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CULTURE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 29 & VENDREDI 30 JUILLET 2021
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Humeur (Dés-) illusions S’il n’est pas toujours évident qu’en travaillant plus on gagne plus, ceux qui ne sont pas nés sous une bonne étoile, les mal nés, vendraient volontiers leur âme au diable pour accéder à la renommée (la vie aux frais de la princesse, à leurs yeux). Être rappeur ou influenceur est le plus sûr moyen d’atteindre les cimes trompeuses. Plus j’observe ces «people», plus me reviennent à l’esprit quelques maximes balza- ciennes frappées au coin du bon sens arriviste. Un jeune MC à qui j’ai demandé ce qui l’a poussé à rapper, me lance, sans ambages : «le besoin de célébrité». Pour être choyé, bichonné ? C’est concis, précis et surtout révélateur de ce désir qui consume cette catégorie de personnes. Ladite gent fleurit comme coquelicots au printemps. Partout, elle officie. On déroule le tapis rouge devant elle et prévient ses désirs… J'en connais, certes, qui ont ramé toute la vie, perdant en route luci- dité, dignité et honorabilité. Certains l’ont connue de manière éphémère et ne s’en sont pas remis, au point de brûler leur vie dans des cuites sans fin ou des trips suicidaires. Devenant véné- neux, on les porte plus dans les cœurs et s’en préserve davantage que la peste. Il ne suffit pas de courir après la célébrité pour l'attraper. C’est plutôt elle qui vous attrape. Et si elle vous sourit, ne reniez jamais les bonnes âmes qui vous ont tendu la main pendant l’ascension... Elle n’est qu’un miroir aux alouettes, pas grand-chose! J’aurais aimé avertir notre rappeur de l’inanité de son espoir; je n’ai pas osé, pré- férant le laisser se bercer de douces illusions. ◆
La découverte
Imane Benzalim, une femme de chœur A vec son visage poupin, ses superbes rondeurs, son regard pétillant et ses gestes exubérants, la jeune Imane Benzalim voix possède une gamme étendue. Elle peut passer de l’aigu au grave ou au mi-grave, aisément. Ornements saisissants, variations de couleurs et passages, sans fausse note, d’un registre à l’autre, la caractérisent et la distinguent. Pourtant, Imane ne cesse de travailler sa voix… ◆ Son phrasé unique est loué, son goût pour la meilleure poésie admiré, sa singularité musicale mise en exergue. Par R. K. Houdaïfa
du sel dans toutes les activités. Ce dont elle s’acquittait avec grâce et non sans fierté. Les années passent et un imprévu advint, le cours tran- quille de l’existence d’Imane en fut infléchi. « Ma vie a basculé au moment où je m’y attendais le moins !» . Faisant les chœurs avec un groupe de son lycéen, Fattah Ngadi (qui n’est pas seulement un pianiste remarquable et un musicologue éclairé mais aussi un chanteur précieux) fut ému par sa fragilité manifeste, séduit par sa fraî- cheur. Il subodore du talent dans la tendre pousse et la persuade de s’ins- crire dans un conservatoire et opter pour le chant lyrique. Partageant une passion égale pour la musique, les deux personnes nouèrent des liens indéfectibles. Imane s’abîma corps et âme dans sa soudaine vocation. Pas si soudaine, en fait. Elle passait le plus clair de son temps à chanter. Seulement, elle ne pensait pas que la musique nécessi- tait un apprentissage rigoureux, ardu, interminable. Bref, qu’elle était une science extrêmement codée. Si l’on en juge par son admirable prestation avec le Dj-compositeur Mehdi Flifli dans «rêve», elle est sur la bonne voie. A l’écouter, jouissance extrême ! Le ciel s’ouvre d’un seul coup. Imane a de beaux jours devant elle. Le salut viendra. C’est tout le mal que nous lui souhaitons. ◆
se révèle, d’emblée, infiniment atta- chante. Nous avons pu prendre la mesure de son pouvoir de séduction durant notre rencontre, où elle força l’admiration par sa manière de par- ler. Une Juliette Gréco, toute nue sous son pull, disant sa haine épi- dermique des convenances et des gens convenables. Jeune femme sou- riante, quoiqu’apparemment timide, elle dévida comme les grains d’un chapelet les chapitres de son vécu. Comment la définir ? Elle a 25 ans de sûrs dons. Imane est tombée dans la musique comme Obélix dans la potion magique. Ses moments perdus, elle les écoulait en vocalises et imitations de ses chanteurs(ses) préféré(e)s. Sa
Un air de Fayrouz décida de son destin A l’école, Imane se fit, aussitôt, remar- quer par sa précocité. Car la future chanteuse aimait à se donner en spectacle, à la récréation ou à la sor- tie de l’école. Elle était une chanteuse née, faisant fondre son jeune public grâce à sa voix cristalline. Mise au parfum de ses prodigieuses aptitudes chantantes, la direction de son école l’invita à se produire sur scène, à l’oc- casion de la fête de fin d’année sco- laire. Là, devant une assistance exi- geante, elle chanta brillamment. Dès lors, on comptait sur elle pour mettre
Très jeune, Saad Khrichaf est déj habile la batterie. Ce n’est guère étonnant quand on sait que ce rasta pur jus a été bercé de rythmes du cru dès sa naissance et qu’il a l’oreille si captive que les airs divers qui la traversent, s’insinuent jamais en son âme. Grâce ce don prodigieux, Saad n’a eu besoin ni de maître de musique ni de cours de chant pour apprendre jouer la batterie ou pousser la chansonnette. Pendant le festival Jawhara, L’Boulevard… on a pu prendre la mesure de la somp- tuositéde savoix. Unevoixqui vous laisse sans voix, tant elle est tendre, mélancolique et parfois ensoleillée. Il était dans le Bob Marley spirit, il a bifurqué vers laBurnaBoy attitude. Pour l’heure, Saad, qui ne fait que partager sur Spotify sous le pseudonyme Sadrum, ne cesse de caresser, au fond de son âme, l’ambition de devenir un chanteur reconnu. On y croit
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