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PerspecƟves sur l’Ontario français

Paul-François Sylvestre PLUS DE 400 RAISONS DE CÉLÉBRER LES 400 ANS... Après Champlain, la présence française sur le territoire qui allait devenir l’Ontario se manifeste par l’établissement de forts, d’abord à. La France a envoyé des trappeurs et des chasseurs à Kingston (Fort Frontenac, 1675), puis à Niagara (Fort Conti, 1678), à Michilimackinac (Fort Buade, 1683), à Détroit (Fort Pontchartrain, 1701) et à Toronto (Fort Rouillé, 1720). Seul le Fort Pontchartrain est témoin de l’arrivée de colons qui s’établissent sur la rive nord de la rivière Détroit, sur le site actuel de la ville de Windsor. L’impact de la présence française en Ontario sera fort considérable avant même la !n du XVIIIe siècle puisqu’on assiste à la première colonie permanente (1747), à la première paroisse (1767) et à la première école (1786), toutes de langue française. majoritairement anglophone, la présence française marque un gros point. Un député canadien-français, François Baby, réussit à imposer le bilinguisme au premier Parlement (1792) et son frère Jacques Baby occupe pas moins de 150 fonctions dans la nouvelle ad- ministration de John Grave Simcoe. Au XIXe siècle, le Québecmanque de terres cultivables pour répondre à la demande des cultivateurs canadiens-français; ils traversent la rivière des Outaouais et s’établissent dans ce que sont aujourd’hui les comtés de Pres- cott et Russell, dans l’Est ontarien. Une main d’œuvre francophone se dirige aussi vers le Nord, où le chemin de fer se construit et où on découvre des gisements de nickel (Sudbury) et d’or (Timmins). Tant et si bien que nombre de députés canadiens-français sont élus dans ces régions. L’impact de la francophonie se fait dès lors sentir dans la sphère politique ontarienne. en Ontario. Ces religieuses et religieux ont œuvré non seulement en éducation mais également enmilieu hospitalier, socioculturel et, bien entendu, paroissial. Un autre gouvernement conservateur, celui de William Davis, va subventionner les écoles secondaires de langue française (1968) et graduellement rendre le système judiciaire bilingue de la province (1976-1984). C’est à partir de la !n des années 1960, que les Canadiens français de l’Ontario choisissent de s’appeler Franco-Ontariens. Le 25 sep- tembre 1975, le drapeau franco-ontarien est hissé pour la première fois à l’Université de Sudbury (le 29 juin 2001, ce drapeau reçoit le statut de symbole o"ciel de la province par l’Assemblée législative de l’Ontario). La présence française en Ontario a eu pour e#et de rendre le bilinguisme o"ciel à l’Assemblée législative, dans le système d’éducation et devant les tribunaux. Depuis quelques mois, partout en Ontario, on célèbre 400 ans de présence française. Ces 400 ans nous ramènent à 1615. Qu’est-ce qui s’est passé cette année-là ? Samuel de Cham- plain a quitté la ville de Québec – qu’il avait fondée en 1608 – et s’est rendu jusqu’au lac Huron dans le but de créer une alliance avec la tribu des Hurons-Ouendats et livrer une bataille à la tribu des Iroquois. L’expédition a échoué, Champlain a été blessé et obligé à passer l’hiver de 1615-1616 en Huronie. Il en a pro!té pour rédiger une description détaillée des mœurs et coutumes des Autochtones. Les premiers écrits en langue française en Ontario remontent donc à exactement 400 ans. De plus, Champlain avait amené avec lui le missionnaire Joseph Le Caron qui a célébré la première messe en Ontario le 12 août 1615. Voilà d’où vient le 400e anniversaire de la présence française en Ontario. Même si le Régime français cède sa place au Régime anglais en 1759, suite à la Bataille des Plaines d’Abraham, et que la Loi consti- tutionnelle de 1791 crée le Haut-Canada très

Dans l’espace d’un peu plus d’une géné- ration, les Canadiens français de l’Ontario passent de 75 000 (1871) à 200 000 (1911). Ils dé!ent le gouvernement, qui se dit victime d’une « Quebec Invasion », créent l’Association canadienne-française d’éducation d’Ontario (1910), mènent une bataille acharnée contre les visées assimilatrices du premier ministre conservateur James P. Whitney (Règlement 17 de 1912) et obtiennent la pleine recon- naissance des écoles de langue française dans toute la province (1927). Au début du XXe siècle, l’impact de la présence française en Ontario s’est évidemment fait sentir avec plus d’acuité au niveau scolaire. Cela a été rendu possible grâce aux quelque cinquante- deux communautés de Sœurs (31), de Pères (15) et de Frères (6) qui ont rayonné partout

Lorsque les Libéraux prennent le pouvoir en 1985, le premier ministre David Peterson nomme un ministre délégué aux A#aires francophones, Bernard Grandmaître, qui fait adopter la Loi de 1986 sur les services en fran- çais. À défaut d’être o"ciellement bilingue, l’Ontario reconnaît le caractère historique du français et permet à ces citoyens d’être servis dans cette langue par les ministères et orga- nismes gouvernementaux comme le Conseil des arts de l’Ontario et la Fondation Trillium. Présentement, 25 régions ont été désignées sous la Loi sur les services en français (elles rejoignent environ 90 %des Franco-Ontariens et Franco-Ontariennes). Un autre pas est franchi en 1997 lorsque le gouvernement conservateur de Mike Harris restructure le système des conseils scolaires et

Denis Desjardins

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