Sous la tutelle du légendaire Jacques Rousseau, Mathis se déplaçait chaque dimanche soir pour se rendre au gymnase de celui-ci, situé dans un bâtiment industriel de Montréal-Est. De plus, il faisait aussi partie de l’équipe de hockey les Cobras de l’Est ontarien. Il arrivait quelques fois que Mathis doive se rendre de Montréal-Est, à la suite d’une pratique de lutte, jusqu’à Ottawa, pour enfiler ses patins et jouer au hockey. « C’était devenu trop pour lui, a déclaré sa mère. Il a donc choisi de ne poursuivre que

la lutte. Il joue encore au hockey, a-t-elle ajouté, mais au niveau local. » C’est dans le gymnase de M. Rousseau que la magie s’est dévoilée à Mathis. « Il m’en a beaucoup appris, a fait valoir Mathis. Sans lui, je ne serais pas où je suis en ce moment. » Alors que plusieurs jeunes adolescents de 13 ans ne savent pas trop quoi faire de leur temps, Mathis participait à son premier match devant une foule. De plus, il le faisait en n’ayant eu qu’une quinzaine de minutes de pratique avant le match. UNE VEDETTE ESTNÉE C’est dans un petit cahier jaune que la mère du jeune athlète garde une copie de tous les moments mémorables de la carrière de son fils. L’une des dernières entrées porte sur le match que celui-ci a disputé au Centre IGA, à Montréal, le 18 août dernier.

Plus de 8000 amateurs de lutte se sont déplacés afin d’admirer le spectacle. Celui- ci avait pour thème le dernier combat de M. Rousseau. « J’étais un peu nerveux, a reconnu M. Myre, toujours souriant. Mais tout s’est bien passé. » Le jeune lutteur avait raison d’être ner- veux. Il devait réchauffer la foule. « Je devais jouer avec la foule, a-t-il indiqué. C’était très important, parce que si la foule n’est pas dedans, ça peut ruiner tout le spectacle. » Debout sur les cordes du ring, Mathis criait aux milliers de visiteurs, espérant que ceux-ci l’appuient lui et son partenaire. « Il a vraiment une voix qui porte bien, a commenté samère. On peut l’entendre de très loin. » Il faut donc croire que l’impro- visation et le théâtre que le jeune homme pratique portent fruit. Mais il n’a pas été facile de vaincre ses

deux adversaires, les deux ayant un poids total de 500 livres. Mathis et son partenaire eux n’en faisaient que 280. LES RISQUES DUMÉTIER Bien qu’il pratique plusieurs heures par semaine, il arrive quelques fois qu’il se blesse lors d’unmatch. « Quand il saute sur toi, ça fait quandmêmemal, a-t-il confié. » De plus, le jeune lutteur se serait fracturé le poignet lors d’une pratique. « Je suis tombé avecmon poignet sous moi, s’est-il rappelé. Il y a des risques à faire de la lutte. Mais on essaie, autant que possible, à être prêt à tout. » Lorsque l’on demande ce qu’en pense sa mère, elle ne peut que sourire. « C’est difficile des fois de voir son fils se faire tabasser, déclare-t-elle. Mais c’est son rêve d’être lutteur, donc mon mari et moi-même allons l’appuyer le plus que l’on peut! »

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