FNH N° 1032 ook

JEUDI 29 & VENDREDI 30 JUILLET 2021 / FINANCES NEWS HEBDO

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SPÉCIAL MRE

gner les associations MDM, soutenir leurs initiatives et impliquer plus largement les collectivités locales et la gouvernance des MRE. F.N.H. : Le fonds MDM Invest a pour finalité de promouvoir les investissements des MDM. En tenant compte de la 1 ère édition des «Invest days» qui s’est dérou- lée à Dakhla le 9 juillet 2021, quelle lecture faites-vous de ce fonds ? A. H. : A l’heure de la crise écono- mique, suite à la situation pandémique, le Maroc souhaite s’appuyer davantage sur les MDM dans le processus de relance économique du Maroc. Cette 1ère édition des «Invest days», qui s’est déroulée à Dakhla le 9 juillet 2021, cherche à attirer les investissements au profit des entre- prises marocaines et inciter les MDM à s’impliquer directement dans la stratégie de développement du Maroc. Les MDM présentent un fort potentiel de dévelop- pement socioéconomique pour le Maroc. Certainement, c’est judicieux de capi- taliser sur le savoir-faire des MDM pour assurer une relance économique, mais avant cela, il faudra restaurer ce pacte de confiance fragile entre décideurs poli- tiques et économiques face à ces compé- tences découragées. Il faudra d’abord les rassurer et sécuriser leurs projets d’inves- tissement. On ne peut pas les mobiliser sans leur redonner confiance. F.N.H. : Le fonds MDM Invest est une opportunité pour les futurs investisseurs MRE. Est-ce suffi- sant ou faut-il réfléchir à une stra- tégie nationale globale et ciblée en faveur des MDM ? A. H. : Tout d’abord, les MDM sont tou- jours prêts à partager leur expertise, leur expérience et leur savoir-faire au bénéfice du développement de leur pays. Je pense qu’il faudra réfléchir à une stra- tégie nationale globale et ciblée en faveur

des MDM, car il y a un réel potentiel scien- tifique et novateur inexploité de cette communauté qu’il faudra valoriser, à juste titre, et encourager activement à créer des projets au Maroc via une politique globale qui les rassure et garantit leur investissement. Il faudra des partenariats gagnant-gagnant entre les acteurs écono- miques, les universités et les instituts de recherche et de formation au Maroc et la diaspora marocaine également. Avec les transferts d’argent qu’ils effec- tuent vers le Maroc, ils représentent une manne financière stratégique qui pèse environ 7% du PIB. Il faut ainsi mettre en avant le rôle capital de cette communauté dans le développement économique du Maroc. Néanmoins, il faut rompre avec cette logique de transaction qui «place les MDM dans une position de pourvoyeur de devises, et opter pour une approche gagnant-gagnant ». Le plus gros problème, à mon sens, qui décourage les MDM à investir massive- ment, est le manque de confiance et aussi le manque d’éducation financière. Il faut dire aussi que «les règles du jeu n’ins- pirent pas confiance auprès des épar- gnants marocains». Le défi est que ces flux financiers des MDM se transforment en investissements pour créer de la valeur ajoutée et de l’emploi. Il faut une réelle prise en consi- dération des attentes et des besoins des MDM, avec une approche multidimen- sionnelle vis-à-vis de cette frange de la population, qui intègre les questions d’investissement, de développement ter- ritorial et économique, les expertises, les partenariats, etc. F.N.H. : La mobilisation des com- pétences des MDM est plus que jamais à l’ordre du jour. Comment peut-on intensifier leur contribu- tion aux différents chantiers de développement initiés par le Roi Mohammed VI ? A. H. : Force est de constater que la

diaspora marocaine, grandissante, hété- rogène et dynamique représente une res- source majeure pour l’économie maro- caine. Ces Marocains du monde font partie intégrante de la société marocaine et sont des citoyens à part entière très attachés à leur mère patrie, à sa culture, à sa civilisation et prêts à amplifier leur apport aux différents chantiers de déve- loppement initiés par le Roi Mohammed VI. Mobiliser les compétences et les talents de ces personnes pour le développe- ment de leur pays d’origine suppose de mieux les connaître et de mieux cerner leurs aspirations, leurs besoins et leurs attentes. Il faut les soutenir et essayer de trouver des solutions réalistes et réa- lisables aux problèmes qu’ils rencontrent dans les deux rives. Ainsi, dans un monde de mondialisation, de plus en plus concurrentiel, repenser l’intégration des MDM dans le dévelop- pement du Maroc est un enjeu essentiel pour l’avenir de notre pays. Reste à capitaliser et à gratifier les com- pétences des MDM, en particulier celles des nouvelles générations, pour le déve- loppement et le rayonnement du Maroc. Le rapport de la CSMD souligne que «malgré l’existence des dispositifs insti- tutionnels dédiés aux MDM, on assiste actuellement à une gouvernance éclatée qui ne favorise pas forcément la conjonc- tion des efforts. Les politiques publiques dédiées aux MDM ne sont pas toujours efficaces, car elles sont peu structurées et limitées» . Il faut composer avec les MDM dans leur diversité et dans leur pluralité en mettant en œuvre une stratégie adaptée à leur réalité. C’est un élément crucial pour l’optimisation et pour le succès des poli- tiques qui leur sont dédiées. De ce fait, les MDM peuvent jouer un rôle capital dans la construction d’un Maroc de demain avec un nouveau modèle de développement. Les contributions des compétences marocaines du monde à ce beau projet fédérateur est une valeur ajoutée indé- niable de par leur haute qualification, leur expertise dans des domaines divers et leurs expériences dans la conception et la gestion des politiques publiques à dif- férents niveaux. Pour conclure, il serait important que les Marocains d’ici et d’ailleurs s’approprient ce nouveau modèle de développement et s’impliquent entièrement à sa mise en œuvre. 2035, c’est demain ! ◆

Le nouveau modèle de

développement accentue la place de choix des MDM, qui consti- tuent une force et un atout précieux dans le processus

de développe- ment du pays.

Le ministère délégué chargé des MRE avait réalisé une étude qui montre que 88% des jeunes MRE envisagent d’investir auMaroc, tandis que 53% des jeunes MDMqui avaient déj réalisé des inves- tissements auMaroc conservent une double résidence entre leMaroc et leurs pays d’accueil. Pour rappel, leministère de tutelle veille lamise enplace duProgrammenational demobilisation des compétences des MRE, adopté lors du Conseil de gouvernement le 28 février 2021, ciblant la mobilisation de 10.000 compétencesmarocaines résidant l’étranger l’horizon 2030. L’investissement enmarche pour lesMRE

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