ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 28 NOVEMBRE 2025
pour l'Afrique se trouvent d’abord à l'intérieur du continent, dans ses ressources et ses capacités. Elle a défini le rôle des États dans cette dynamique. «Pour nos États, donner signifie, tout d'abord, assu- mer la responsabilité souveraine de préparer le sol, consolider les fondations, construire les institu- tions, sécuriser l'environnement et inspirer la confiance. Cela signifie structurer nos économies pour les rendre prédictibles, productives et compétitives. Cela signifie assurer la stabilité macroéconomique et financière, qui reste la condition principale pour tout investisse- ment» , explique-t-elle. La ministre a également mis en avant l'ambition du Maroc d'amé- liorer la part de l'investissement privé pour qu'elle atteigne les deux tiers du total national d'ici 2035. Le Maroc travaille notamment à gérer la volatilité des changes en réa- justant le palier des devises et en élargissant la bande de fluctuation du Dirham, tout en assurant une coordination entre les politiques publiques, la macroéconomie et la Banque centrale.
Nadia Fettah Alaoui, ministre de l'Économie et des Finances et gouverneure de la BAD pour le Maroc
AIF 2025 Comment mobiliser le capital privé de l’Afrique ?
U Un gap financier de 1,3 milliard de dollars par an. Des investissements publics qui s’essoufflent. L’Afrique doit booster son capital privé pour se développer. Par Désy M.
Miser sur des partenariats public-privé
Un partage d’expérience a été au centre du panel de haut niveau organisé à l’occasion de ces «Market days» . Les ministres par- ticipants ont exposé les actions concrètes menées pour rendre leurs économies plus attractives. Les partenariats public-privé (PPP) ont été présentés comme la «voie avancée» pour financer les investis- sements publics majeurs, le finan- cement public étant insuffisant. Ismail Nabe, ministre du Plan et de la Coopération internationale de la Guinée, l’a illustré en évoquant un projet minier intégré de 20 milliards de dollars, qui est un PPP couvrant un chemin de fer (650 km) et un port multi-usage. Il a souligné que plus de 60% de ce budget d'ex- pansion économique proviendront du secteur privé. De son côté, la Mauritanie a adopté une loi PPP innovante en 2024, jugée parmi les plus protectrices au monde, garantissant la stabilité économique, la non-nationalisation et le paiement des « outputs» ven-
ne question déterminante a réuni le mercredi 26 novembre à Rabat les hautes autorités financières de plusieurs Etats ainsi que les institutions financières africaines et d’ailleurs, pour discuter de ce thème important : «Combler le fossé : Mobiliser les capitaux pri- vés pour libérer tout le potentiel de l’Afrique». L’Africa Investment Forum (AIF) 2025 a, en effet, mis en lumière l’urgence absolue pour le continent de combler un déficit de financement estimé à 1,3 milliard de dollars par an pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). Face à ce besoin colossal, le financement public, bien qu'essentiel, est jugé insuf- fisant, rendant la mobilisation du capital privé non seulement cru- ciale, mais impérative. Le Forum, orgaisé par la Banque africaine de développement (BAD)
et ses partenaires, s'est position- né comme le levier essentiel pour transformer les projets en déci- sions, forger des partenariats et générer un impact concret. Pour la première fois au Maroc dans sa casquette de président du Groupe de la BAD, Sidi Ould Tah a, dans son allocution, rappelé une vérité : « fini la période où il faille compter sur les dons et les aides au développement pour bâtir le continent. L'une des urgences pour l'Afrique aujourd’hui est d'accé- lérer la mise en œuvre de solu- tions concrètes pour accéder au financement et libérer son potentiel industriel». Ould Tah a souligné que l'Afrique, dont la force de travail dépassera d'ici 2050 celles de la Chine et de l'Inde réunies, doit transformer cette démographie en puissance écono- mique. Pour ce faire, la BAD vise
à mobiliser massivement les capi- taux privés. L'objectif est d'ampli- fier la mobilisation des ressources nationales et internationales en uti- lisant des instruments innovants et des mécanismes capables de multiplier chaque Dollar de capital investi par dix. Il est impératif, selon lui, de «brider les lignes qui existent entre le secteur public et le secteur privé, entre le capital et les projets, et entre l'ambition et l'achat» . Assurer la confiance Cette mobilisation du secteur privé dépend directement de la capacité des États africains à créer des envi- ronnements stables, prévisibles et équitables, gage de confiance pour les investisseurs. Nadia Fettah Alaoui, ministre de l'Économie et des Finances et gouverneure de la BAD pour le Maroc, a insisté sur la conviction que les solutions
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