ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 28 NOVEMBRE 2025
dus à l'État, même si l'État n'en a pas besoin. Le ministre mauritanien Abdallah Souleymane Cheikh Sidia a appelé la BAD à fournir l'expertise (juridique, financière, économique) nécessaire pour structurer ces par- tenariats. Même la Zambie, qui a connu la crise après son défaut de paie- ment en 2020, a appris une «bonne leçon» et s'appuie désormais entièrement sur le secteur privé pour relancer sa croissance. Son ministre des Finances, Situmbeko Musokotwane, a expliqué que «l'enjeu dépasse la seule résolu- tion de la dette, visant à satisfaire les attentes des jeunes en matière d'emplois. La stratégie nationale se concentre sur l'attraction de capitaux privés dans les ressources minérales (plus de 7 millions de dollars d'investissements récents) et le financement d'infrastructures logistiques majeures comme le Corridor de Lobito. Le rôle princi-
nue sur le fait que les investisseurs recherchent la rentabilité et la capa- cité d'exécution, et non seulement le potentiel. Ainsi, l'AIF devra tra- vailler tout au long de l'année pour préparer un pipeline de projets à l'échelle recherchée. «L'échelle ne se trouvera pas toujours dans chaque pays ou dans les grands sujets, parce que nos économies ont la taille qu'elles ont... J'espère que l'AIF nous aidera à structurer cette proposition de valeur du Nord au Sud, de l'Est à l’Ouest», a relevé la ministre. Cette édition 2025 de l'AIF marque une reconnaissance continentale que l'avenir de l'Afrique repose sur une alliance solide entre le secteur public, architecte de la confiance, et le capital privé, moteur de la transformation structurelle. Comme l'a rappelé le président Ould Tah en citant Nelson Mandela, «le moment est venu de réduire les abîmes qui nous séparent». ◆
La mobilisation du secteur privé dépend directement de la capacité des États africains à créer des environnements stables, prévisibles et équitables, gage de confiance pour les investisseurs.
le capital commercial.
pal du gouvernement est de rendre l'environnement des affaires plus favorable, garantissant des appro- bations d'investissement en moins de 45 jours». L'intégration régionale est égale- ment un levier stratégique. Ahmed Shide, ministre des Finances de l'Éthiopie, a souligné l'aligne- ment des politiques nationales avec les cadres régionaux (IGAD et COMESA) pour garantir aux investisseurs un accès au vaste marché africain de 1,4 milliard de personnes. L'Éthiopie utilise d'ail- leurs des instruments de finance- ment innovants comme la titrisation et le financement mixte (Blended finance) pour réduire les risques pour les partenaires privés et attirer
L'AIF, un accélérateur de pro- jets bancables L'Africa Investment Forum est vue comme un catalyseur indispen- sable pour transformer les idées en investissements bancables. Cependant, les intervenants ont formulé des attentes claires pour renforcer l'efficacité de la plate- forme. La ministre des Finances de la Côte d’Ivoire, Niale Kaba, a insisté sur la nécessité pour l'AIF d'accompagner les projets pour atteindre la maturité en amont, car «le problème de l'Afrique, c'est que les opportunités, les projets, ne sont pas matures». La ministre Nadia Fettah est reve-
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