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ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO VENDREDI 28 NOVEMBRE 2025

teries, ni les boulangers ne perçoivent de subvention directement. Selon lui, la farine subventionnée est destinée à un usage bien défini : «c'est la farine nationale de blé tendre qui est concer- née et qui est destinée à une couche de la population bien déterminée, qui ne concerne nullement la boulangerie. Elle dispose de son propre circuit de production, de distribution et de livrai- son; elle n’est pas utilisée par toutes les boulangeries». Sur la question de la fraude, il rappelle que la filière minotière est régulée. La FNM est organisée autour de la loi 12-94 relative à l’ONICL (Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses), ce qui lui permet de représenter les boulangeries auprès des autorités. « Nous subissons une concurrence très forte entre unités», poursuit-il, argumentant que c’est pré- cisément cette concurrence qui per- met de maintenir les prix à leur niveau. «Parler de fraude quand le prix n’a pas bougé, c’est infondé», argue-t-il. Le secteur informel, un concurrent sans règles Par ailleurs, la FMBP pointe un autre facteur aggravant cette crise deve- nue structurelle, qui n’est autre que la concurrence du secteur infor- mel. De nombreuses boulangeries échappent aux obligations fiscales et aux contrôles sanitaires, ce qui crée une distorsion de concurrence très préjudiciable aux boulangers formels. Elle pose également la question du danger sanitaire pour le consomma- teur attiré par ces boulangeries de fortune qui, elles, vendent le pain par- fois en dessous des 1,20 DH. Ce phé- nomène aggrave la crise, en réduisant les marges des professionnels soumis à des coûts de fonctionnement légaux et transparents. Face à cette situation, la Fédération demande l’ouverture d’un «dialogue national urgent» et veut une réforme du système de distribution de la farine, accusé d’être opaque et inefficace. Elle demande l’élaboration d’un cahier des charges spécifique pour la farine destinée à la boulangerie, l’apposition d’une étiquette technique obligatoire sur les sacs, ainsi que la transition vers des emballages en papier, considérés comme plus sûrs et respectueux de la qualité sanitaire. De plus, les professionnels appellent à l’adoption des programmes de for-

20 à 25% l’année dernière, il reste attaché au pain à 1,20 dirham par conviction sociale. « Si j’augmente le prix, je perds mes clients. Beaucoup dépendent de ce pain», explique-t- il. Certains petits boulangers comme lui ont trouvé comme alternative de réduire le poids du pain, au risque de devoir fermer boutique. Rappelons que le Marocain est l’un des plus grands consommateurs de pain dans le monde, avec 20 kg/an/habitant. ◆

Les professionnels appellent à l’adoption de normes strictes de qualité et de sécurité alimentaire et à un soutien de l’État sous forme d’allègement fiscal ou d’aides directes…

mation et de professionnalisation et à un soutien de l’État sous forme d’allè- gement fiscal ou d’aides directes pour amortir la hausse des coûts. Le pain de 1,20 dirham, pilier de la sta-

bilité sociale et alimentaire au Maroc, serait donc aujourd’hui en péril. De retour chez Saïd, il nous confie pour- tant que malgré ses dépenses en intrants qui ont augmenté de plus de

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