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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 29 & VENDREDI 30 JUILLET 2021
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F.N.H. : Actuellement, même si les indicateurs économiques se redressent, la reprise, telle qu’at- tendue, n’a pas encore eu lieu à cause des restrictions en vigueur et l’apparition des variants du coronavirus. Comment concilier cette volonté d’oxygéner l’écono- mie nationale avec celle de maîtri- ser une situation épidémiologique qui se détériore ? S. E. E. O. : Comme vous l’avez vu, nous avons enregistré le 28 juillet presque 9.500 cas, soit le nombre de cas le plus élevé depuis le début de la pandémie. Certes, nous avons testé plus de 43.000, mais le taux de positivité augmente et nous sommes assurément face à une nouvelle vague de la pandémie. Les acquis de la politique de vaccination, qui est de loin la plus ambitieuse en Afrique, nous per- mettent d’avoir malgré tout un taux de létalité relativement faible, et proportion- nellement beaucoup moins de cas graves et de décès que l’année dernière. Néanmoins, nous devons être vigilants tant que nous n’avons pas atteint l’immu- nité collective et nos objectifs de vacci- nation. C’est pour cela que nous avons dû prendre certaines mesures, en veillant à ce qu’elles restent relativement com- patibles avec la vie normale de la quasi- totalité des secteurs économiques. Ces mesures sont nécessaires pour préserver nos acquis, à condition d’un engagement collectif et citoyen, et sous réserve de l’évolution de la situation pandémique. D’autre part, nous avons, comme vous l’avez vu, accéléré la campagne de vac- cination avec près de 900.000 vaccinés en deux jours. Et à ce rythme, nous pour- rons aller plus vite vers nos objectifs et, incha’Allah, assouplir les restrictions, ou du moins ne pas être obligé de les ren- forcer. F.N.H. : Plusieurs secteurs sont actuellement en souffrance, dont notamment tout l’écosystème tou- ristique. Est-il envisageable de continuer à aider cet écosystème, vu que la situation ne se décante pas vraiment ? Et les contraintes budgétaires actuelles permettent- elles à l’Etat de continuer cet effort financier ? S. E. E. O. : Ceci n’est pas tout à fait juste, et il faut largement relativiser. Contrairement à tous les pays voisins, nous accueillons les touristes de tous les pays avec des condi-
tions avantageuses pour l’aérien suite à initiative royale. Le Royaume accueille tous les vaccinés sans restrictions et la plupart des activités sont possibles avec le respect des mesures barrières. La reprise est assez vigoureuse sur les prin- cipales destinations, comme en témoigne la reprise des réservations. Cependant, nous sommes conscients que la situation ne va revenir comme avant en un clin d’œil, et il faudra faire un effort supplémentaire de promotion et d’adap- tation dans les mois à venir. Là encore, la vaccination sera, incha’Allah, un atout pour faire de la destination Maroc une destination fiable et sûre dans la région, dans le contexte de l’incertitude pandé- mique. F.N.H. : Durant cette législature, vous avez été contraints de com- poser avec une majorité au sein de laquelle les dissensions ont été parfois criantes. Quel bilan faites-vous de ce compagnon- nage ? Et, selon vous, une coa- lition gouvernementale est-ce vraiment la formule idéale pour bien gouverner et, surtout, res- pecter le programme électoral sur la base duquel les électeurs vous ont donné leurs suffrages ? S. E. E. O. : Il est utile à ce niveau de rappeler la différence fondamentale entre majorité gouvernementale et équipe gou- vernementale. La première est fortement politique et peut connaitre des diver- gences de points de vues, ce qui est tout à fait naturel, sinon nous aurions été un seul parti. D’ailleurs, même au sein d’un même parti, il n’est pas rare de constater des divergences d’opinion sur des sujets précis. La deuxième, par contre, a un référentiel structurant, qui n’est autre que le programme gouvernemental, qui a per- mis son investiture devant le Parlement, et qui devient de ce fait la référence pour tous les membres du gouvernement. Sur cette base, la coordination et le travail en harmonie coulent de source et ne sont plus un luxe. Concernant, le programme électoral, je rappelle que notre démocratie consacre le multipartisme, et les électeurs savent très bien que c’est toute une coalition qui est à l’exécutif, et non pas uniquement le premier parti. Cependant, de par les pré- rogatives des uns et des autres, et la prise en compte du poids de chaque parti, nous essayons de respecter la volonté des électeurs. C’est le principe même de
Les acquis de la politique de vaccina- tion, qui est de loin la plus ambitieuse en Afrique, nous permettent d’avoir mal- gré tout un taux de léta- lité relative- ment faible.
la démocratie représentative que nous avons adoptée dans notre Constitution, et qui demeure le meilleur moyen de gouver- ner avec la légitimité des urnes. F.N.H. : Vous avez eu à faire des compromis difficiles et des réformes qui ont suscité beau- coup de remous au sein du PJD, dont notamment la loi relative aux usages licites du cannabis ou encore celle relative à l’en- seignement des matières scien- tifiques en langues étrangères. Que répondez-vous à vos détrac- teurs qui estiment que ces lois trahissent les principes de votre formation politique ? S. E. E. O. : D’abord, il n’y a aucun prin- cipe au sein du PJD qui serait à l’encontre de l’enseignement des matières scien- tifiques dans une langue étrangère. Ce sujet a été un peu déformé par quelques médias et sur les réseaux sociaux, en accusant la loi-cadre sur l’éducation et l’enseignement de vouloir «franciser» l’enseignement. Or, la loi-cadre en elle- même est une réussite nationale collec- tive, ayant fourni à notre pays une feuille
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